David Cameron veut organiser un scrutin dans les dix-huit mois pour couper l'herbe sous les pieds des indépendantistes.
Après son veto à l'Europe, David Cameron lance une nouvelle partie de poker, cette fois sur l'avenir de l'Écosse. Il veut organiser, d'ici à dix-huit mois, sur place, un référendum sur le maintien du pays dans le Royaume-Uni.
Ce faisant, il prend de court le premier ministre indépendantiste écossais Alex Salmond, élu en mai dernier, qui prévoyait, lui, d'organiser une telle consultation en 2014 ou 2015. Le chef du gouvernement britannique espère ainsi lui couper l'herbe sous les pieds avant qu'une campagne en faveur de l'indépendance ait eu le temps de porter ses fruits.
700e anniversaire de la bataille de Bannockburn
Cameron souhaite que l'Écosse reste dans l'Union. «Mais nous ne pouvons pas nous opposer à une partie du royaume qui souhaite se poser la question de sa sortie, argumente-t-il. Les Écossais méritent une question claire, juste et décisive sur le sujet. Pourquoi attendre 2014, ce qui est très dommageable à l'Écosse parce qu'on commence à voir des entreprises se poser des questions sur leurs investissements sur place?»
Serpent de mer depuis le traité d'union de 1707, l'idée d'une Écosse indépendante a ressurgi au cœur de l'actualité depuis la victoire du Scottish National Party (SNP) au Parlement local en mai dernier, avec une majorité absolue. Son leader, Alex Salmond, a mis au programme un référendum qu'il souhaite organiser après le 700e anniversaire, en 2014, de la bataille de Bannockburn où les Écossais ont défait l'armée anglaise. Le sentiment indépendantiste a progressé, pour atteindre 49 % d'opinions favorables en Écosse, selon un sondage d'octobre. Sur l'ensemble du Royaume-Uni, 39 % des Britanniques sont pour une Écosse indépendante et 38 % contre.
Dramatiser l'enjeu
Furieux, Alex Salmond crie à l'ingérence de Londres dans la libre détermination du peuple écossais. Cameron veut un référendum contraignant et non consultatif, avec une alternative simple sur une sortie ou non de l'Écosse du royaume. Salmond, lui, souhaiterait un scrutin consultatif assorti d'une troisième option proposant le transfert de compétences supplémentaires de Londres vers Édimbourg. L'Écosse jouit déjà depuis 1999 d'une dévolution de pouvoirs sur l'éducation, la santé et les prisons.
«En dramatisant l'enjeu, Cameron espère accroître la défaite des indépendantistes et affaiblir Salmond durablement, mais c'est un pari à haut risque. Si le oui l'emporte, le résultat sera au-delà de ce qu'a toujours rêvé Salmond», analyse John Curtice, professeur à l'université Strathclyde de Glasgow. «Ces manœuvres politiciennes de Westminster ne font que renforcer le sentiment indépendantiste, réagit Angus Robertson, député SNP à la Chambre des communes. Nous sommes en position de force car nous avons été élus sur un programme clair. Nous nous sommes engagés à tenir un référendum dans la seconde moitié de notre mandat pour montrer auparavant aux électeurs notre capacité à gérer sur des questions difficiles.»
figaro
Après son veto à l'Europe, David Cameron lance une nouvelle partie de poker, cette fois sur l'avenir de l'Écosse. Il veut organiser, d'ici à dix-huit mois, sur place, un référendum sur le maintien du pays dans le Royaume-Uni.
Ce faisant, il prend de court le premier ministre indépendantiste écossais Alex Salmond, élu en mai dernier, qui prévoyait, lui, d'organiser une telle consultation en 2014 ou 2015. Le chef du gouvernement britannique espère ainsi lui couper l'herbe sous les pieds avant qu'une campagne en faveur de l'indépendance ait eu le temps de porter ses fruits.
700e anniversaire de la bataille de Bannockburn
Cameron souhaite que l'Écosse reste dans l'Union. «Mais nous ne pouvons pas nous opposer à une partie du royaume qui souhaite se poser la question de sa sortie, argumente-t-il. Les Écossais méritent une question claire, juste et décisive sur le sujet. Pourquoi attendre 2014, ce qui est très dommageable à l'Écosse parce qu'on commence à voir des entreprises se poser des questions sur leurs investissements sur place?»
Serpent de mer depuis le traité d'union de 1707, l'idée d'une Écosse indépendante a ressurgi au cœur de l'actualité depuis la victoire du Scottish National Party (SNP) au Parlement local en mai dernier, avec une majorité absolue. Son leader, Alex Salmond, a mis au programme un référendum qu'il souhaite organiser après le 700e anniversaire, en 2014, de la bataille de Bannockburn où les Écossais ont défait l'armée anglaise. Le sentiment indépendantiste a progressé, pour atteindre 49 % d'opinions favorables en Écosse, selon un sondage d'octobre. Sur l'ensemble du Royaume-Uni, 39 % des Britanniques sont pour une Écosse indépendante et 38 % contre.
Dramatiser l'enjeu
Furieux, Alex Salmond crie à l'ingérence de Londres dans la libre détermination du peuple écossais. Cameron veut un référendum contraignant et non consultatif, avec une alternative simple sur une sortie ou non de l'Écosse du royaume. Salmond, lui, souhaiterait un scrutin consultatif assorti d'une troisième option proposant le transfert de compétences supplémentaires de Londres vers Édimbourg. L'Écosse jouit déjà depuis 1999 d'une dévolution de pouvoirs sur l'éducation, la santé et les prisons.
«En dramatisant l'enjeu, Cameron espère accroître la défaite des indépendantistes et affaiblir Salmond durablement, mais c'est un pari à haut risque. Si le oui l'emporte, le résultat sera au-delà de ce qu'a toujours rêvé Salmond», analyse John Curtice, professeur à l'université Strathclyde de Glasgow. «Ces manœuvres politiciennes de Westminster ne font que renforcer le sentiment indépendantiste, réagit Angus Robertson, député SNP à la Chambre des communes. Nous sommes en position de force car nous avons été élus sur un programme clair. Nous nous sommes engagés à tenir un référendum dans la seconde moitié de notre mandat pour montrer auparavant aux électeurs notre capacité à gérer sur des questions difficiles.»
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