Opinion. Au nom des libertés individuelles, des droits humains et des « beaux » principes francs-maçons, une partie de ‘’l’élite’’ acculturée est en passe d’ouvrir toutes les vannes d’une Fitna (troubles sociaux ou désordres) mettant ainsi le pays sur les rails d’une guerre civile.
Inconscients des effets manipulateurs et comploteurs qui se dessinent lors de ce deuxième printemps arabe, – le premier a eu lieu au début du siècle dernier, quand les Arabes se sont révoltés contre le Califat ottoman, ils poussent une frange de la population marocaine au radicalisme.
En effet, la sécularisation (une forme plus douce de la laïcité) a été mise en place dans le pays depuis des décennies par l’intermédiaire du colonisateur français avec le soutien d’une certaine élite bourgeoise et la complicité des oulémas sans voix.
Tous ceux qui ont osé se dresser contre les déviances de la société ont subi les foudres de leurs ennemis. Torturés, assassinés ou réduits au mutisme.
Les effets calculés du printemps arabe au Maroc ont été d’une certaine façon pervers pour ceux qui sont descendus dans la rue réclamer plus de dignité et de liberté. La mise à l’index du Palais, lui a permis une belle sortie en proposant une nouvelle constitution et en permettant aux islamistes light (parce qu’ils ne souhaitent pas appliquer la jurisprudence musulmane) de jouer l’alibi, sorte de fusible.
Sans véritable base populaire et estudiantine, mais jouissant d’un certain crédit populaire et d’une virginité de l’exercice du pouvoir, le Parti de « Justice et Développement » s’est vu octroyé la direction d’un gouvernement patchwork. Avec une faible marge de manœuvres, il ne pourra concrétiser aucune des demandes du peuple. A moins de pratiquer des effets d’annonces préjudiciables pour lui à terme ou pire être poussé par la realpolitik à prendre des mesures impopulaires, qui finiront par saper sa relative popularité.
Depuis la nomination du gouvernement dit ‘’islamiste’’ de M. Benkirane, les droits-de-l’homiste et des féministes se sont paradoxalement revigorés, leurs maîtres à penser les ont lâchés sur la population marocaine médusée. Cela va des célébrations de mariages homosexuelles à Marrakech, vers la demande de rompre le jeûne en public en plein ramadan, de la demande de légalisation des avortements, et dernièrement des libertés sexuelles entre « consentants »…
Ignorant l’identité musulmane des marocains et demandant à juste titre une application des conventions internationales dont la Maroc est signataire. D’autant plus que toutes les choses qu’ils demandent existent bel et bien dans la société, alors de leur point de vu, cessons l’hypocrisie et légiférons !
La montée d’un cran des forces progressistes du superflu est dangereuse à plus d’un titre. Leur envie de faire avancer la société vers un modèle qui n’est pas le leur, va la rendre encore plus schizophrénique qu’elle ne l’est actuellement. D’autre part, l’absence de force conservatrice organisée et médiatique laisse un vide. C’est la voie à une montée en puissance d’un radicalisme dangereux. L’humain poussé à bout se voit obligé d’en découdre par des moyens violents. Et il n’est pas une vue de l’esprit que ce soit le plan qui est en train de s’échafauder pour la Maroc.
Depuis les attentats de mai 2003, une tendance dite salafiste jihadiste a été soi-disant identifiée et ses Chouyoukhs incarcérés, torturés et condamnées à de lourdes peines de 20 à 30 années de prison. Ces Chouyoukhs ont toujours clamé leur innocence, et affirmer l’inexistence d’une telle organisation. Ils ont été récemment graciés mais pas innocentés. Ce passage carcéral, en a fait des personnes connues des millions de marocains et respectés par les musulmans dits salafistes. Cette mise en scène rappelle le scénario du célèbre film Usuel Suspect où on a mis ensemble dans une même cellule les cinq plus grands brigands du moment, afin qu’ils se connaissent et commettent la casse du siècle préparé par leur mentor.
Les attentats de mai 2003 ont permis la mise en place des lois sur le terrorisme à l’image du Patriot Act, plus de 11000 jeunes dits islamistes ont été incarcérés, torturés selon les témoignages qui ont filtré, pire certains d’entre eux ont eu des ongles arrachés et d’autres carrément sodomisés en plein Ramadan. On peut facilement imaginer l’intensité du ressentiment. La prison est désormais un vivier de djihadistes. Et les services de sécurité se donnent à cœur joie d’exécuter les directives de l’oncle Sam, moyennant des encouragements subsidiaires. Tout ceci se passe dans l’indifférence générale des droits de l’homistes, qui parfois en parlent mais ne sont pas mécontents de l’écrasement de cette frange radicale de la population qui a une vision de la société diamétralement opposée à la leur.
En regardant le monde arabe en ébullition et les causes qui ont fait basculer les peuples musulmans (même s’ils ne sont pas de pieux pratiquants) et se sont dressés face à leurs tyrans, l’entourage du Palais devrait y réfléchir !
De la genèse des Talibans en Afghanistan, jusqu’aux soldats de l’armée libre de Syrie, en passant par les ‘’moudjahidines’’ libyens, le gros du bataillon sont des jeunes qui pensent se battre sur le sentier d’Allah, tout en se faisant manipulés par les prédateurs de l’humanité. Comme il y a une cinquantaine d’année lors des guerres dites de libération qui a donné des gouvernements autoritaires ou lors des révoltes arabes contre les ottomans laissant place à des mandats coloniaux.
Les libertins en poussant un peu plus à bout les limites du tolérable, se mettent eux même en danger. Il n’ont qu’à regarder le monde arabe en ébullition qui les entoure. Ils pourront entraîner la déconfiture de tout le système qui les laisse faire et pousser à la radicalisation une frange importante de la population.
Docteur Zouhaïr Lahna est l’ancien vice-président d’Aide médicale internationale et président de Médecins du Maroc
Inconscients des effets manipulateurs et comploteurs qui se dessinent lors de ce deuxième printemps arabe, – le premier a eu lieu au début du siècle dernier, quand les Arabes se sont révoltés contre le Califat ottoman, ils poussent une frange de la population marocaine au radicalisme.
En effet, la sécularisation (une forme plus douce de la laïcité) a été mise en place dans le pays depuis des décennies par l’intermédiaire du colonisateur français avec le soutien d’une certaine élite bourgeoise et la complicité des oulémas sans voix.
Tous ceux qui ont osé se dresser contre les déviances de la société ont subi les foudres de leurs ennemis. Torturés, assassinés ou réduits au mutisme.
Les effets calculés du printemps arabe au Maroc ont été d’une certaine façon pervers pour ceux qui sont descendus dans la rue réclamer plus de dignité et de liberté. La mise à l’index du Palais, lui a permis une belle sortie en proposant une nouvelle constitution et en permettant aux islamistes light (parce qu’ils ne souhaitent pas appliquer la jurisprudence musulmane) de jouer l’alibi, sorte de fusible.
Sans véritable base populaire et estudiantine, mais jouissant d’un certain crédit populaire et d’une virginité de l’exercice du pouvoir, le Parti de « Justice et Développement » s’est vu octroyé la direction d’un gouvernement patchwork. Avec une faible marge de manœuvres, il ne pourra concrétiser aucune des demandes du peuple. A moins de pratiquer des effets d’annonces préjudiciables pour lui à terme ou pire être poussé par la realpolitik à prendre des mesures impopulaires, qui finiront par saper sa relative popularité.
Depuis la nomination du gouvernement dit ‘’islamiste’’ de M. Benkirane, les droits-de-l’homiste et des féministes se sont paradoxalement revigorés, leurs maîtres à penser les ont lâchés sur la population marocaine médusée. Cela va des célébrations de mariages homosexuelles à Marrakech, vers la demande de rompre le jeûne en public en plein ramadan, de la demande de légalisation des avortements, et dernièrement des libertés sexuelles entre « consentants »…
Ignorant l’identité musulmane des marocains et demandant à juste titre une application des conventions internationales dont la Maroc est signataire. D’autant plus que toutes les choses qu’ils demandent existent bel et bien dans la société, alors de leur point de vu, cessons l’hypocrisie et légiférons !
La montée d’un cran des forces progressistes du superflu est dangereuse à plus d’un titre. Leur envie de faire avancer la société vers un modèle qui n’est pas le leur, va la rendre encore plus schizophrénique qu’elle ne l’est actuellement. D’autre part, l’absence de force conservatrice organisée et médiatique laisse un vide. C’est la voie à une montée en puissance d’un radicalisme dangereux. L’humain poussé à bout se voit obligé d’en découdre par des moyens violents. Et il n’est pas une vue de l’esprit que ce soit le plan qui est en train de s’échafauder pour la Maroc.
Depuis les attentats de mai 2003, une tendance dite salafiste jihadiste a été soi-disant identifiée et ses Chouyoukhs incarcérés, torturés et condamnées à de lourdes peines de 20 à 30 années de prison. Ces Chouyoukhs ont toujours clamé leur innocence, et affirmer l’inexistence d’une telle organisation. Ils ont été récemment graciés mais pas innocentés. Ce passage carcéral, en a fait des personnes connues des millions de marocains et respectés par les musulmans dits salafistes. Cette mise en scène rappelle le scénario du célèbre film Usuel Suspect où on a mis ensemble dans une même cellule les cinq plus grands brigands du moment, afin qu’ils se connaissent et commettent la casse du siècle préparé par leur mentor.
Les attentats de mai 2003 ont permis la mise en place des lois sur le terrorisme à l’image du Patriot Act, plus de 11000 jeunes dits islamistes ont été incarcérés, torturés selon les témoignages qui ont filtré, pire certains d’entre eux ont eu des ongles arrachés et d’autres carrément sodomisés en plein Ramadan. On peut facilement imaginer l’intensité du ressentiment. La prison est désormais un vivier de djihadistes. Et les services de sécurité se donnent à cœur joie d’exécuter les directives de l’oncle Sam, moyennant des encouragements subsidiaires. Tout ceci se passe dans l’indifférence générale des droits de l’homistes, qui parfois en parlent mais ne sont pas mécontents de l’écrasement de cette frange radicale de la population qui a une vision de la société diamétralement opposée à la leur.
En regardant le monde arabe en ébullition et les causes qui ont fait basculer les peuples musulmans (même s’ils ne sont pas de pieux pratiquants) et se sont dressés face à leurs tyrans, l’entourage du Palais devrait y réfléchir !
De la genèse des Talibans en Afghanistan, jusqu’aux soldats de l’armée libre de Syrie, en passant par les ‘’moudjahidines’’ libyens, le gros du bataillon sont des jeunes qui pensent se battre sur le sentier d’Allah, tout en se faisant manipulés par les prédateurs de l’humanité. Comme il y a une cinquantaine d’année lors des guerres dites de libération qui a donné des gouvernements autoritaires ou lors des révoltes arabes contre les ottomans laissant place à des mandats coloniaux.
Les libertins en poussant un peu plus à bout les limites du tolérable, se mettent eux même en danger. Il n’ont qu’à regarder le monde arabe en ébullition qui les entoure. Ils pourront entraîner la déconfiture de tout le système qui les laisse faire et pousser à la radicalisation une frange importante de la population.
Docteur Zouhaïr Lahna est l’ancien vice-président d’Aide médicale internationale et président de Médecins du Maroc
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