Les parties au conflit sont néanmmoins invitées à s'en préoccuper un peu plus. Tel est le sens du compromis auxquels sont parvenus les diplomates après deux semaines de tension à New York.
Le tir de barrage des Marocains a fini par payer. Après deux semaines de tension diplomatique, les Américains ont finalement renoncé à demander un élargissements du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme.
Les Marocains, toutes tendances politiques confondues, s'étaient arc-boutés contre cette initiative attentatoire, selon eux, à leur souveraineté, allant jusqu'à reporter sine die des manoeuvres militaires conjointes. Finalement, le texte de la résolution soumise ce jeudi au vote du Conseil de sécurité ne modifie pas le mandat de cette force, présente sur place depuis 1991. Elle se contente de souligner la nécessité d'encourager toutes les parties à mieux respecter les droits de l'homme.
Washington s'y est mal pris
Que c'est-il passé? "Ce n'était ni la bonne méthode, ni le bon timing" affirme une source diplomatique à New York. La proposition américaine défendue par l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, était pourtant en cohérence avec les pratiques onusiennes. La Minurso est en effet la seule mission de l'ONU n'incluant pas de volet sur les droits de l'homme. Il est probable en outre que les Américains aient voulu faire payer aux Marocains leur méfiance affichée à l'égard de l'Américain Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU dans la région et que le lobbying de la Fondation Kennedy ait aussi pesé. Mais Washington s'y est mal pris. Les Américains semblent ne pas avoir anticipé l'ampleur de la réaction marocaine, oubliant que pour les autorités du royaume chérifien et la quasi-totalité de sa classe politique le Sahara reste une cause nationale sacrée.
Les Américains ont en outre omis de consulter en amont les autres pays membres du Groupe des Amis du Sahara Occidental, à commencer par la France et l'Espagne qui entretiennent d'étroites relations avec Rabat et qui se sont sentis piégés. La France tout particulièrement dont le chef de l'Etat, en visite au Maroc, avait réaffirmé le soutien de Paris au plan d'autonomie de Rabat. Paris s'est notamment employé à trouver une solution de compromis. Des efforts qui auraient bénéficié du soutien très actif d'Hillary Clinton, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine. Cette dernière serait en effet intervenue, à la demande des Marocains - le roi l'aurait, dit-on, personnellement contactée- pour plaider leur cause.
Les Etats occidentaux n'ont aucun intêret à contrarier le Maroc
Un dossier relativement facile à défendre: aucun des grands Etats occidentaux n'a intérêt à affaiblir ou à mécontenter le Maroc qui est à la fois l'un des pays les plus stables de la région et l'un des alliés les plus fiables dans la lutte contre le terrorisme. Aucun d'entre eux non plus, même s'ils ne le disent pas ouvertement, n'a intérêt à ce que le Sahara, s'il devait être soustrait à la souveraineté marocaine, ne devienne une nouvelle zone grise. Bref, le Maroc joue sur du velours...
Sur le fonds pourtant, c'est-à-dire sur les droits de l'homme, les organisations humanitaires internationales comme Amnesty ou Human Righ Watch dénoncent régulièrement la répression dont sont victimes les militants indépendantistes saharaouis. Même si au Maroc, à l'exception de l'Association marocaine des droits de l'homme, proche de la gauche, la seule à souhaiter ouvertement l'extension du mandat de la Minurso, les associations restent discrètes sur le sujet.
Il reste à espérer que les Marocains ne retiennent pas seulement de cet épisode onusien la victoire incontestablement remportée par leur diplomatie. Il s'agit aussi, même en termes très édulcorés, d'un avertissement.
L'express
Le tir de barrage des Marocains a fini par payer. Après deux semaines de tension diplomatique, les Américains ont finalement renoncé à demander un élargissements du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme.
Les Marocains, toutes tendances politiques confondues, s'étaient arc-boutés contre cette initiative attentatoire, selon eux, à leur souveraineté, allant jusqu'à reporter sine die des manoeuvres militaires conjointes. Finalement, le texte de la résolution soumise ce jeudi au vote du Conseil de sécurité ne modifie pas le mandat de cette force, présente sur place depuis 1991. Elle se contente de souligner la nécessité d'encourager toutes les parties à mieux respecter les droits de l'homme.
Washington s'y est mal pris
Que c'est-il passé? "Ce n'était ni la bonne méthode, ni le bon timing" affirme une source diplomatique à New York. La proposition américaine défendue par l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, était pourtant en cohérence avec les pratiques onusiennes. La Minurso est en effet la seule mission de l'ONU n'incluant pas de volet sur les droits de l'homme. Il est probable en outre que les Américains aient voulu faire payer aux Marocains leur méfiance affichée à l'égard de l'Américain Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU dans la région et que le lobbying de la Fondation Kennedy ait aussi pesé. Mais Washington s'y est mal pris. Les Américains semblent ne pas avoir anticipé l'ampleur de la réaction marocaine, oubliant que pour les autorités du royaume chérifien et la quasi-totalité de sa classe politique le Sahara reste une cause nationale sacrée.
Les Américains ont en outre omis de consulter en amont les autres pays membres du Groupe des Amis du Sahara Occidental, à commencer par la France et l'Espagne qui entretiennent d'étroites relations avec Rabat et qui se sont sentis piégés. La France tout particulièrement dont le chef de l'Etat, en visite au Maroc, avait réaffirmé le soutien de Paris au plan d'autonomie de Rabat. Paris s'est notamment employé à trouver une solution de compromis. Des efforts qui auraient bénéficié du soutien très actif d'Hillary Clinton, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine. Cette dernière serait en effet intervenue, à la demande des Marocains - le roi l'aurait, dit-on, personnellement contactée- pour plaider leur cause.
Les Etats occidentaux n'ont aucun intêret à contrarier le Maroc
Un dossier relativement facile à défendre: aucun des grands Etats occidentaux n'a intérêt à affaiblir ou à mécontenter le Maroc qui est à la fois l'un des pays les plus stables de la région et l'un des alliés les plus fiables dans la lutte contre le terrorisme. Aucun d'entre eux non plus, même s'ils ne le disent pas ouvertement, n'a intérêt à ce que le Sahara, s'il devait être soustrait à la souveraineté marocaine, ne devienne une nouvelle zone grise. Bref, le Maroc joue sur du velours...
Sur le fonds pourtant, c'est-à-dire sur les droits de l'homme, les organisations humanitaires internationales comme Amnesty ou Human Righ Watch dénoncent régulièrement la répression dont sont victimes les militants indépendantistes saharaouis. Même si au Maroc, à l'exception de l'Association marocaine des droits de l'homme, proche de la gauche, la seule à souhaiter ouvertement l'extension du mandat de la Minurso, les associations restent discrètes sur le sujet.
Il reste à espérer que les Marocains ne retiennent pas seulement de cet épisode onusien la victoire incontestablement remportée par leur diplomatie. Il s'agit aussi, même en termes très édulcorés, d'un avertissement.
L'express
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