Écrit par Lena Azizi
Le roi Mohammed VI fait sa crise. Le 10 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire, il faisait un constat proche de la panique sur le dossier du Sahara occidental. «La situation est difficile. Rien n’est encore tranché. Les manœuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s’arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs.» Le tout accompagné d’un appel à passer à l’offensive contre l’Algérie. Il y avait dans ce discours un double objectif : ressouder le «consensus national» autour de la monarchie en invoquant un péril extérieur et en même temps masquer l’échec relatif d’une action diplomatique menée sous sa houlette. Malgré l’appui indéfectible de Paris, des alertes sérieuses se sont allumées. La plus lourde de sens avait été la proposition américaine de demander à la Minurso de suivre la question des droits de l’Homme au Sahara occidental. Une véritable catastrophe, le Palais et le Makhzen, considérant que les Etats-Unis étaient «acquis», découvraient que les ONG des droits de l’Homme ne manquaient pas d’influence. Washington a retiré sa proposition, mais la fragilité de la position marocaine était manifeste. Trois mois plus tôt, le ton royal était à l’autosatisfaction en parlant d’accroissement du capital de sympathie pour «notre initiative judicieuse, en l’occurrence notre proposition d’autonomie». Du vent ou presque ! Des millions de dollars en lobbying aux Etats-Unis – le Maroc a dépensé 5 fois plus en argent pour les lobbies aux Etats-Unis que l’Algérie en 2011, selon le New York Times – et ailleurs n’ont pas suffi. Pas plus que les approches, honteuses, auprès des sionistes de l’AIPAC. Car, au fond, avec l’information qui circule, tout le travail effectué s’effondre devant la réalité, parfois filmée, de la répression des Sahraouis. Cette même réalité qui fait que les contestations internes augmentent. Mais le pire dans cette stratégie de flatterie en tout genre a été la décision d’élargir un pédophile espagnol qui s’est «offert» une dizaine de mineurs marocains. Cette affaire, révélée par Lakome, dont le directeur sera emprisonné sur un fallacieux prétexte, a créé un mouvement de contestation sans précédent au Maroc. Contre le roi en personne, puisque cette grâce pédophile avait été décidée par le Palais. Face à la montée de contestations internes et aux difficultés de la diplomatie, quoi de mieux que de remettre en scène le scénario de l’ennemi aux frontières. La stratégie a servi dans le passé. Le Roi décide donc de se faire une crise. Avec l’Algérie qui semble, en refusant de riposter, lui couper ses effets. La crise du roi passera… C’est une vieille habitude. Les vieux tics de la monarchie.
REPORTERS.DZ
Le roi Mohammed VI fait sa crise. Le 10 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire, il faisait un constat proche de la panique sur le dossier du Sahara occidental. «La situation est difficile. Rien n’est encore tranché. Les manœuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s’arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs.» Le tout accompagné d’un appel à passer à l’offensive contre l’Algérie. Il y avait dans ce discours un double objectif : ressouder le «consensus national» autour de la monarchie en invoquant un péril extérieur et en même temps masquer l’échec relatif d’une action diplomatique menée sous sa houlette. Malgré l’appui indéfectible de Paris, des alertes sérieuses se sont allumées. La plus lourde de sens avait été la proposition américaine de demander à la Minurso de suivre la question des droits de l’Homme au Sahara occidental. Une véritable catastrophe, le Palais et le Makhzen, considérant que les Etats-Unis étaient «acquis», découvraient que les ONG des droits de l’Homme ne manquaient pas d’influence. Washington a retiré sa proposition, mais la fragilité de la position marocaine était manifeste. Trois mois plus tôt, le ton royal était à l’autosatisfaction en parlant d’accroissement du capital de sympathie pour «notre initiative judicieuse, en l’occurrence notre proposition d’autonomie». Du vent ou presque ! Des millions de dollars en lobbying aux Etats-Unis – le Maroc a dépensé 5 fois plus en argent pour les lobbies aux Etats-Unis que l’Algérie en 2011, selon le New York Times – et ailleurs n’ont pas suffi. Pas plus que les approches, honteuses, auprès des sionistes de l’AIPAC. Car, au fond, avec l’information qui circule, tout le travail effectué s’effondre devant la réalité, parfois filmée, de la répression des Sahraouis. Cette même réalité qui fait que les contestations internes augmentent. Mais le pire dans cette stratégie de flatterie en tout genre a été la décision d’élargir un pédophile espagnol qui s’est «offert» une dizaine de mineurs marocains. Cette affaire, révélée par Lakome, dont le directeur sera emprisonné sur un fallacieux prétexte, a créé un mouvement de contestation sans précédent au Maroc. Contre le roi en personne, puisque cette grâce pédophile avait été décidée par le Palais. Face à la montée de contestations internes et aux difficultés de la diplomatie, quoi de mieux que de remettre en scène le scénario de l’ennemi aux frontières. La stratégie a servi dans le passé. Le Roi décide donc de se faire une crise. Avec l’Algérie qui semble, en refusant de riposter, lui couper ses effets. La crise du roi passera… C’est une vieille habitude. Les vieux tics de la monarchie.
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