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Le conflit s'éternise en Libye

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  • Le conflit s'éternise en Libye

    Loin de la ligne de front où les insurgés libyens font face aux forces du colonel Mouammar Kadhafi, Saleh Aouad mène son propre combat pour conserver des stocks de denrée de base comme le beurre, le sucre et le fromage.

    L'épicerie d'Aouad, au coeur de Benghazi, le bastion oriental de la rébellion contre le régime de Tripoli, est rempli de cartons de lait, de boîtes de thon et de miches de pain - pour le moment.

    Car il explique que le renouvellement des stocks depuis le début du soulèvement, à la mi-février, est une lutte quotidienne, d'autant que les prix de certaines denrées comme l'huile comestible ont doublé.

    "On vit actuellement les jours les plus difficiles parce que nous ne pouvons obtenir les marchandises que nous voulons quand nous le voulons. On n'avait jamais connu pareille situation auparavant", explique le commerçant en encaissant ses clients.

    "Ces deux derniers jours, je n'ai pas été en mesure de trouver du fromage. J'ai l'habitude d'en acheter deux ou trois boîtes. Mais certains jours vous n'en trouvez aucune."

    Les craintes d'une pénurie de nourriture dans l'est de la Libye ont été formulées cette semaine par le Programme alimentaire mondial (Pam), qui a noté que les stocks n'étaient pas renouvelés à un rythme normal et risquaient de s'épuiser d'ici deux mois.

    La plupart des négociants internationaux en céréales ont suspendu leurs livraisons avec l'Est sous contrôle rebelle de crainte de ne pas être payés, apprend-on de source européenne dans le secteur.

    Aouad soupçonne une partie de la population d'avoir commencé à se constituer des stocks au vu de la durée du conflit. Des habitants des villes proche de Benghazi viennent y faire aussi des provisions au cas où la situation s'éternise.

    LE PRIX POUR SE DÉBARRASSER DE KADHAFI

    Pour le moment, les magasins de Benghazi restent relativement bien fournis, mais la difficulté de l'approvisionnement a fait monter en flèche les prix des denrées essentielles.

    Dans un grand supermarché du centre-ville, les rayons sont garnis d'oeufs, de jus de fruit, de produits surgelés et de chocolat. Son directeur, Ibrahim al Arabi, dit s'efforcer de conserver des prix modérées.

    La plupart des produits alimentaires sont encore disponibles, mais la difficulté de trouver des devises étrangères pour payer certains fournisseurs signifie que des produits spécialisés comme la nourriture sans sucre pour les diabétiques commencent à faire défaut.

    "Avant la révolution, je pouvais choisir ce que je voulais venant d'Europe, mais ces temps-ci il faut prendre ce que l'on trouve", confie Arabi.

    L'essentiel de l'approvisionnement parvient maintenant par la route d'Egypte, à 1.500 kilomètres de là. Les forces kadhafistes font en effet le blocus de la ville à l'ouest et perturbent la navigation des cargos venant d'Europe et d'Asie.

    Dans la boutique d'Aouad, une bouteille d'huile comestible, qui coûtait naguère 2,5 dinars (2 dollars) est maintenant vendue 5 dinars. Le prix du kilo de sucre a plus que doublé pour atteindre 2,25 dinars.

    De nombreux habitants de Benghazi pensent toutefois que les hausses de prix et les pénuries sont un prix modéré à payer pour se débarrasser des 41 ans de pouvoir de Kadhafi.

    Mais certaines familles commencent à s'inquiéter car le conflit est entré dans son troisième mois et le Conseil national de transition (CNT) qui coiffe les insurgés éprouve des difficultés pour payer les salaires et distribuer des subsides.

    Haïda Rachidi, une veuve de 55 ans mère de six enfants, avoue éprouver chaque jour de plus en plus de difficulté pour nourrir sa famille avec les 200 dinars qu'elle reçoit mensuellement des autorités rebelles.

    "Tout est disponible, mais les prix grimpent. J'essaie d'utiliser moins de tomate et d'huile chaque jour."

    Source: Reuters
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