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Attentat en plein cœur d'Istanbul contre la police turque

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  • Attentat en plein cœur d'Istanbul contre la police turque

    Une forte explosion, aux alentours de 10h30 (locale) a secoué le quartier de la place Taksim, le centre névralgique d'Istanbul, situé sur la rive européenne de la métropole turque. Habituellement noire de monde, fréquentée par les promeneurs et les touristes, la place était heureusement quasi déserte en ce dimanche matin. L'attaque semblait viser les véhicules de police, stationnés sur la place.

    Quinze policiers ont été blessés, ainsi que 17 civils, selon les autorités. Cinq sont dans un état jugé sérieux. Parmi eux une jeune Turque de 24 ans, étudiante à Paris, rentrée pour le week-end, qui a été blessée à la jambe. Selon le chef de la police d'Istanbul, Hüseyin Capkin, il pourrait s'agir d'un " attentat suicide ". L'assaillant, un homme d'une trentaine d'années, a été tué sur le coup. Selon la version des forces de sécurité, il se serait fait exploser en tentant de monter dans un car de police, a expliqué Hüseyin Capkin. Tout le centre d'Istanbul a été bouclé par la police, la place est survolée par des hélicoptères et un deuxième suspect serait recherché.

    Selon la chaîne d'information CNN-Türk, un autre engin explosif pourrait avoir été retrouvé sur la place. Les mesures de sécurité ont également été renforcées à l'aéroport international d'Istanbul.
    L'attentat n'a pas été revendiqué, même si le préfet d'Istanbul et certains médias se sont empressés d'accuser " l'organisation terroriste ", la périphrase officielle pour désigner les Kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan). Le chef militaire de la guérilla, Murat Karayilan, interrogé par la télévision turque, a démenti toute implication et a répété cette semaine que son mouvement ne visait plus les civils depuis des années.

    LE PKK MIS EN CAUSE

    Mais la trêve unilatérale décrétée en août par les dirigeants du PKK se termine ce dimanche, ce qui renforce les soupçons. Toute la semaine, des négociations se sont poursuivies pour tenter de prolonger le cessez-le-feu et l'ex députée kurde Aysel Tugluk a mis en garde contre une reprise des violences. En juin, une attaque à la bombe contre un car de police dans la banlieue d'Istanbul avait fait six morts. Elle avait été revendiquée par les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du PKK.

    Depuis Mardin, en pleine région kurde, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dénoncé " ceux qui menacent la paix, la sécurité et le développement de la Turquie ", sans toutefois accuser nommément le PKK. D'autres pistes sont envisagées pour expliquer cet attentat sur la place la plus surveillée de Turquie. Des groupes islamistes, se revendiquant proches d'Al-Qaida, avaient commis une série d'attaques suicides à Istanbul en 2003, faisant 61 morts. Ces derniers jours, des vagues d'arrestations dans les milieux islamistes ont été menées par la police. Douze activistes soupçonnés de soutenir les insurgés en Afghanistan, ont été arrêtés à Istanbul mardi dernier. Les attentats perpétrés par " l'Etat profond ", les forces obscures agissant au sein de l'Etat pour faire accuser d'autres groupes, sont également fréquents en Turquie.

    Guillaume Perrier

    Le Monde
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