Le Maroc et la Tunisie pour le même idéal
07.04.2009 |
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu hier à Fès le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi qui vient d'effectuer au Maroc une visite de travail dans le cadre de la XVe session de la haute commission mixte maroco-tunisienne. Réunie lundi et mardi à Rabat, celle-ci constitue un événement bilatéral significatif et un pas important dans le rapprochement au niveau de deux Etats maghrébins. Jamais, en effet, réunion entre les dirigeants du Maroc et de la Tunisie n'a été ordinaire ou anodine.
Car les deux pays ont cette caractéristique d'avoir constamment su conserver non seulement une sérénité parfaite dans leurs relations, mais aussi la volonté de transcender les péripéties, voire même les crises qui entachent la marche du Maghreb vers l'unité. Ce n'est pas par défaut, ce n'est pas non plus parce que ce dernier est en panne de construction, que la coopération fraternelle maroco-tunisienne devrait être mise en veilleuse ou même menacée d'exister. Les deux pays entretiennent depuis plusieurs décennies une amitié qui va au-delà de la conjoncture. Avant même que l'Algérie n'accédât à l'indépendance en 1962, Rabat et Tunis étaient liés par une amitié historique, marquée au coin de la lutte commune contre le colonialisme et par un idéal partagé de construction régionale.
Ils donnaient l'exemple d'une même exigence démocratique, empruntaient la même voie pour la mise en œuvre de l'unité régionale et continentale, faisaient face aux mêmes défis structurels. Inspirés quasiment de la même philosophie politique et économique, celle du libéralisme social, les deux pays ont mis sur pied un cadre de coopération régulièrement renforcé par des années d'échanges, une série d'accords de partenariat, des visites réciproques et un programme de projets ambitieux. Il n'est pas jusqu'à certaines épreuves ou difficultés que les deux pays n'aient partagées, notamment les crises régionales et les atermoiements liés à l'unité arabe. Cependant, Maroc et Tunisie ne laissent ainsi passer aucune occasion pour réaffirmer leur détermination à consolider et enrichir la coopération bilatérale qui touche, à vrai dire, à tous les domaines.
Les deux pays suivent, peut-être, deux voies différentes dans leur développement mais, toutefois, se fixent le même objectif : un développement économique et social harmonieux. D'où l'impératif de conjuguer leurs efforts pour atteindre à une complémentarité réelle.
N'est-ce pas le message que les deux gouvernements réaffirment avec constance, préférant mettre en exergue la volonté de solidarité et de convergence plutôt qu'une vision exclusivement concurrentielle ? A vrai dire, le champ de la coopération est vaste, en friche aussi. Les deux gouvernements viennent de finaliser trois importants accords de partenariat portant sur le tourisme, le deuxième sur l'échange d'expertises et les technologies et le troisième enfin sur l'économie d'énergie et les énergies renouvelables .
La signature des trois accords et deux programmes exécutifs dans plusieurs domaines entre les deux gouvernements ne constitue pas une fin en soi, mais le moyen pour renforcer à la fois la coopération et l'amitié qui ne s'est jamais démentie entre les deux peuples et qui, à l'image de celle qui existe entre les deux chefs d'Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Zine El Abidine Ben Ali, s'inscrit dans une longue tradition historique et politique. Force nous est de souligner la dimension singulière qui imprègne les rapports entre le Maroc et la Tunisie à un moment où la région du Maghreb semble s'assoupir pou cause de conflit du Sahara qui oppose le Maroc et l'Algérie.
Le Maghreb se trouve ainsi victime de la surenchère algérienne, elle-même résultats d'une hostilité nourrie des années durant contre le Maroc, bloquant toutes initiative unitaire, retardant aussi la réalisation d'un projet économique et social, brisant le rêve collectif des peuples respectifs – soit près de 100 millions d'habitants -, créant plutôt une image de division et de démobilisation qui frise le désespoir.
Tour à tour, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Zine El Abidine Ben Ali ont appelé à la réconciliation et au renforcement des synergies entre les pays du Maghreb. Si la Libye s'inscrit dans cet esprit et la Mauritanie acquiesce de bonne grâce au projet unitaire, l'Algérie campe sur ses positions d'hostilité, elle préfère renforcer son « axe » avec la lointaine Afrique du Sud, soudoyer les autres Etats d'Afrique et, dans un mépris dérisoire, négliger ses voisins immédiats. La parade maroco-tunisienne est incontournable, parce qu'elle s'enracine dans un climat objectif et dans la riche et effervescente réalité géopolitique, économique et humaine. On peut affirmer aujourd'hui que les dispositions existent pour renforcer un autre « axe », celui des trois autres principaux pays du Maghreb, dans lequel le Maroc et la Tunisie continuent d'explorer et de mettre en valeur une coopération effective, basée sur les échanges d'expériences, de savoir-faire et d'amitié sincère. Les deux pays, s'en tenant à un calendrier de travail rigoureux, viennent d'illustrer leur volonté réciproque d'œuvrer, en dépit de la conjoncture, dans le même sens, avec le même engagement et pour le même idéal.
Le matin
07.04.2009 |
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu hier à Fès le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi qui vient d'effectuer au Maroc une visite de travail dans le cadre de la XVe session de la haute commission mixte maroco-tunisienne. Réunie lundi et mardi à Rabat, celle-ci constitue un événement bilatéral significatif et un pas important dans le rapprochement au niveau de deux Etats maghrébins. Jamais, en effet, réunion entre les dirigeants du Maroc et de la Tunisie n'a été ordinaire ou anodine.
Car les deux pays ont cette caractéristique d'avoir constamment su conserver non seulement une sérénité parfaite dans leurs relations, mais aussi la volonté de transcender les péripéties, voire même les crises qui entachent la marche du Maghreb vers l'unité. Ce n'est pas par défaut, ce n'est pas non plus parce que ce dernier est en panne de construction, que la coopération fraternelle maroco-tunisienne devrait être mise en veilleuse ou même menacée d'exister. Les deux pays entretiennent depuis plusieurs décennies une amitié qui va au-delà de la conjoncture. Avant même que l'Algérie n'accédât à l'indépendance en 1962, Rabat et Tunis étaient liés par une amitié historique, marquée au coin de la lutte commune contre le colonialisme et par un idéal partagé de construction régionale.
Ils donnaient l'exemple d'une même exigence démocratique, empruntaient la même voie pour la mise en œuvre de l'unité régionale et continentale, faisaient face aux mêmes défis structurels. Inspirés quasiment de la même philosophie politique et économique, celle du libéralisme social, les deux pays ont mis sur pied un cadre de coopération régulièrement renforcé par des années d'échanges, une série d'accords de partenariat, des visites réciproques et un programme de projets ambitieux. Il n'est pas jusqu'à certaines épreuves ou difficultés que les deux pays n'aient partagées, notamment les crises régionales et les atermoiements liés à l'unité arabe. Cependant, Maroc et Tunisie ne laissent ainsi passer aucune occasion pour réaffirmer leur détermination à consolider et enrichir la coopération bilatérale qui touche, à vrai dire, à tous les domaines.
Les deux pays suivent, peut-être, deux voies différentes dans leur développement mais, toutefois, se fixent le même objectif : un développement économique et social harmonieux. D'où l'impératif de conjuguer leurs efforts pour atteindre à une complémentarité réelle.
N'est-ce pas le message que les deux gouvernements réaffirment avec constance, préférant mettre en exergue la volonté de solidarité et de convergence plutôt qu'une vision exclusivement concurrentielle ? A vrai dire, le champ de la coopération est vaste, en friche aussi. Les deux gouvernements viennent de finaliser trois importants accords de partenariat portant sur le tourisme, le deuxième sur l'échange d'expertises et les technologies et le troisième enfin sur l'économie d'énergie et les énergies renouvelables .
La signature des trois accords et deux programmes exécutifs dans plusieurs domaines entre les deux gouvernements ne constitue pas une fin en soi, mais le moyen pour renforcer à la fois la coopération et l'amitié qui ne s'est jamais démentie entre les deux peuples et qui, à l'image de celle qui existe entre les deux chefs d'Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Zine El Abidine Ben Ali, s'inscrit dans une longue tradition historique et politique. Force nous est de souligner la dimension singulière qui imprègne les rapports entre le Maroc et la Tunisie à un moment où la région du Maghreb semble s'assoupir pou cause de conflit du Sahara qui oppose le Maroc et l'Algérie.
Le Maghreb se trouve ainsi victime de la surenchère algérienne, elle-même résultats d'une hostilité nourrie des années durant contre le Maroc, bloquant toutes initiative unitaire, retardant aussi la réalisation d'un projet économique et social, brisant le rêve collectif des peuples respectifs – soit près de 100 millions d'habitants -, créant plutôt une image de division et de démobilisation qui frise le désespoir.
Tour à tour, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Zine El Abidine Ben Ali ont appelé à la réconciliation et au renforcement des synergies entre les pays du Maghreb. Si la Libye s'inscrit dans cet esprit et la Mauritanie acquiesce de bonne grâce au projet unitaire, l'Algérie campe sur ses positions d'hostilité, elle préfère renforcer son « axe » avec la lointaine Afrique du Sud, soudoyer les autres Etats d'Afrique et, dans un mépris dérisoire, négliger ses voisins immédiats. La parade maroco-tunisienne est incontournable, parce qu'elle s'enracine dans un climat objectif et dans la riche et effervescente réalité géopolitique, économique et humaine. On peut affirmer aujourd'hui que les dispositions existent pour renforcer un autre « axe », celui des trois autres principaux pays du Maghreb, dans lequel le Maroc et la Tunisie continuent d'explorer et de mettre en valeur une coopération effective, basée sur les échanges d'expériences, de savoir-faire et d'amitié sincère. Les deux pays, s'en tenant à un calendrier de travail rigoureux, viennent d'illustrer leur volonté réciproque d'œuvrer, en dépit de la conjoncture, dans le même sens, avec le même engagement et pour le même idéal.
Le matin
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