Le Soir (06 mai)
Actualités : SAHARA OCCIDENTAL
Ben Bella s’aligne sur Rabat
A partir de Marrakech, Ahmed Ben Bella va à contre-courant de la position algérienne vis-à-vis de la question du Sahara occidental. Devant un parterre de journalistes marocains, il a affirmé qu’il était favorable à « une solution politique de la question du Sahara, fondée sur l’octroi d’une autonomie élargie sous souveraineté marocaine ». Au moment où l’Algérie officielle réaffirmait que le conflit du Sahara occidental ne pouvait être considéré que comme une question de décolonisation, l’ancien président de la République défendait des thèses totalement antinomiques de celles défendues par Bouteflika. Pire encore, il n’a pas hésité à prédire qu’une solution était envisageable sous le mandat de ce dernier. « J’ai déjà défendu ce projet il y a plus de dix ans en Espagne. Il est actuellement possible de régler cette affaire sous le mandat du président Abdelaziz Bouteflika, et ce, en dépit de ce qui caractérise les relations entre les deux pays de temps en temps du fait, notamment, de l’ingérence de certaines parties. » Aux journalistes qui l’interrogeaient au sujet des frontières algéro-marocaines qui demeurent fermées, Ben Bella a répondu que cet état de fait est aujourd’hui considéré comme « une histoire ancienne et anachronique » ajoutant : « Je rejette la division qui constitue une situation anormale imposée par le colonisateur. L’union est actuellement la voie la plus appropriée pour sortir de l’impasse. Nous savons que l’Europe qui a, elle-même, consacré une longue période de son histoire à consolider les frontières entre ses pays, a fini par y renoncer et s’unifier. Notre union en tant que Maghrébins ne doit pas être perçue comme le prix d’une guerre contre les autres ou une déclaration de haine à leur égard, mais doit se faire pour la réalisation de notre propre développement et la garantie de l’avenir de l’humanité ». Ben Bella ne dira cependant pas comment les deux pays peuvent transcender leurs différends. Dans un contexte marqué par des crises ponctuelles entre les deux pays, Ben Bella a évoqué la question de l’armement. Il s’est prononcé « contre la course à l’armement dans la région du Maghreb arabe et contre l’augmentation des budgets alloués au renforcement de l’arsenal militaire et des armées, laquelle se fait au détriment du développement socioéconomique et culturel des peuples de la région. De telles initiatives ne peuvent qu’instaurer un climat de méfiance entre frères maghrébins. » Que propose-t-il en contrepartie ? « Un processus de réconciliation en tant que voie unique pour faire sortir les peuples maghrébins de la situation actuelle qu’impose l’ordre mondial prévalant et un rejet catégorique de l’extrémisme sous ses différentes formes, réaffirmant son attachement à un islam tolérant et respectueux de la vie ». La question de la culture n’a pas été en reste. Ben Bella dira qu’il est « nécessaire de gérer cette question de manière rationnelle et sage. Les peuples de la région du Maghreb arabe ne peuvent abandonner l’amazighité. Nous sommes tous des Amazighs et on doit accepter cette situation tant qu’elle ne s’oppose pas à l’arabité et aux valeurs sacrées de l’Islam ». Autant de thèses développées à partir du sol marocain et largement reprises par les médias marocains qui trouvent en la personne de Ben Bella un allié inespéré...
N. I.
Source et Suite
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Ben Bella s’aligne sur Rabat
A partir de Marrakech, Ahmed Ben Bella va à contre-courant de la position algérienne vis-à-vis de la question du Sahara occidental. Devant un parterre de journalistes marocains, il a affirmé qu’il était favorable à « une solution politique de la question du Sahara, fondée sur l’octroi d’une autonomie élargie sous souveraineté marocaine ». Au moment où l’Algérie officielle réaffirmait que le conflit du Sahara occidental ne pouvait être considéré que comme une question de décolonisation, l’ancien président de la République défendait des thèses totalement antinomiques de celles défendues par Bouteflika. Pire encore, il n’a pas hésité à prédire qu’une solution était envisageable sous le mandat de ce dernier. « J’ai déjà défendu ce projet il y a plus de dix ans en Espagne. Il est actuellement possible de régler cette affaire sous le mandat du président Abdelaziz Bouteflika, et ce, en dépit de ce qui caractérise les relations entre les deux pays de temps en temps du fait, notamment, de l’ingérence de certaines parties. » Aux journalistes qui l’interrogeaient au sujet des frontières algéro-marocaines qui demeurent fermées, Ben Bella a répondu que cet état de fait est aujourd’hui considéré comme « une histoire ancienne et anachronique » ajoutant : « Je rejette la division qui constitue une situation anormale imposée par le colonisateur. L’union est actuellement la voie la plus appropriée pour sortir de l’impasse. Nous savons que l’Europe qui a, elle-même, consacré une longue période de son histoire à consolider les frontières entre ses pays, a fini par y renoncer et s’unifier. Notre union en tant que Maghrébins ne doit pas être perçue comme le prix d’une guerre contre les autres ou une déclaration de haine à leur égard, mais doit se faire pour la réalisation de notre propre développement et la garantie de l’avenir de l’humanité ». Ben Bella ne dira cependant pas comment les deux pays peuvent transcender leurs différends. Dans un contexte marqué par des crises ponctuelles entre les deux pays, Ben Bella a évoqué la question de l’armement. Il s’est prononcé « contre la course à l’armement dans la région du Maghreb arabe et contre l’augmentation des budgets alloués au renforcement de l’arsenal militaire et des armées, laquelle se fait au détriment du développement socioéconomique et culturel des peuples de la région. De telles initiatives ne peuvent qu’instaurer un climat de méfiance entre frères maghrébins. » Que propose-t-il en contrepartie ? « Un processus de réconciliation en tant que voie unique pour faire sortir les peuples maghrébins de la situation actuelle qu’impose l’ordre mondial prévalant et un rejet catégorique de l’extrémisme sous ses différentes formes, réaffirmant son attachement à un islam tolérant et respectueux de la vie ». La question de la culture n’a pas été en reste. Ben Bella dira qu’il est « nécessaire de gérer cette question de manière rationnelle et sage. Les peuples de la région du Maghreb arabe ne peuvent abandonner l’amazighité. Nous sommes tous des Amazighs et on doit accepter cette situation tant qu’elle ne s’oppose pas à l’arabité et aux valeurs sacrées de l’Islam ». Autant de thèses développées à partir du sol marocain et largement reprises par les médias marocains qui trouvent en la personne de Ben Bella un allié inespéré...
N. I.
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