Annonce

Réduire
Aucune annonce.

France: Quand l'UMP se fait passer pour le PS sur Twitter

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • France: Quand l'UMP se fait passer pour le PS sur Twitter

    Sur le site de "micro-blogging" Twitter, pas besoin d'attendre 2012 : la bataille du Net a déjà commencé entre gauche et droite. Le réseau reste très marginal en terme d'audience, mais touche un public des plus influents : journalistes, blogueurs, spécialistes du marketing... Des "acteurs du Web" capables de faire monter une polémique ou un buzz, tel le lapsus de Rachida Dati.

    Une communauté plutôt moqueuse, prompte à ironiser ou parodier. Parmi les comptes stars de cette opposition par l'humour, celui du site parodique Brave Patrie, "le journal des vraies valeurs de la France vraie", et surtout Humour de droite, compte anonyme tenu à plusieurs mains. On trouve aussi de nombreux "fakes", faux comptes tweetant au nom d'une personnalité politique.
    Face à ces moqueries, l'UMP a tenté de riposter. Ainsi, durant les universités d'été du PS à La Rochelle, apparaît un compte anonyme baptisé "solférinien", qui se présente comme celui d'un cadre du PS désireux de dire – anonymement – tout le mal qu'il pense de son parti. Il multiplie les messages ambigus sur les personnalités du PS. Dans l'un d'entre eux, il explique ainsi : "Audrey Pulvar devrait annoncer son départ d'iTélé et France-Inter" car "Montebourg [dont elle est la compagne] va annoncer sa candidature officielle aux primaires". Lors de la conférence de rentrée de France-Inter, un journaliste interrogera la présentatrice à ce sujet.
    "Solférinien" attire rapidement l'attention des responsables du site du Parti socialiste. Lesquels décident de mener, avec leurs moyens, leur enquête électronique. Ils ont piégé l'auteur du compte anonyme en lui promettant, via un message privé, l'accès à des documents "croustillants". L'auteur du compte devait pour ce faire, s'authentifier avec un compte Google, ce qui a permis au PS d'obtenir son adresse e-mail. Surprise : ils découvrent alors que ce compte est animé par un permanent de l'UMP.
    Selon les éléments que Le Monde.fr a pu consulter, c'est l'"e-veilleur" de l'agence Web interne de l'UMP, Baptiste Roynette, qui se cacherait derrière "solférinien". Interrogé, ce dernier dément formellement : "Nous, à l'UMP, on ne sait pas qui est derrière ce compte."
    Emile Josselin, responsable des contenus Web au PS, parle d'une stratégie "pathétique", inspirée de celle, plus ancienne, des "tracts diffamatoires", et qui revient à "manipuler l'opinion et les journalistes". "Nous demandons solennellement des explications à Xavier Bertrand sur ces pratiques."
    Arnaud Montebourg, qui estime qu'il y a "préjudice", et Audrey Pulvar pourraient ne pas en rester là. Jeudi 30 septembre, le parti socialiste a publié un communiqué demandant à l'UMP de s'expliquer.
    UN "FAR WEST" OÙ TOUS LES COUPS SONT PERMIS
    Ce genre de jeu d'intoxication ne fait-il pas partie des charmes de Twitter ? "Non, ce n'est pas jouer le jeu, estime Emile Josselin. On peut faire de la parodie, mais pas attaquer la vie privée et poster des informations diffamatoires". Et le PS ne se laisse-t-il pas aller aussi à de telles pratiques ? Curieusement, un faux compte est aussi apparu temporairement, quelques jours après celui de solférinien, qui promettait lui aussi des "scoops" sur les arcanes de l'UMP.
    "On ne fait pas de choses qu'on ne peut pas assumer ensuite", assure Emile Josselin. Même chose du côté de la direction de la communication de l'UMP : "Nous n'avons pas de stratégie de ce type. Il y a des choses qu'on ne doit pas faire sur Internet." Avec une nuance : "Evidemment, nous ne pouvons pas être responsables de l'ensemble de l'expression militante." Dix-huit mois avant la présidentielle, la campagne sur le Net qui se dessine ressemble déjà à un "Far West" où tous les coups sont permis.
    Samuel Laurent

    Le Monde
Chargement...
X