Le Huffington Post Publication: 31/08/2013 06h00
Par Rita Maalouf
Faut-il ne rien faire contre Bashar Al-Assad ? Une étrange torpeur saisit la classe politique en Europe, rejouant ad nauseam la guerre en Irak. George Bush, par ses mensonges sur les armes chimiques de Saddam Hussein, a durablement ruiné les possibilités d'une intervention au Moyen-Orient.
Les tenants d'un pacifisme complaisant multiplient les arguments qui n'ont comme conséquence que de protéger le régime de Bachar Al Assad. Pourquoi devant l'horreur du gaz sur des enfants n'a-t-on pas entendu les protestations ? Pourquoi, alors que les armes n'ont pas encore parlé, tant de voix se transforment en bouclier humain pour Bashar ? Si on ne sait encore qui a frappé, même si chacun des parties sans doute, tout le monde sait que renoncer à l'attaque contre les auteurs du coup de grisou militaire ne ferait que renforcer Bashar Al-Assad.
LIRE AUSSI :
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Les européens et aussi les Américains, après la venue du régime Iranien au pouvoir, ont soutenu les dictateurs dits "laïcs" au Maghreb et au Machrek contre la menace islamique radicale en oubliant de mettre sur la liste des terroristes le Hezbollah ou le Hamas et, bien sûr, en fermant les yeux sur les tortures, les violences et la répression.
Puis, devant les révolutions un peu confuses, ils emboitèrent le pas avant de réprimer un geste d'horreur devant l'arrivée au pouvoir des frères musulmans.
Le réflexe pacifiste du moment est du même ressort. Il combine aussi bien un anti-américanisme et de la bonne foi. Il est vrai que les Etats-Unis d'Amérique ont beaucoup à se faire pardonner après leur échec au Vietnam, au Cambodge ou même en Irak. Puis, il faut punir. L'intervention, extrêmement limitée et basique devient une sorte de punition contre un régime qui gaze sa population. Et, au-delà du fait qu'il s'agit d'un moyen de dissuasion, c'est aussi un principe que l'on penserait essentiel et acquis au vu des expériences européennes passées. Il en va de la crédibilité de l'Europe et des Etats-Unis d'Amérique.
Il est également tout aussi clair que la conflagration a déjà atteint le Liban, l'Irak et les pays de la région : "L'escalade régionale" dure depuis 2 ans, Bashar détruit son pays en favorisant l'exode des réfugiés vers les pays voisins et en planifiant des attentats terroristes au Liban ou en abattant un avion de combat turc.
Contrairement au raisonnement en cours, il y aurait beaucoup de risques à ne rien faire et le faire c'est aussi empêcher d'autres acteurs, confrontés à l'aspiration à la liberté et à la dignité de leurs citoyens, d'agir comme le régime de Bashar Al Assad.
Par Rita Maalouf
Faut-il ne rien faire contre Bashar Al-Assad ? Une étrange torpeur saisit la classe politique en Europe, rejouant ad nauseam la guerre en Irak. George Bush, par ses mensonges sur les armes chimiques de Saddam Hussein, a durablement ruiné les possibilités d'une intervention au Moyen-Orient.
Les tenants d'un pacifisme complaisant multiplient les arguments qui n'ont comme conséquence que de protéger le régime de Bachar Al Assad. Pourquoi devant l'horreur du gaz sur des enfants n'a-t-on pas entendu les protestations ? Pourquoi, alors que les armes n'ont pas encore parlé, tant de voix se transforment en bouclier humain pour Bashar ? Si on ne sait encore qui a frappé, même si chacun des parties sans doute, tout le monde sait que renoncer à l'attaque contre les auteurs du coup de grisou militaire ne ferait que renforcer Bashar Al-Assad.
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Les européens et aussi les Américains, après la venue du régime Iranien au pouvoir, ont soutenu les dictateurs dits "laïcs" au Maghreb et au Machrek contre la menace islamique radicale en oubliant de mettre sur la liste des terroristes le Hezbollah ou le Hamas et, bien sûr, en fermant les yeux sur les tortures, les violences et la répression.
Puis, devant les révolutions un peu confuses, ils emboitèrent le pas avant de réprimer un geste d'horreur devant l'arrivée au pouvoir des frères musulmans.
Le réflexe pacifiste du moment est du même ressort. Il combine aussi bien un anti-américanisme et de la bonne foi. Il est vrai que les Etats-Unis d'Amérique ont beaucoup à se faire pardonner après leur échec au Vietnam, au Cambodge ou même en Irak. Puis, il faut punir. L'intervention, extrêmement limitée et basique devient une sorte de punition contre un régime qui gaze sa population. Et, au-delà du fait qu'il s'agit d'un moyen de dissuasion, c'est aussi un principe que l'on penserait essentiel et acquis au vu des expériences européennes passées. Il en va de la crédibilité de l'Europe et des Etats-Unis d'Amérique.
Il est également tout aussi clair que la conflagration a déjà atteint le Liban, l'Irak et les pays de la région : "L'escalade régionale" dure depuis 2 ans, Bashar détruit son pays en favorisant l'exode des réfugiés vers les pays voisins et en planifiant des attentats terroristes au Liban ou en abattant un avion de combat turc.
Contrairement au raisonnement en cours, il y aurait beaucoup de risques à ne rien faire et le faire c'est aussi empêcher d'autres acteurs, confrontés à l'aspiration à la liberté et à la dignité de leurs citoyens, d'agir comme le régime de Bashar Al Assad.
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