Face au tollé suscité en Tunisie par le cas d'une jeune femme violée par des policiers, et qui risque d'être inculpée pour atteinte à la pudeur, le ministre tunisien de la Justice défend les procédures en cours. Et accuse certains médias de porter atteinte à l'image de la Tunisie. Le pouvoir tunisien manifeste une nouvelle fois son embarras face au cas d'une jeune femme de 27 ans violée par des policiers début septembre, et qui pourrait se retrouver inculpée d'atteinte à la pudeur. Le ministre tunisien de la Justice, Noureddine Bhiri, a défendu mercredi les procédures en cours contre elle, s'en prenant en outre aux médias. "Le viol de cette fille est horrible (...), la justice est sérieuse dans son examen du dossier", a-t-il déclaré dans une vidéo mise en ligne sur la page Facebook du ministère. Avant de critiquer les organes de presse qui ont dénoncé le fait que la victime était "transformée en accusée". "Ce genre d'allégations portent atteinte à l'image de la Tunisie, de la justice, à sa crédibilité et à la confiance des gens en elle", a estimé le ministre. "S'il vous plaît, dites la vérité et ne donnez pas de poids à des allégations erronées, de bonne ou mauvaise foi".
Les policiers, incarcérés depuis début septembre, soutiennent que la jeune femme avait été découverte le soir des faits dans une position "immorale" dans une voiture avec son ami. Selon une source judiciaire tunisienne, le couple a été surpris pendant des rapports sexuels, ce qui justifierait une inculpation pour atteinte à la pudeur. Deux policiers ont ensuite violée la jeune femme, tandis qu'un troisième cherchait à extorquer de l'argent à son petit ami.
Manifestation de soutien à la victime
Pour la présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, Ahlem Belhadj, qui représente aussi les intérêts de la victime, "c'est une affaire qui fait honte à la Tunisie. Dans notre culture, même au niveau de la loi, on a tendance à rendre les victimes responsables de leur viol". Plusieurs centaines de personnes ont par ailleurs manifesté mardi en soutien à la victime devant le tribunal, brandissant des pancartes proclamant "Révolution volée, femme voilée, petite fille violée" ou encore "Violée ou voilée, faut il choisir?".
Le Premier ministre, Hamadi Jebali a lui dénoncé "avec force" le viol, dans un entretien au quotidien belge Le Soir et promis que les policiers "seront jugés sévèrement". Il ne s'est par contre pas prononcé sur les déboires judicaires de la victime, relevant simplement qu'il y avait "peut-être, selon l'autorité judiciaire, un cas d'attentat à la pudeur".
Ce scandale intervient alors que le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes d'Ennahda, est régulièrement accusé de s'en prendre aux droits des femmes. Alors que celles-ci, en Tunisie, bénéficient du statut le plus moderne du monde arabe depuis la promulgation du Code de statut personnel en 1956 instaurant l'égalité des sexes dans certains domaines, Ennahda avait déclenché un large mouvement de contestation en août en proposant d'inscrire dans la nouvelle Constitution la "complémentarité" des sexes et non l'égalité. Le projet a été abandonné la semaine dernière. Mais depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes, des ONG dénoncent aussi le harcèlement de la police à l'égard des Tunisiennes.
TF1 news
Les policiers, incarcérés depuis début septembre, soutiennent que la jeune femme avait été découverte le soir des faits dans une position "immorale" dans une voiture avec son ami. Selon une source judiciaire tunisienne, le couple a été surpris pendant des rapports sexuels, ce qui justifierait une inculpation pour atteinte à la pudeur. Deux policiers ont ensuite violée la jeune femme, tandis qu'un troisième cherchait à extorquer de l'argent à son petit ami.
Manifestation de soutien à la victime
Pour la présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, Ahlem Belhadj, qui représente aussi les intérêts de la victime, "c'est une affaire qui fait honte à la Tunisie. Dans notre culture, même au niveau de la loi, on a tendance à rendre les victimes responsables de leur viol". Plusieurs centaines de personnes ont par ailleurs manifesté mardi en soutien à la victime devant le tribunal, brandissant des pancartes proclamant "Révolution volée, femme voilée, petite fille violée" ou encore "Violée ou voilée, faut il choisir?".
Le Premier ministre, Hamadi Jebali a lui dénoncé "avec force" le viol, dans un entretien au quotidien belge Le Soir et promis que les policiers "seront jugés sévèrement". Il ne s'est par contre pas prononcé sur les déboires judicaires de la victime, relevant simplement qu'il y avait "peut-être, selon l'autorité judiciaire, un cas d'attentat à la pudeur".
Ce scandale intervient alors que le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes d'Ennahda, est régulièrement accusé de s'en prendre aux droits des femmes. Alors que celles-ci, en Tunisie, bénéficient du statut le plus moderne du monde arabe depuis la promulgation du Code de statut personnel en 1956 instaurant l'égalité des sexes dans certains domaines, Ennahda avait déclenché un large mouvement de contestation en août en proposant d'inscrire dans la nouvelle Constitution la "complémentarité" des sexes et non l'égalité. Le projet a été abandonné la semaine dernière. Mais depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes, des ONG dénoncent aussi le harcèlement de la police à l'égard des Tunisiennes.
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