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Les 1 800 lingots d'or de Ben Ali, sortis de Tunisie par des "passeurs", ont transité par quatre aéroports français sans que les autorités interviennent.
D'après une enquête du quotidien régional Nice-Matin, durant plus d'un an et demi, des "passeurs" tunisiens ont fait transiter près de 1 800 lingots d'or sans intervention des douanes, et ce par plusieurs aéroports français : Nice, Marseille, Orly et Roissy Charles-de-Gaulle. La combine s'est déroulée sans entrave à une cadence soutenue allant de deux à cinq passages par semaine jusqu'en avril 2012. Le pactole, qui s'élève à près de 72 millions d'euros, aurait disparu au Proche-Orient, plus précisément à Istanbul et à Dubaï, selon les destinations des contrebandiers. Et c'est mercredi dernier qu'un énième contrebandier tunisien a fait passer 12 kilos de lingots sur le vol Djerba-Nice, éveillant enfin les soupçons. Les douaniers français ont recensé presque 150 passages.
L'ex-dictateur tunisien Ben Ali serait à l'origine de l'affaire. Les avoirs du clan de l'ex-président ayant été gelés par les autorités européennes suite à sa chute, les services secrets français soupçonnent la famille de s'être enfuie avec une tonne et demie d'or (environ 45 millions d'euros). Une "fuite" de l'Élysée annonce le 17 janvier que le butin, soustrait par Leïla Trabelsi, la femme de Ben Ali, proviendrait des réserves de la Banque centrale tunisienne. Or c'est étrangement à ce moment-là que le trafic de lingots a commencé.
Le transfert d'or n'a rien d'illégal
Pour comprendre comment une telle quantité de lingots d'or a pu passer les douanes françaises sans problème, il faut se pencher sur la loi en elle-même. En effet, dans le cadre du combat contre la fraude fiscale, le blanchiment d'argent ou encore le financement du terrorisme, tout transfert supérieur ou égal à 10 000 euros doit être déclaré lorsque il s'agit de transport de billets, de pièces ou de chèques. Cependant, depuis juin 2007, "les transferts de lingots d'or, pièces d'or et d'argent cotés sur un marché officiel ne font plus l'objet de déclaration", car l'or est considéré comme une "marchandise comme une autre", sauf en cas d'exportation du produit en dehors de l'UE.
Légalement, le transport de lingots d'or est autorisé sans contrôle. Il suffisait donc au "passeur" de déclarer le contenu de ses bagages pour être en règle. Ainsi, à chaque passage, et ce dès la descente de l'avion, les contrebandiers allaient spontanément présenter le contenu incroyable de leurs valises aux douaniers en expliquant qu'ils n'étaient qu'en transit.
Aucun délit
"De l'or, on n'en voit jamais passer !" affirme un douanier dans Nice-Matin. "Du coup, la troisième fois qu'un Tunisien est venu spontanément nous dire qu'il était porteur de 10, 20 voire 40 kilos en lingots, on s'est dit qu'il devait y avoir un petit problème. Quand on a su que c'était pareil à Marseille et Paris, on a fait remonter l'info. Il ne nous a jamais été demandé d'intervenir."
Les passages récurrents, l'origine floue des lingots et leur quantité trop importante ont quand même fini par attirer l'attention. Mercredi dernier, c'est le passage de trop : les douaniers des quatre aéroports ont fait appel au Groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières. Qui ne peut que constater les faits, aucun délit n'ayant probablement été commis.
lepoint.fr
D'après une enquête du quotidien régional Nice-Matin, durant plus d'un an et demi, des "passeurs" tunisiens ont fait transiter près de 1 800 lingots d'or sans intervention des douanes, et ce par plusieurs aéroports français : Nice, Marseille, Orly et Roissy Charles-de-Gaulle. La combine s'est déroulée sans entrave à une cadence soutenue allant de deux à cinq passages par semaine jusqu'en avril 2012. Le pactole, qui s'élève à près de 72 millions d'euros, aurait disparu au Proche-Orient, plus précisément à Istanbul et à Dubaï, selon les destinations des contrebandiers. Et c'est mercredi dernier qu'un énième contrebandier tunisien a fait passer 12 kilos de lingots sur le vol Djerba-Nice, éveillant enfin les soupçons. Les douaniers français ont recensé presque 150 passages.
L'ex-dictateur tunisien Ben Ali serait à l'origine de l'affaire. Les avoirs du clan de l'ex-président ayant été gelés par les autorités européennes suite à sa chute, les services secrets français soupçonnent la famille de s'être enfuie avec une tonne et demie d'or (environ 45 millions d'euros). Une "fuite" de l'Élysée annonce le 17 janvier que le butin, soustrait par Leïla Trabelsi, la femme de Ben Ali, proviendrait des réserves de la Banque centrale tunisienne. Or c'est étrangement à ce moment-là que le trafic de lingots a commencé.
Le transfert d'or n'a rien d'illégal
Pour comprendre comment une telle quantité de lingots d'or a pu passer les douanes françaises sans problème, il faut se pencher sur la loi en elle-même. En effet, dans le cadre du combat contre la fraude fiscale, le blanchiment d'argent ou encore le financement du terrorisme, tout transfert supérieur ou égal à 10 000 euros doit être déclaré lorsque il s'agit de transport de billets, de pièces ou de chèques. Cependant, depuis juin 2007, "les transferts de lingots d'or, pièces d'or et d'argent cotés sur un marché officiel ne font plus l'objet de déclaration", car l'or est considéré comme une "marchandise comme une autre", sauf en cas d'exportation du produit en dehors de l'UE.
Légalement, le transport de lingots d'or est autorisé sans contrôle. Il suffisait donc au "passeur" de déclarer le contenu de ses bagages pour être en règle. Ainsi, à chaque passage, et ce dès la descente de l'avion, les contrebandiers allaient spontanément présenter le contenu incroyable de leurs valises aux douaniers en expliquant qu'ils n'étaient qu'en transit.
Aucun délit
"De l'or, on n'en voit jamais passer !" affirme un douanier dans Nice-Matin. "Du coup, la troisième fois qu'un Tunisien est venu spontanément nous dire qu'il était porteur de 10, 20 voire 40 kilos en lingots, on s'est dit qu'il devait y avoir un petit problème. Quand on a su que c'était pareil à Marseille et Paris, on a fait remonter l'info. Il ne nous a jamais été demandé d'intervenir."
Les passages récurrents, l'origine floue des lingots et leur quantité trop importante ont quand même fini par attirer l'attention. Mercredi dernier, c'est le passage de trop : les douaniers des quatre aéroports ont fait appel au Groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières. Qui ne peut que constater les faits, aucun délit n'ayant probablement été commis.
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