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Même mort, Hugo Chavez dérange

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  • Même mort, Hugo Chavez dérange

    En rendant un vibrant hommage à Hugo Chavez, le secrétaire d’Etat français à l’Outremer, Victorin Lurel, qui représentait la France aux obsèques du président vénézuélien, a-t-il commis un impair ?

    Vu la manière dont les propos du ministre français ont été traités par les médias, la droite française et Mme Laurence Parisot, la présidente du Medef (le patronat français), pour qui «Hugo Chavez est un dictateur», il y a tout lieu de penser que même mort, le président vénézuélien continue de déranger. Pourquoi, dès lors, un tel acharnement contre Chavez ?

    La première – elle fait plus mal que l’on pense – est qu’il est arrivé en 1998 au pouvoir par les urnes. Et que depuis, il a été réélu démocratiquement, ce que même ses pires adversaires, les Etats-Unis en tête, n’ont jamais contesté !

    La seconde – elle fait encore plus mal – est que Chavez a prôné de son vivant que la pauvreté et le sous-développement ne sont pas une fatalité, et qu’il existe d’autres voies que la voie capitaliste libérale pour la réduire. Aussi a-t-il utilisé l’argent du pétrole pour financer des politiques de développement antilibérales ayant permis d’améliorer les conditions de vie et d’existence sociales des Vénézuéliens : le PIB (produit intérieur brut) est passé de 5 500 dollars en 1999 à 12 500 dollars en 2012, soit le deuxième PIB après le Brésil ; la pauvreté a reculé de près de 60% à moins de 20% ; plus de 95% des enfants sont scolarisés contre moins de 50% en 1998… Et ce, sans compter ces «petites choses» comme l’accès à l’eau potable pour près de 95% des Vénézuéliens. Et l’on feint de s’étonner que des millions de personnes aient pleuré la mort de Chavez ?

    Troisième raison découlant des deux autres, la démarche de Chavez est, aux yeux des tenants du néo-libéralisme, un mauvais exemple pour tous ces peuples d’Amérique latine et du monde qui aspirent à une plus juste répartition des richesses produites, la fin des inégalités sociales et au progrès social ! Et ce, au moment où des pays dit démocratiques – Espagne, Portugal, Grèce – sont en train de toucher le fond, alors que d’autres à l’instar de l’Italie, voire la France, ne sont pas à l’abri d’un désastre social et économique !

    Ses critiques occidentaux, et même chez nous, croient avoir trouvé la faille : Chavez a limité les libertés et a mis les médias au pas !

    Faux. Pour preuve, moins de 24 heures après ses obsèques, son rival malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2012, Henrique Capriles, vient de lancer via les chaînes de télé privées un défi retentissant à son successeur Nicolas Maduro pour l’élection présidentielle qui aura lieu prochainement ! Qu’en est-il alors des médias. Chavez a fait face jusqu’à sa mort à une véritable armada médiatique. Il faut savoir que l’audience des sept chaînes publiques et les trois radios nationales, aux mains des «chavistes» est à peine de 6% ! Et l’on avance en guise d’argument massue que le pouvoir de Chavez a retiré en 2007 l’agrément à RCTV, la grande chaîne privée, et ce, en raison de son soutien à la tentative de coup d’Etat de 2002. Ce qui ne l’a pas empêchée de continuer d’émettre par le câble et le satellite jusqu’en 2010 ! Il n’en reste pas moins que plus de 94% des chaînes de télé sont privées, dont la chaîne d’information Globovision, et sont détenues majoritairement par des hommes d’affaires hostiles à Hugo Chavez ! A quoi s’ajoute le fait que plus de 80% des titres de presse sont opposés au régime actuel ! Et ce, sans compter CNN en espagnol très regardée au Venezuela ! Telle est la réalité du paysage audiovisuel et de la presse écrite au Venezuela.

    Il n’en reste pas moins que rien n’est encore joué dans ce pays phare de l’Amérique latine. En dépit d’une politique de diversification, l’économie reste dépendante du pétrole. La pauvreté n’a pas été totalement éradiquée ainsi que l’habitat précaire. Le chômage, près de 10%, reste élevé. Et la délinquance – agressions, meurtres et vols à main armée – reste importante. Hugo Chavez a ouvert des pistes. Il laisse un pays en chantier où les acquis sociaux et politiques ne sont pas encore tout à fait consolidés. Les défis qui attendent ses successeurs sont immenses. D’autant que ses adversaires de la droite libérale, qui ont gauchi leurs discours – c’est tendance – n’ont pas abdiqué

    Hassane Zerrouky - le Soir

  • #2
    C'est pas croyable l'acharnement sur lui, c'est de la haine pure.

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