Bahreïn : CNN étouffe un reportage sous la pression du régime
CNN censure la diffusion d'un documentaire sur le printemps arabe
Pourquoi CNN International n'a-t-elle toujours pas diffusé son documentaire sur les printemps arabes, plus d'un an et demi après le début de ces révolutions populaires ? Une question soulevée par le Guardian dans un long article qui s'interroge sur cette auto-censure, plus d'un an et demi après le tournage de iRevolution: Online Warriors of the Arab Spring (iRévolutions : les guerriers en ligne et le printemps arabe). La réponse semble tenir en une phrase : le Bahreïn, monarchie du Moyen-Orient riche en pétrole ne serait pas étranger à cette censure.
Rappel des faits. En mars 2011, CNN envoie une équipe de quatre personnes dont la journaliste d'investigation Amber Lyon au Bahreïn, dans le cadre d'un large documentaire d'une heure sur l'usage d'Internet et des réseaux sociaux pendant le printemps arabe. A leur arrivée sur place, l'équipe constate que plusieurs des sources qu'ils devaient rencontrer avaient disparu ou s'étaient cachées, explique le Guardian. Un médecin, qui devait les aider à rencontrer des opposants au pouvoir, a vu sa maison brûlée. L'équipe a elle-même reçu des menaces : des hommes armés ont confisqué leur matériel et effacé toutes leurs photos et vidéos, avant de les interroger, en détention pendant six heures.
Cette partie du documentaire tournée au Barheïn – treize minutes en tout – est visible sur YouTube. On y voit notamment un activiste décrire les tortures subies par le régime, un témoignage rare et puissant sur la brutalité du régime, suivi d'une interview du ministre des Affaires étrangères du pays, qui minimise les conditions de l'arrestation.
Le 19 juin 2011, CNN diffuse le documentaire pour la première et dernière fois, et uniquement aux Etats-Unis. Il reçoit une médaille d'or au New York Festival's Best TV and Films, une page Facebook est créée au Barheïn pour saluer le travail de la journaliste... « mais malgré ces accolades, et malgré le danger qu'ont pris ses propres journalistes et leurs sources, CNN International (CNNI) n'a jamais diffusé le documentaire », écrit le Guardian, rappelant qu'il avait coûté 100 000 dollars.
En parallèle, la chaîne reçoit des plaintes régulières du Barheïn envers Amber Lyon, après que la journaliste témoigne à plusieurs reprises sur ses conditions de détention. Elle reçoit même un e-mail d'un producteur de CNN lui demandant de rajouter une ligne dans son documentaire pour préciser que l'armée du Barheïn ne tirait pas sur les civils non-armés, et que certains opposants diffusaient des photos truquées montrant de fausses blessures.
« Je ne pouvais pas croire que la CNN me demande d'inclure des mensonges d'Etat dans mon reportage », a expliqué la journaliste au Guardian. Elle s'est également fait réprimander par la chaîne pour une série de tweets sur le sujet.
« Je n'ai pas signé de clause de confidentialité avec CNN, explique Amber Lyon. Je suis journaliste pour exposer les faits, pas pour les cacher, ni médire, et je ne me tairai pas plus longtemps (...) ».
CNN censure la diffusion d'un documentaire sur le printemps arabe
Pourquoi CNN International n'a-t-elle toujours pas diffusé son documentaire sur les printemps arabes, plus d'un an et demi après le début de ces révolutions populaires ? Une question soulevée par le Guardian dans un long article qui s'interroge sur cette auto-censure, plus d'un an et demi après le tournage de iRevolution: Online Warriors of the Arab Spring (iRévolutions : les guerriers en ligne et le printemps arabe). La réponse semble tenir en une phrase : le Bahreïn, monarchie du Moyen-Orient riche en pétrole ne serait pas étranger à cette censure.
Rappel des faits. En mars 2011, CNN envoie une équipe de quatre personnes dont la journaliste d'investigation Amber Lyon au Bahreïn, dans le cadre d'un large documentaire d'une heure sur l'usage d'Internet et des réseaux sociaux pendant le printemps arabe. A leur arrivée sur place, l'équipe constate que plusieurs des sources qu'ils devaient rencontrer avaient disparu ou s'étaient cachées, explique le Guardian. Un médecin, qui devait les aider à rencontrer des opposants au pouvoir, a vu sa maison brûlée. L'équipe a elle-même reçu des menaces : des hommes armés ont confisqué leur matériel et effacé toutes leurs photos et vidéos, avant de les interroger, en détention pendant six heures.
Cette partie du documentaire tournée au Barheïn – treize minutes en tout – est visible sur YouTube. On y voit notamment un activiste décrire les tortures subies par le régime, un témoignage rare et puissant sur la brutalité du régime, suivi d'une interview du ministre des Affaires étrangères du pays, qui minimise les conditions de l'arrestation.
Le 19 juin 2011, CNN diffuse le documentaire pour la première et dernière fois, et uniquement aux Etats-Unis. Il reçoit une médaille d'or au New York Festival's Best TV and Films, une page Facebook est créée au Barheïn pour saluer le travail de la journaliste... « mais malgré ces accolades, et malgré le danger qu'ont pris ses propres journalistes et leurs sources, CNN International (CNNI) n'a jamais diffusé le documentaire », écrit le Guardian, rappelant qu'il avait coûté 100 000 dollars.
En parallèle, la chaîne reçoit des plaintes régulières du Barheïn envers Amber Lyon, après que la journaliste témoigne à plusieurs reprises sur ses conditions de détention. Elle reçoit même un e-mail d'un producteur de CNN lui demandant de rajouter une ligne dans son documentaire pour préciser que l'armée du Barheïn ne tirait pas sur les civils non-armés, et que certains opposants diffusaient des photos truquées montrant de fausses blessures.
« Je ne pouvais pas croire que la CNN me demande d'inclure des mensonges d'Etat dans mon reportage », a expliqué la journaliste au Guardian. Elle s'est également fait réprimander par la chaîne pour une série de tweets sur le sujet.
« Je n'ai pas signé de clause de confidentialité avec CNN, explique Amber Lyon. Je suis journaliste pour exposer les faits, pas pour les cacher, ni médire, et je ne me tairai pas plus longtemps (...) ».
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