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L'opposition frappe à la porte de l'émirat

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  • L'opposition frappe à la porte de l'émirat

    Bonsoir, c'est peut-être pour ça que l'Emir accorde une subvention de 690 dollars à tous les citoyens koweitiens, pour faire taire l'opposition, y-arrivera-t-il ? J'en doute.
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    «ON VEUT PARTICIPER à la prise de décision», martèle Abdullah Nibari, devant de nombreux sympathisants d'un quartier chic où il se présente. Cet expert pétrolier parle au nom des Orangistes, ces centaines de manifestants qui se sont rassemblés fin mai devant le Parlement pour exiger un nouveau découpage électoral afin de réduire les achats de voix. Une revendication soutenue alors par une majorité de députés, qui a forcé Cheikh Sabah à dissoudre la chambre.

    Depuis, l'émirat est en ébullition, traversé par un nouveau clivage. D'un côté, les «bleus» progouvernementaux, de l'autre, ces Orangistes, libéraux et islamistes, qui comptent profiter de la crise politique. Pour la première fois, des candidats ont nommément accusé de corruption des membres de la famille régnante. En premier lieu, le ministre du Pétrole, Cheikh Fahed. Et le porte-drapeau des Orangistes, l'ancien président du Parlement Ahmad Saadoun a même menacé d'interroger, en cas de victoire de son groupe, l'actuel premier ministre, Cheikh Nasser, si l'émir refusait de réduire le nombre des circonscriptions.

    «On ne veut pas faire un coup d'État, ajoute Nibari, mais réformer notre pays avec l'émir, et pour cela les parlementaires doivent être consultés dans le choix des ministres.» Fait exceptionnel dans le Golfe, en début d'année, le Parlement koweïtien a aidé Cheikh Sabah à être choisi comme successeur de l'émir décédé Cheikh Jaber. En retour, les députés attendaient plus de considération. «Que le Parlement contrôle le gouvernement et non l'inverse», poursuit Nibari. Mais à 78 ans, Cheikh Sabah ne l'entend pas ainsi. En écartant de la succession son cousin Cheikh Saed, il a d'abord mis fin à l'alternance historique du pouvoir entre les deux branches du clan Jaber (les Sabah et les Salem), qui dirigent le Koweït. Dans la foulée, il a renforcé son emprise en nommant des membres de la famille aux postes clés du gouvernement.

    Mais pour la première fois, les tensions familiales ont éclaté au grand jour. En représailles, quelques semaines après ces remous, trois princes issus des Salem ont décidé de se présenter aux législatives. Mais l'émir les a prestement fait rentrer dans le rang. Au final, «le prestige des Sabah en a pris un coup auprès de la population», reconnaît un officiel qui veut rester anonyme.

    10% des réserves mondiales de pétrole

    Soutenus par la jeunesse, les Orangistes en profitent pour s'engouffrer dans la brèche. «Nous voulons un pays mieux géré», lance Ziad, un jeune cadre qui propage ses idées réformatrices sur un blog. Où vont les milliards de la rente pétrolière ? se demandent de nombreux Koweïtiens. «Depuis les années 1960, explique le candidat Nibari, nous avons dépensé 97 milliards de dinars (250 milliards d'euros) pour développer le pays. Où est passé cet argent ? Nous n'avons aucun hôpital de pointe, notre système éducatif est mauvais, et Koweït souffre de coupures d'eau et d'électricité», renchérit Nibari, sous un tonnerre d'applaudissements.

    Même si leur pays dispose de 10% des réserves mondiales de pétrole, beaucoup de Koweïtiens sont anxieux. «Nos dirigeants ont-ils une vision, un projet pour l'avenir, comme ceux de Dubaï ou de Qatar ?», se demande un intellectuel. «Personne ne nous dit ce qu'on fera dans trente ou quarante ans lorsque nous n'aurons plus de pétrole», ajoute un cadre. «Nous avons besoin, poursuit-il, d'un Parlement fort qui dispose d'une commission sur le pétrole.» La nomination d'un ministre non-membre de la famille aux Affaires étrangères ou à l'Intérieur serait un geste d'ouverture, mais il paraît encore irréaliste.

    Droit de vote des femmes, succession houleuse, mini«révolution orange» ensuite... en un an l'histoire de l'émirat s'est accélérée. Dans le calme, parce que la violence ne fait pas partie des habitudes au Koweït. Mais ces changements témoignent de problèmes et d'aspirations auxquels la famille régnante devra répondre. «Tout ce qui brille n'est pas d'or», tempère un artiste, qui ne se fait guère d'illusions sur des avancées rapides.

    Comme les femmes, les libéraux devraient avoir du mal à percer à ces élections. Leur alliance avec les islamistes n'est que conjoncturelle. «Tout les oppose», constate un diplomate occidental. «Leur seul point commun est la volonté d'un redécoupage électoral», dit-il.

    Déjà, de nombreux Koweïtiens redoutent qu'une fois réélus, les intégristes se retournent contre leurs alliés tribaux traditionnels pour faire appliquer la charia, la loi islamique. Les forces hostiles aux réformes ont encore de beaux jours devant elles. Sans compter sur les capacités manoeuvrières du régime qui envoie automatiquement ses quinze ministres siéger au Parlement : une minorité de blocage acquise à l'émir.

    29 juin 2006 Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Koweït: le premier ministre sortant formera le nouveau gouvernement

    L'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, a chargé le Premier ministre sortant, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah, de former le nouveau gouvernement. Les élections législatives ont été largement remportées par l'opposition jeudi.

    L'émir a, par décret, nommé cheikh Nasser comme Premier ministre et l'a chargé de former le nouveau cabinet, selon l'agence officielle Kuna. Cette décision est intervenue au lendemain de la démission du cabinet, conformément à la loi, présentée par cheikh Nasser, un neveu de l'émir.

    Les élections législatives, organisées jeudi, ont été marquées par la participation des femmes, pour la première fois dans l'histoire de cet émirat conservateur du Golfe. Aucune des 28 candidates n'a cependant été élue.

    L'opposition, une alliance groupant des islamistes, des libéraux et des nationalistes, a remporté une nette victoire dans ce scrutin en obtenant 33 des 50 sièges de la Chambre.

    Ces élections ont été anticipées d'un an, l'émir les ayant convoquées après un conflit entre les députés de l'opposition et le gouvernement sur un projet de loi électorale réduisant de 25 à 5 le nombre des circonscriptions électorales dans le but, selon ses auteurs, de prévenir l'achat des voix.

    L'agence Kuna a rapporté que l'émir s'était entretenu avec quatre anciens présidents du parlement pour les consulter sur la formation du nouveau gouvernement.
    02 juillet 2006 Romandie News
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

    Commentaire


    • #3
      la participation des femmes, pour la première fois dans l'histoire de cet émirat conservateur du Golfe. Aucune des 28 candidates n'a cependant été élue.
      Ben oui, quelle hypocrisie, elles sont inscrites sur la liste des candidats, que pour faire croire au monde que l'emirat avance dans l'émancipation de la femme.

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