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Le débat sur l'islam provoque des remous à droite

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  • Le débat sur l'islam provoque des remous à droite

    Reuters

    Le débat sur l'islam en France réclamé par Nicolas Sarkozy n'en finit pas de diviser à droite avec de nouvelles attaques formulées mardi dans les rangs de la majorité suivies d'une mise au point de François Fillon.

    Le chef de l'Etat a souhaité un débat sur islam et laïcité et a encouragé l'UMP à organiser dans ce cadre une convention sur ce thème, programmée pour le 5 avril.

    Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le député Nouveau Centre Hervé de Charette s'est fait l'écho des inquiétudes et réserves qui se font de plus en plus entendre, y compris à droite.

    "Il est bien étrange que dans le pays de la laïcité, les responsables politiques organisent un débat sur la pratique d'une religion, fût-ce la religion musulmane", a-t-il dit.

    "Que dirait-on si les instances politiques se mêlaient d'organiser un débat public sur la place de la religion catholique ou de la religion protestante, ou de la religion juive en France ?", a-t-il ajouté.

    Le Premier ministre lui a répondu en assurant qu'il s'agissait en réalité d'un débat sur la laïcité qui ne visait pas à stigmatiser les musulmans.

    "Est-ce qu'il est nécessaire de réévaluer le principe de laïcité et son implication pour tenir compte des évolutions de la société française ? La réponse est oui", a dit François Fillon.

    Le Premier ministre a répété qu'il fallait tenir compte de l'augmentation du nombre de Français d'origine musulmane et leur donner les moyens de vivre leur foi "librement et dignement."

    "La question des lieux du culte est une question légitime", a-t-il dit.

    LE NOUVEAU CENTRE POUR UN REPORT

    Le chef du gouvernement a estimé que la question du respect du pacte républicain devait être posée "sans tabou et sans stigmatisation".

    "Débattre de la laïcité, ce n'est pas être à contre-courant de l'Histoire mais c'est au contraire apporter des réponses à la quête d'identité et de liberté des peuples", a-t-il dit.

    La pertinence de ce débat a été longuement évoquée mardi lors de la réunion du bureau puis de l'ensemble du groupe UMP de l'Assemblée, ont rapporté plusieurs députés de la majorité.

    "Nous avons été un certain nombre à dire qu'il fallait bien le cadrer avant de le démarrer car il faut savoir où l'on va. C'est, certes, un débat intéressant mais il faut bien le cadrer", a dit Dominique Perben.

    Le président du groupe UMP, Christian Jacob, a confirmé l'existence de points de vue différents parmi ses députés et a annoncé, lors de son point de presse hebdomadaire, la tenue d'une "réunion spécifique" du groupe sur ce sujet à une date à déterminer afin "de faire le point".

    Le groupe du Nouveau Centre a fait savoir par la voix de son président, François Sauvadet, qu'il était "extrêmement réservé" sur la tenue d'un tel débat.

    "Dans le contexte international actuel, nous le considérons comme dangereux", a dit le patron des députés centristes. "Nous avons décidé très clairement que nous ne participerons pas à ce débat. Il vaudrait mieux le reporter à plus tard".

    Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, s'est montré lui aussi très critique.

    "On est reparti pour retrouver les effets néfastes, délétères du débat sur l'identité nationale", a-t-il dit lors d'une rencontre avec la presse.

    "Le président de la République devrait faire en sorte que le vivre ensemble soit un objectif au lieu d'opposer les uns aux autres, d'entretenir les peurs", a-t-il ajouté avant d'accuser une nouvelle fois la majorité de "courir après (Marine) Le Pen".
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian
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