Me Wade a quitté Dakar, hier pour Paris d’où il devrait rallier dès demain Benghazi, fief des rebelles libyens en guerre contre le colonel Mouammar Kadhafi. Une démarche du président sénégalais qui se démarque de la position de médiation adoptée par ses pairs de l’Union africaine qui est dictée par des calculs politiques personnels au Sénégal.
Me Abdoulaye Wade sera à Benghazi, demain, pour répondre officiellement à l’invitation des rebelles libyens. Selon nos sources, le chef de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a appelé le président de la République au téléphone, le 22 mai dernier, trois jours après que ce dernier a accordé une audience à une délégation du Cnt à Dakar. Ainsi, Me Wade sera le premier chef d’État du monde à débarquer dans le fief des rebelles libyens, enlisés dans une confrontation avec Kadhafi. Et si Me Wade, qui a pris fait et cause pour la rébellion libyenne au détriment de son désormais ex-ami, le colonel Mouammar Kadhafi, est passé par Paris, c’est surtout, selon nos sources, pour emmener avec lui la presse internationale à Benghazi. Il va faire de son débarquement dans le fief des rebelles, une véritable opération de communication à l’endroit de certains dirigeants occidentaux.
En effet, dans les milieux diplomatiques à Dakar, les gens déplorent fortement l’attitude du Président Wade qu’ils assimilent à un forcing pour plaire aux occidentaux à qui il est en train de vendre son projet de succession par son fils. Ce qui explique d’ailleurs le furtif aparté que Sarkozy a organisé entre Karim et Obama sous l’œil vigilent du président Wade à l’issue de la photo de famille des participants au sommet du G8 à Dauville en France. Sarkozy, tout comme Obama déterminés à en finir avec Kadhafi utilisent Wade comme tête de pont de leur stratégie en Afrique sur la question lybienne.
Me Wade, que l’on accuse de jouer le jeu des Occidentaux vient ainsi de lancer à l’Union africaine (Ua) un véritable défi. En allant cautionner la confrontation armée des rebelles appuyés par des frappes de l’Otan, avec Kadhafi, il se démarque de l’Union africaine hostile à la solution militaire et favorable à une voie diplomatique de sortie de crise qui privilégie le dialogue entre les deux camps. C’est pourquoi certains diplomates soutiennent que « l’attitude du président de la République va à l’encontre de certains principes ». En outre, nos interlocuteurs attirent l’attention sur le fait que le solisme de Wade pose aussi un problème de sécurité nationale car dangereux pour le Sénégal qui a également sa rébellion au Sud du pays. « Qu’en serait-il si Kadhafi allait en Casamance soutenir le Mfdc ? » s’interrogent-ils.
Pour rappel, le président de la République qui a reçu le 27 mai à Paris une mission envoyée par Moustapha Abdeljalil, leader des rebelles libyens, a, le lendemain, décidé de reconnaître le Cnt comme « représentant légitime du peuple libyen ». Non sans lui accorder l’autorisation d’ouvrir un bureau de représentation à Dakar, « après consultation du président du Sénat et du président de l’Assemblée nationale du Sénégal ».
Par Barka Isma BA
Le Populaire du 08 mai 2011 (Sénégal)
Me Abdoulaye Wade sera à Benghazi, demain, pour répondre officiellement à l’invitation des rebelles libyens. Selon nos sources, le chef de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a appelé le président de la République au téléphone, le 22 mai dernier, trois jours après que ce dernier a accordé une audience à une délégation du Cnt à Dakar. Ainsi, Me Wade sera le premier chef d’État du monde à débarquer dans le fief des rebelles libyens, enlisés dans une confrontation avec Kadhafi. Et si Me Wade, qui a pris fait et cause pour la rébellion libyenne au détriment de son désormais ex-ami, le colonel Mouammar Kadhafi, est passé par Paris, c’est surtout, selon nos sources, pour emmener avec lui la presse internationale à Benghazi. Il va faire de son débarquement dans le fief des rebelles, une véritable opération de communication à l’endroit de certains dirigeants occidentaux.
En effet, dans les milieux diplomatiques à Dakar, les gens déplorent fortement l’attitude du Président Wade qu’ils assimilent à un forcing pour plaire aux occidentaux à qui il est en train de vendre son projet de succession par son fils. Ce qui explique d’ailleurs le furtif aparté que Sarkozy a organisé entre Karim et Obama sous l’œil vigilent du président Wade à l’issue de la photo de famille des participants au sommet du G8 à Dauville en France. Sarkozy, tout comme Obama déterminés à en finir avec Kadhafi utilisent Wade comme tête de pont de leur stratégie en Afrique sur la question lybienne.
Me Wade, que l’on accuse de jouer le jeu des Occidentaux vient ainsi de lancer à l’Union africaine (Ua) un véritable défi. En allant cautionner la confrontation armée des rebelles appuyés par des frappes de l’Otan, avec Kadhafi, il se démarque de l’Union africaine hostile à la solution militaire et favorable à une voie diplomatique de sortie de crise qui privilégie le dialogue entre les deux camps. C’est pourquoi certains diplomates soutiennent que « l’attitude du président de la République va à l’encontre de certains principes ». En outre, nos interlocuteurs attirent l’attention sur le fait que le solisme de Wade pose aussi un problème de sécurité nationale car dangereux pour le Sénégal qui a également sa rébellion au Sud du pays. « Qu’en serait-il si Kadhafi allait en Casamance soutenir le Mfdc ? » s’interrogent-ils.
Pour rappel, le président de la République qui a reçu le 27 mai à Paris une mission envoyée par Moustapha Abdeljalil, leader des rebelles libyens, a, le lendemain, décidé de reconnaître le Cnt comme « représentant légitime du peuple libyen ». Non sans lui accorder l’autorisation d’ouvrir un bureau de représentation à Dakar, « après consultation du président du Sénat et du président de l’Assemblée nationale du Sénégal ».
Par Barka Isma BA
Le Populaire du 08 mai 2011 (Sénégal)
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