Publié le 15/01/2011 | 13:56
la police et l'armée ont isolé le coeur de Tunis en fermant les accès à l'avenue Bourguiba dans le centre
Ce dispositif a été décidé dans le cadre de l'état d'urgence décrété vendredi qui interdit tout rassemblement, après une nuit de destruction et de pillages dans certaines banlieues de Tunis et en province.
Plusieurs dizaines de détenus (42, selon un médecin) ont été tués samedi lors d'une évasion massive de la prison de Mahdia à Monastir (est).
L'information a été confirmée par plusieurs des témoins. "Ils ont tenté de s'évader et la police a ouvert le feu sur eux. On dénombre maintenant des dizaines de morts, et tout le monde s'est échappé", a déclaré un habitant de Mahdia, Imed, qui vit à 200 mètres de la prison. La prison de Mahdia, à 140 km au sud de Tunis, hébergeait 1.200 détenus, a-t-il précisé.
Selon le médecin chef du service de médecine légale à l'hôpital Fatouma Bourguiba de Monastir, l'incendie s'est déclaré quand un détenu a mis le feu à un matelas dans un dortoir hébergeant près de 90 détenus lors d'une tentative d'évasion. Celle-ci a tourné à la panique en raison de coups de feu tirés près de la prison. Il s'agit de l'incident le plus meurtrier depuis le début, il y a un mois des émeutes qui ont conduit à la fuite vendredi de l'ancien chef de l'Etat Zine El Abidine Ben Ali.
Les pillages
Dans le même temps, les pillages se poursuivent. L'hypermarché Géant, à la sortie nord de Tunis, a été pillé.
Des dizaines de personnes sont sortis du centre commercial emportant tout ce qui leur est tombé sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre, a indiqué ce photographe. "Un poste proche de la garde nationale a été déserté", a-t-il dit. L'hypermarché avait été partiellement incendié vendredi.
Certains pilleurs ont fracassé samedi les vitrines de magasins épargnés par les flammes et des chariots vides étaient éparpillés jusqu'à une autoroute proche. Des manifestants ont attaqué et pillé ces derniers jours des magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino auxquels sont associés des proches du pouvoir en Tunisie.
Selon des témoins, les pilleurs, généralement cagoulés, seraient des bandes de miliciens du parti au pouvoir, des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention ou des éléments de la police. Plusieurs quartiers de la banlieue de Tunis ont vécu une nuit d'angoisse et des appels ont été lancés à l'armée, qui protège dans le cadre de l'état d'urgence des bâtiments publics, pour qu'elle intervienne d'urgence contre ces bandes.
Selon un diplomate français, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, des policiers et partisans de l'ex-président tunisien en fuite sont impliqués dans des attaques et exactions contre la population à Tunis. "J'ai vu des gangs qui fracassaient des portes pour faire sortir des personnes et les tabasser dans la rue. Ces gangs étaient constitués de policiers en civil et en uniforme et d'individus non identifiés armés de chaînes métalliques, de barres de fer et de gourdins", a affirmé ce diplomate qui a personnellement assisté à une scène de violences contre des civils dans le centre de Tunis samedi avant l'aube. "Un des policiers m'a expliqué qu'il s'agissait de partisans de Ben Ali convaincus de son retour", a ajouté le diplomate qui a dit avoir assisté à ces scènes dans la rue Kamal Attaturk, à quelques dizaines de mètres de l'avenue Bourguiba dans le centre de Tunis.
Le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, interrogé plus tard par la chaîne Al-Jazira du Qatar sur l'identité des casseurs qui ont également sévi dans plusieurs villes de province, a déclaré que "tout est possible" quant à l'identité des bandes. Il a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi sur la chaîne publique Tunis 7 qu'il avait pour "priorité absolue" le rétablissement de l'ordre public.
Des barrières métalliques ont été dressées au travers des rues débouchant sur l'avenue Bourguiba, interdisant le passage des rares voitures et piétons. Avant la mise en place de ce dispositif, quelques rares véhicules et passants étaient visibles, et seuls quelques voyageurs sortaient de leurs hôtels en traînant leurs bagages.
La confusion avait régné sur l'heure de la levée du couvre-feu, à 6h locales, selon l'agence officielle de presse, 7h, selon la télévision publique.
la police et l'armée ont isolé le coeur de Tunis en fermant les accès à l'avenue Bourguiba dans le centre
Ce dispositif a été décidé dans le cadre de l'état d'urgence décrété vendredi qui interdit tout rassemblement, après une nuit de destruction et de pillages dans certaines banlieues de Tunis et en province.
Plusieurs dizaines de détenus (42, selon un médecin) ont été tués samedi lors d'une évasion massive de la prison de Mahdia à Monastir (est).
L'information a été confirmée par plusieurs des témoins. "Ils ont tenté de s'évader et la police a ouvert le feu sur eux. On dénombre maintenant des dizaines de morts, et tout le monde s'est échappé", a déclaré un habitant de Mahdia, Imed, qui vit à 200 mètres de la prison. La prison de Mahdia, à 140 km au sud de Tunis, hébergeait 1.200 détenus, a-t-il précisé.
Selon le médecin chef du service de médecine légale à l'hôpital Fatouma Bourguiba de Monastir, l'incendie s'est déclaré quand un détenu a mis le feu à un matelas dans un dortoir hébergeant près de 90 détenus lors d'une tentative d'évasion. Celle-ci a tourné à la panique en raison de coups de feu tirés près de la prison. Il s'agit de l'incident le plus meurtrier depuis le début, il y a un mois des émeutes qui ont conduit à la fuite vendredi de l'ancien chef de l'Etat Zine El Abidine Ben Ali.
Les pillages
Dans le même temps, les pillages se poursuivent. L'hypermarché Géant, à la sortie nord de Tunis, a été pillé.
Des dizaines de personnes sont sortis du centre commercial emportant tout ce qui leur est tombé sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre, a indiqué ce photographe. "Un poste proche de la garde nationale a été déserté", a-t-il dit. L'hypermarché avait été partiellement incendié vendredi.
Certains pilleurs ont fracassé samedi les vitrines de magasins épargnés par les flammes et des chariots vides étaient éparpillés jusqu'à une autoroute proche. Des manifestants ont attaqué et pillé ces derniers jours des magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino auxquels sont associés des proches du pouvoir en Tunisie.
Selon des témoins, les pilleurs, généralement cagoulés, seraient des bandes de miliciens du parti au pouvoir, des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention ou des éléments de la police. Plusieurs quartiers de la banlieue de Tunis ont vécu une nuit d'angoisse et des appels ont été lancés à l'armée, qui protège dans le cadre de l'état d'urgence des bâtiments publics, pour qu'elle intervienne d'urgence contre ces bandes.
Selon un diplomate français, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, des policiers et partisans de l'ex-président tunisien en fuite sont impliqués dans des attaques et exactions contre la population à Tunis. "J'ai vu des gangs qui fracassaient des portes pour faire sortir des personnes et les tabasser dans la rue. Ces gangs étaient constitués de policiers en civil et en uniforme et d'individus non identifiés armés de chaînes métalliques, de barres de fer et de gourdins", a affirmé ce diplomate qui a personnellement assisté à une scène de violences contre des civils dans le centre de Tunis samedi avant l'aube. "Un des policiers m'a expliqué qu'il s'agissait de partisans de Ben Ali convaincus de son retour", a ajouté le diplomate qui a dit avoir assisté à ces scènes dans la rue Kamal Attaturk, à quelques dizaines de mètres de l'avenue Bourguiba dans le centre de Tunis.
Le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, interrogé plus tard par la chaîne Al-Jazira du Qatar sur l'identité des casseurs qui ont également sévi dans plusieurs villes de province, a déclaré que "tout est possible" quant à l'identité des bandes. Il a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi sur la chaîne publique Tunis 7 qu'il avait pour "priorité absolue" le rétablissement de l'ordre public.
Des barrières métalliques ont été dressées au travers des rues débouchant sur l'avenue Bourguiba, interdisant le passage des rares voitures et piétons. Avant la mise en place de ce dispositif, quelques rares véhicules et passants étaient visibles, et seuls quelques voyageurs sortaient de leurs hôtels en traînant leurs bagages.
La confusion avait régné sur l'heure de la levée du couvre-feu, à 6h locales, selon l'agence officielle de presse, 7h, selon la télévision publique.
Commentaire