Libye: le drapeau vert ne flottera plus sur Tripoli (1)
René Naba/01.09.2011/ Paris
Abdul Hakim Al Hassadi, de Kaboul à Benghazi, ancien membre du groupe islamique combattant libyen (GIGL) en Afghanistan, désormais chargé à Benghazi de l’encadrement des jeunes rebelles libyens au sein de la coalition anti Kadhafi (2).
I – Le colonel Kadhafi ne pavoisera plus le 1 er septembre
Le drapeau vert ne flottera plus sur la place verte de Tripoli, haut lieu de la symbolique révolutionnaire libyenne, rebaptisé «place des martyrs», terme ultime d’un règne calamiteux de 42 ans qui a muté le plus prometteur des dirigeants arabes de la relève nassérienne en un des principaux fossoyeurs de la cause nationale arabe, le cauchemar absolu de plusieurs générations de militants politiques.
Pas plus que Kadhafi, son opposition, sous perfusion permanente, n’a lieu de pavoiser non plus, tant les divergences sont profondes entre ses diverses factions et son crédit obéré par ses piètres performances militaires et la pesante tutelle atlantiste qui s’y greffe avec la caution des pétromonarchies rétrogrades du Golfe.
La satisfaction légitime de la chute d’un dictateur ne saurait occulter le gâchis stratégique provoqué par l’effondrement d’un pays à la jonction du Machreq et du Maghreb et son placement sous la coupe de l’OTAN, le plus implacable adversaire des aspirations nationales du Monde arabe.
Acte stratégique majeur comparable par son ampleur à l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, le changement de régime politique en Libye, sous les coups de butoirs des occidentaux, paraît destiné au premier chef à neutraliser les effets positifs du «printemps arabe» en ce qu’il accrédite l’alliance atlantique comme le gendarme absolu des revendications démocratiques des peuples arabes.
Quarante deux ans après leur expulsion de la base américaine de Wheelus AirField-Okba Ben Nafeh (Tripoli) et de la base anglaise d’Al Adem-Abdel Nasser (Benghazi), les Anglo saxons ont repris pied en Libye pour en faire leur plateforme opérationnelle majeure de la contre révolution arabe, la zone de sous-traitance par excellence de la lutte contre l’immigration clandestine à destination de l’Europe occidentale, le siège occulte de l’Africa Command pour la mise sous observation du Maghreb et la lutte contre l’AQMI au Sahel.
Dans la pure tradition coloniale, le coup de Libye viserait d’une manière sous jacente à canaliser le flux protestataire arabe dans un sens conforme aux intérêts atlantistes et à le dévier du Golfe ravitailleur des économies occidentales. Sinon comment expliquer ce curieux phénomène d’une révolution arabe qui enflamme la rive méditerranéenne du Monde arabe (Egypte, Tunisie, Libye, Syrie), mais se congèle dès lors qu’elle aborde les riches rivages des pétromonarchies du Golfe, pourtant l’un des foyers de la régression sociale mondiale, le siège de la plus forte concentration militaire occidentale hors Otan?
Non moins paradoxale la conséquence des interventions occidentales en terre arabe, qui propulse, par effet d’aubaine, les Chiites, pourtant bête noire de l’Occident et de leur principal allié saoudien, au rang de principaux bénéficiaires, en terme de satisfaction morale, de l’élimination de leurs principaux tortionnaires, l’Irakien Saddam Hussein, en 2003, et Le Libyen, Mouammar Kadhafi en 2011, responsable de la disparition du chef spirituelle de la communauté chiite libanaise, l’Imam Moussa Sadr.
Pitoyable destin identiquement tragique que ces pantins des Occidentaux, l‘irakien, mercenaire des Rois du pétrole, qui fixera pour leur compte pendant dix ans la révolution chiite iranienne, avant d’être pulvérisé par ses commanditaires sunnites avec le puissant appui de l’Otan, le libyen, volatilisé par la même coalition près d‘une une décennie plus tard, après avoir offert aux anglo saxons tout un pan de la coopération nucléaire interarabe.
42 ans est un délai amplement suffisant pour assurer une transition en douceur du pouvoir, pas nécessairement au sein de la coterie familiale et épargner ainsi à son pays une fin si catastrophique. La Libye n’est pas la propriété de la famille Kadhafi, ni celle de Nicolas Sarkozy, ni l’Irak celle de la famille Saddam Hussein, pas plus que l’Egypte n’est celle de la famille Moubarak, la Syrie aux Assad, le Liban aux Hariri, le Congo aux Kabila, le Gabon aux Bongo, le Sénégal aux Wade…voire les lieux saints de l’Islam, la propriété de la dynastie wahhabite. La règle s’applique à tous sans exception, démocratiquement. Elle ne saurait souffrir des exceptions au bénéfice des dynasties pro occidentales.
Au terme d’un travail de sape de six mois, l’estocade finale tant attendue a finalement eu lieu à dix jours de la date symbolique du 1er septembre, jour anniversaire du coup d’état antimonarchique du Colonel Kadhafi. Tapi dans ses derniers retranchements, la caserne de Bab Al Aziyah, à Tripoli, capitale d’un pays démantelé, en proie à la guerre civile, celui qui passe pour être l’un des plus détestés dirigeants arabes s’est cramponné à son pouvoir, tenant tête à l’Otan, dans le secret espoir de lui infliger une contre performance à l’effet de bonifier quelque peu sa sortie de l’histoire.
Face à une opposition hétéroclite, sans vigueur, captive du courant islamiste (3), discréditée par ses soutiens pro israéliens et l’intervention destructrice de l’Otan contre les infrastructures du pays, l’homme caressait le fol espoir de mettre particulièrement en difficulté les principaux parrains de l’équipée atlantiste, Nicolas Sarkozy, le dirigeant français le plus détesté du Monde arabe, à égalité avec le socialiste Guy Mollet, l’homme de Suez, ainsi que l‘intellectuel médiatique, Bernard Henri Levy, le fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen.
En dépit d’important moyens mis en œuvre par les grandes puissances militaires occidentales (Etats-Unis, Royaume Uni, France), Kadhafi est demeuré en selle plus que de besoin, au point d’infliger un camouflet à Nicolas Sarkozy, lui faisant rater son effet d’annonce, le 14 juillet, le scalp de Kadhafi que le président français se proposait d’offrir à l‘opinion internationale, le jour de la fête nationale française, en guise de signal de lancement de la campagne visant à la reconduction de son mandat. Echouant à nouveau à le dégommer avant la date butoir du début du Ramadan, le 2 Août.
II- Le ralliement du Commandant Abdel Salam Jalloud à la rébellion (4)
Mais le ralliement le 19 Août, quatre jours avant l’offensive finale, du commandant Abdel Salam Jalloud, longtemps numéro 2 du régime, a porté le coup de grâce au régime Kadhafi entraînant sa débandade. Intervenant cinq mois après celles d’anciens membres du groupe des officiers libres, Abdel Moneim al Honi et de Abdel Fattah Younès, assassiné en juillet, à la tête de l’état major rebelle, de même que celle du propre cousin de Mouammar Kadhafi, Ahmad Kadhaf Eddem, elle a signé l’isolement fatal du régime.
Tombé en disgrâce en 1993, dans la foulée de l’attentat de Lockerbie et de l’embargo de l’ONU contre la Libye, le commandant Jalloud avait pris des distances avec son mentor dont il désapprouvait le virage pro-occidental prôné par le fils cadet de Kadhafi, Seif El Islam.
Nullement associé aux turpitudes ultérieures du régime, proche des nassériens et des islamistes, il pourrait donner davantage de visibilité à une coalition hétéroclite sans relief, la doter d’une figure charismatique autrement plus consistante que le terne Abdel Jalil, lui conférer une crédibilité plus substantielle que le saltimbanque médiatique Bernard Henri Lévy et faire office éventuellement de chef fédérateur autrement plus acceptable par l’opinion arabe.
Natif de Sebha, Jalloud appartient à la tribu Meghara, la principale tribu du Fezzan et de la région occidentale de Libye, l’une des trois principales tribus, avec les Kadhafa et les Warfalla, qui ont dirigé le pays pendant vingt quatre ans (1969-1993), à travers les comités révolutionnaires et les services de sécurité.
En 42 ans de pouvoir erratique, ultra répressif sur le plan interne et particulièrement nocif pour le camp arabe, l’homme ne mérite aucune indulgence. Mais ses adversaires, non plus, qui ont confié leur sort, non à leur combat et à leurs sacrifices, mais à une intervention occidentale, dans la pire tradition des schémas coloniaux avec l’appui des Jordaniens et des Qatariotes, toujours prompts à aller au devant des désirs de leurs maîtres occidentaux.
Le président du Comité national de transition, Moustapha Abdel Jalil, ancien ministre de la justice, n’est autre que l’ancien chef de la juridiction qui a condamné à mort les sept infirmières bulgares dans l’affaire de la contamination des enfants libyens de Sida.
Personnage sans relief et sans autorité, il parait discrédité et éclipsé par le rôle assumé par Bernard Henry Lévy, qui se vit comme le véritable ministre des affaires étrangères de l’opposition libyenne.
Il en est de même du nouveau chef d’état major de l’armée rebelle, le Général Khalifa Belkassem Haftar, dont la réputation pâtie de son long séjour aux Etats-Unis où il s’était réfugié il y a 22 ans après le désastre libyen dans la guerre du Tchad (1988).
Le spectre d’Al Qaïda
L’exacerbation des divergences entre Libéraux et islamistes au sein de la coalition rebelle a conduit le chef de la rébellion Abdel Jalil à dissoudre, le 8 Août, son gouvernement dans la foulée de l’assassinat du général Abdel Fattah Younès, le commandant en chef rebelle, ancien ministre de l’intérieur de Kadhafi, rallié à l’opposition. Le propre fils du général assassiné a accusé le pouvoir rebelle de l’avoir livré aux islamistes pour cette besogne, alors que, de leur côté, dix sept chefs de bataillons de l’armée rebelle ont exigé la démission du ministre de la défense, Jalal Ad Dighili, et du ministre de l’intérieur, Ahmad Hassan Darrat, en signe de protestation contre cet assassinat dont ils rendent les deux ministres responsables par leur négligence (5).
Plus inquiétantes pour la rébellion sont les réticences de la brigade «Abou Obeida al Jarrah», fer de lance des milices islamiques, de participer aux combats aux côtés des troupes de l’Otan, un camouflet supplémentaire pour le président de la coalition et de ses parrains occidentaux.
René Naba/01.09.2011/ Paris

I – Le colonel Kadhafi ne pavoisera plus le 1 er septembre
Le drapeau vert ne flottera plus sur la place verte de Tripoli, haut lieu de la symbolique révolutionnaire libyenne, rebaptisé «place des martyrs», terme ultime d’un règne calamiteux de 42 ans qui a muté le plus prometteur des dirigeants arabes de la relève nassérienne en un des principaux fossoyeurs de la cause nationale arabe, le cauchemar absolu de plusieurs générations de militants politiques.
Pas plus que Kadhafi, son opposition, sous perfusion permanente, n’a lieu de pavoiser non plus, tant les divergences sont profondes entre ses diverses factions et son crédit obéré par ses piètres performances militaires et la pesante tutelle atlantiste qui s’y greffe avec la caution des pétromonarchies rétrogrades du Golfe.
La satisfaction légitime de la chute d’un dictateur ne saurait occulter le gâchis stratégique provoqué par l’effondrement d’un pays à la jonction du Machreq et du Maghreb et son placement sous la coupe de l’OTAN, le plus implacable adversaire des aspirations nationales du Monde arabe.
Acte stratégique majeur comparable par son ampleur à l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, le changement de régime politique en Libye, sous les coups de butoirs des occidentaux, paraît destiné au premier chef à neutraliser les effets positifs du «printemps arabe» en ce qu’il accrédite l’alliance atlantique comme le gendarme absolu des revendications démocratiques des peuples arabes.
Quarante deux ans après leur expulsion de la base américaine de Wheelus AirField-Okba Ben Nafeh (Tripoli) et de la base anglaise d’Al Adem-Abdel Nasser (Benghazi), les Anglo saxons ont repris pied en Libye pour en faire leur plateforme opérationnelle majeure de la contre révolution arabe, la zone de sous-traitance par excellence de la lutte contre l’immigration clandestine à destination de l’Europe occidentale, le siège occulte de l’Africa Command pour la mise sous observation du Maghreb et la lutte contre l’AQMI au Sahel.
Dans la pure tradition coloniale, le coup de Libye viserait d’une manière sous jacente à canaliser le flux protestataire arabe dans un sens conforme aux intérêts atlantistes et à le dévier du Golfe ravitailleur des économies occidentales. Sinon comment expliquer ce curieux phénomène d’une révolution arabe qui enflamme la rive méditerranéenne du Monde arabe (Egypte, Tunisie, Libye, Syrie), mais se congèle dès lors qu’elle aborde les riches rivages des pétromonarchies du Golfe, pourtant l’un des foyers de la régression sociale mondiale, le siège de la plus forte concentration militaire occidentale hors Otan?
Non moins paradoxale la conséquence des interventions occidentales en terre arabe, qui propulse, par effet d’aubaine, les Chiites, pourtant bête noire de l’Occident et de leur principal allié saoudien, au rang de principaux bénéficiaires, en terme de satisfaction morale, de l’élimination de leurs principaux tortionnaires, l’Irakien Saddam Hussein, en 2003, et Le Libyen, Mouammar Kadhafi en 2011, responsable de la disparition du chef spirituelle de la communauté chiite libanaise, l’Imam Moussa Sadr.
Pitoyable destin identiquement tragique que ces pantins des Occidentaux, l‘irakien, mercenaire des Rois du pétrole, qui fixera pour leur compte pendant dix ans la révolution chiite iranienne, avant d’être pulvérisé par ses commanditaires sunnites avec le puissant appui de l’Otan, le libyen, volatilisé par la même coalition près d‘une une décennie plus tard, après avoir offert aux anglo saxons tout un pan de la coopération nucléaire interarabe.
42 ans est un délai amplement suffisant pour assurer une transition en douceur du pouvoir, pas nécessairement au sein de la coterie familiale et épargner ainsi à son pays une fin si catastrophique. La Libye n’est pas la propriété de la famille Kadhafi, ni celle de Nicolas Sarkozy, ni l’Irak celle de la famille Saddam Hussein, pas plus que l’Egypte n’est celle de la famille Moubarak, la Syrie aux Assad, le Liban aux Hariri, le Congo aux Kabila, le Gabon aux Bongo, le Sénégal aux Wade…voire les lieux saints de l’Islam, la propriété de la dynastie wahhabite. La règle s’applique à tous sans exception, démocratiquement. Elle ne saurait souffrir des exceptions au bénéfice des dynasties pro occidentales.
Au terme d’un travail de sape de six mois, l’estocade finale tant attendue a finalement eu lieu à dix jours de la date symbolique du 1er septembre, jour anniversaire du coup d’état antimonarchique du Colonel Kadhafi. Tapi dans ses derniers retranchements, la caserne de Bab Al Aziyah, à Tripoli, capitale d’un pays démantelé, en proie à la guerre civile, celui qui passe pour être l’un des plus détestés dirigeants arabes s’est cramponné à son pouvoir, tenant tête à l’Otan, dans le secret espoir de lui infliger une contre performance à l’effet de bonifier quelque peu sa sortie de l’histoire.
Face à une opposition hétéroclite, sans vigueur, captive du courant islamiste (3), discréditée par ses soutiens pro israéliens et l’intervention destructrice de l’Otan contre les infrastructures du pays, l’homme caressait le fol espoir de mettre particulièrement en difficulté les principaux parrains de l’équipée atlantiste, Nicolas Sarkozy, le dirigeant français le plus détesté du Monde arabe, à égalité avec le socialiste Guy Mollet, l’homme de Suez, ainsi que l‘intellectuel médiatique, Bernard Henri Levy, le fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen.
En dépit d’important moyens mis en œuvre par les grandes puissances militaires occidentales (Etats-Unis, Royaume Uni, France), Kadhafi est demeuré en selle plus que de besoin, au point d’infliger un camouflet à Nicolas Sarkozy, lui faisant rater son effet d’annonce, le 14 juillet, le scalp de Kadhafi que le président français se proposait d’offrir à l‘opinion internationale, le jour de la fête nationale française, en guise de signal de lancement de la campagne visant à la reconduction de son mandat. Echouant à nouveau à le dégommer avant la date butoir du début du Ramadan, le 2 Août.
II- Le ralliement du Commandant Abdel Salam Jalloud à la rébellion (4)
Mais le ralliement le 19 Août, quatre jours avant l’offensive finale, du commandant Abdel Salam Jalloud, longtemps numéro 2 du régime, a porté le coup de grâce au régime Kadhafi entraînant sa débandade. Intervenant cinq mois après celles d’anciens membres du groupe des officiers libres, Abdel Moneim al Honi et de Abdel Fattah Younès, assassiné en juillet, à la tête de l’état major rebelle, de même que celle du propre cousin de Mouammar Kadhafi, Ahmad Kadhaf Eddem, elle a signé l’isolement fatal du régime.
Tombé en disgrâce en 1993, dans la foulée de l’attentat de Lockerbie et de l’embargo de l’ONU contre la Libye, le commandant Jalloud avait pris des distances avec son mentor dont il désapprouvait le virage pro-occidental prôné par le fils cadet de Kadhafi, Seif El Islam.
Nullement associé aux turpitudes ultérieures du régime, proche des nassériens et des islamistes, il pourrait donner davantage de visibilité à une coalition hétéroclite sans relief, la doter d’une figure charismatique autrement plus consistante que le terne Abdel Jalil, lui conférer une crédibilité plus substantielle que le saltimbanque médiatique Bernard Henri Lévy et faire office éventuellement de chef fédérateur autrement plus acceptable par l’opinion arabe.
Natif de Sebha, Jalloud appartient à la tribu Meghara, la principale tribu du Fezzan et de la région occidentale de Libye, l’une des trois principales tribus, avec les Kadhafa et les Warfalla, qui ont dirigé le pays pendant vingt quatre ans (1969-1993), à travers les comités révolutionnaires et les services de sécurité.
En 42 ans de pouvoir erratique, ultra répressif sur le plan interne et particulièrement nocif pour le camp arabe, l’homme ne mérite aucune indulgence. Mais ses adversaires, non plus, qui ont confié leur sort, non à leur combat et à leurs sacrifices, mais à une intervention occidentale, dans la pire tradition des schémas coloniaux avec l’appui des Jordaniens et des Qatariotes, toujours prompts à aller au devant des désirs de leurs maîtres occidentaux.
Le président du Comité national de transition, Moustapha Abdel Jalil, ancien ministre de la justice, n’est autre que l’ancien chef de la juridiction qui a condamné à mort les sept infirmières bulgares dans l’affaire de la contamination des enfants libyens de Sida.
Personnage sans relief et sans autorité, il parait discrédité et éclipsé par le rôle assumé par Bernard Henry Lévy, qui se vit comme le véritable ministre des affaires étrangères de l’opposition libyenne.
Il en est de même du nouveau chef d’état major de l’armée rebelle, le Général Khalifa Belkassem Haftar, dont la réputation pâtie de son long séjour aux Etats-Unis où il s’était réfugié il y a 22 ans après le désastre libyen dans la guerre du Tchad (1988).
Le spectre d’Al Qaïda
L’exacerbation des divergences entre Libéraux et islamistes au sein de la coalition rebelle a conduit le chef de la rébellion Abdel Jalil à dissoudre, le 8 Août, son gouvernement dans la foulée de l’assassinat du général Abdel Fattah Younès, le commandant en chef rebelle, ancien ministre de l’intérieur de Kadhafi, rallié à l’opposition. Le propre fils du général assassiné a accusé le pouvoir rebelle de l’avoir livré aux islamistes pour cette besogne, alors que, de leur côté, dix sept chefs de bataillons de l’armée rebelle ont exigé la démission du ministre de la défense, Jalal Ad Dighili, et du ministre de l’intérieur, Ahmad Hassan Darrat, en signe de protestation contre cet assassinat dont ils rendent les deux ministres responsables par leur négligence (5).
Plus inquiétantes pour la rébellion sont les réticences de la brigade «Abou Obeida al Jarrah», fer de lance des milices islamiques, de participer aux combats aux côtés des troupes de l’Otan, un camouflet supplémentaire pour le président de la coalition et de ses parrains occidentaux.
Commentaire