Anciens partisans de Mouammar Kadhafi contre les ex-rebelles, aujourd’hui au pouvoir, les Touareg du sud libyen se sont-ils révoltés contre les nouveaux maîtres du pays, à la veille de la première élection démocratique depuis quatre décennies ? Selon le porte-parole du gouvernement, Nasser Al Manaa, sept personnes ont été tuées, mercredi, lorsque des hommes armés ont attaqué la « capitale » du sud, Ghadamès, proche de la frontière avec l’Algérie et la Tunisie. « Un groupe de Touareg a bombardé la ville à la roquette, obligeant certaines familles à s’enfuir », a précisé, pour sa part, le chef du conseil local, Saraj Addine Boubakeur. Selon des dirigeants locaux, les assaillants appartenaient à la communauté des Touareg ïbiene Touaregsû, à la peau noire, violemment chassés de plusieurs villes, y compris de Ghadamès, après la chute de Kadhafi. Le porte-parole de l’armée, Alio Acheikhi, exclut, lui, l’hypothèse d’une main étrangère. « Nous ne sommes pas informés de l’entrée d’une quelconque partie étrangère », a-t-il indiqué, soulignant que la zone était surveillée par des patrouilles aériennes régulières. Les autorités centrales n’ont pas donné de détails sur l’identité des assaillants, et assurent que l’armée avait pris position dans la ville et que la situation était désormais « sous contrôle ». Un comité de réconciliation avait commencé à contacter les communautés concernées dans l’espoir d’apaiser les tensions. Sur le plan politique, le vice-Premier ministre libyen, Mustafa Abushagur, a assuré, jeudi, que les Libyens s’apprêtent à élire, en juin, une Assemblée constituante. Les nouveaux élus se chargeront de rédiger une nouvelle Constitution. Une grande opération de vérification et de validation de plus de 2.500 candidatures a été lancée après l’expiration jeudi de la date limite pour se porter candidat. La future Assemblée sera constituée de 200 sièges, 120 étant réservés aux candidats indépendants et 80 aux représentants de mouvements politiques. Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a annoncé, hier, que des experts de l’ONU vont, pour la première fois, enquêter (du 21 au 25 mai prochains) sur l’utilisation présumée de mercenaires durant le récent conflit. La Russie a souhaité que la Cour pénale internationale enquête sur l’ensemble des bombardements de l’Otan, qui ont causé de nombreuses victimes parmi la population civile.
HORIZONS
Amine Goutali
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