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Après 3 ans d'occupation, l'avenir de l'Irak semble très sombre

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  • Après 3 ans d'occupation, l'avenir de l'Irak semble très sombre

    Bonsoir, 3 solutions semblent possible, une dictature chiite, plusieurs petit Iraks ou le retour du parti Baas.

    Au mieux un pessimisme résigné, au pire une vision apocalyptique de l'avenir, prévalent en Irak avant le troisième anniversaire, le 20 mars, de l'intervention militaire américaine qui a renversé Saddam Hussein.

    La première séance du nouveau Parlement issu des élections du 15 décembre aurait dû cette semaine couronner le processus politique engagé sous l'égide de Washington. Mais les blocages sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale et la menace de guerre civile ternissent encore le tableau.

    "Nous avons besoin de voir si le pays peut rester uni ces quatre prochaines années avant de se demander si le gouvernement tiendra aussi longtemps", estime un sunnite.

    Les violences interconfessionnelles qui ont éclaté depuis l'attentat commis le 22 février contre la Mosquée d'or de Samarra, lieu sacré du chiisme, ont considérablement alourdi l'atmosphère politique.

    L'objectif est d'installer une coalition capable de rester en place pendant quatre ans et des forces de sécurité suffisamment organisées pour se passer de l'aide américaine.

    Un projet que les ennemis des Américains sont bien déterminés à faire échouer, tout comme les groupes ethniques qui se battent pour le contrôle du pétrole avec le secret soutien d'autres puissances régionales.

    Les tentatives de pourparlers de cette semaine entre Américains et Iraniens sur l'Irak peuvent être considérés comme un signe d'espoir ou bien comme une tentative désespérée d'empêcher une crise régionale si grave qu'elle ferait ressembler les opérations en Afghanistan à un "jeu d'enfant", selon les termes de l'ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad.

    Les plus optimistes tablent sur un succès du gouvernement d'unité nationale et une amélioration des conditions de vie. D'autres prédisent une catastrophe.

    "La reconstruction est vouée à l'échec", estime Pierre-Jean Luizard, spécialiste français de l'Irak au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "L'Irak est condamné à une guerre civile sans fin."

    Pour d'autres spécialistes, la seule certitude, c'est qu'on ne peut en avoir aucune.

    "Après ces trois ans, personne ne peut prédire à quoi ressemblera l'Irak dans trois mois", estime l'analyste Walid al Zoubaidi, pour qui l'une des grandes inconnues reste le calendrier de retrait de l'armée américaine.

    Si certains Irakiens jugent l'occupation américaine insupportable, d'autres reconnaissent qu'elle permet sans doute d'empêcher une explosion de violence des plus redoutables.

    Judith Yaphe, ancienne analyste de la CIA au Collège national de défense américain, ne s'attend à aucun changement dans l'immédiat. "Je vois la situation actuelle - l'insurrection et la violence - continuer durant la prochaine période prévisible. Je ne sais pas combien de temps durera cette période".
    La suite...
    Dernière modification par zek, 17 mars 2006, 18h03.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Les Irakiens se préparent au pire

    Henner Fuertig, de l'Institut allemand des études sur le Moyen-Orient, envisage quatre scénarios allant du meilleur - le succès du plan prévu par les Américains - au pire - une guerre civile sur laquelle viendrait se greffer un conflit de civilisation entre musulmans et Occidentaux.

    "La reconstruction peut marcher. Il y a encore une chance", estime-t-il.

    Au regard des événements de ces dernières semaines, l'enfoncement dans la guerre civile semble de plus en plus probable. Autre possibilité: une nouvelle dictature, probablement chiite. Elle est notamment envisagée par l'historien britannique Charles Tripp, qui brandit le spectre d'un pays livré à l'anarchie et aux seigneurs de guerre.

    Devant un avenir plein d'incertitudes, les Irakiens se préparent au pire. Certains s'arment, d'autres fuient leur domicile quand il se sentent minoritaires et ceux qui le peuvent quittent le pays.

    Malgré les efforts de l'armée américaine, les nouvelles forces de sécurité irakiennes n'ont pas encore fait leurs preuves et beaucoup pensent qu'elles pourraient se diviser selon les appartenances ethniques en cas de conflit généralisé.

    Pour éviter une violente rupture, certains stratèges prônent un divorce pacifique, au risque de morceler le pays.

    "Si dans trois ans il y a trois Irak, dans cinq ans il y en aura cinq ou dix", estime un diplomate européen à Bagdad, rappelant les violents combats des années 1990 au sein de la seule communauté kurde.

    "Je ne vois aucun camp prêt à faire des concessions", fait remarquer Judith Yaphe.

    La peur de l'autre a submergé les Irakiens, au point de faire douter de leur capacité à se forger un destin commun.

    "Plus le temps passe (...) et plus il est difficile de trouver une solution car du sang a été versé", estime Pierre-Jean Luizard, qui s'est rendu en Irak cette année. "La situation est vraiment désespérée".

    Une histoire vient illustrer les plus sombres perspectives.

    Un parent chiite d'un journaliste irakien a été tué cette semaine par des hommes armés dans la ville sunnite de Falloudja. Son enterrement s'est fait attendre plusieurs jours à cause de la mauvaise volonté affichée des responsables locaux et des services médicaux, qui n'ont pas caché leurs sentiments anti-chiites.

    "Quand des voyous commencent à tuer des gens à cause de leur religion, c'est mauvais signe", estime le journaliste. "Mais quand une communauté entière les soutient, je ne pense pas qu'il puisse y avoir de l'espoir".
    vendredi 17 mars 2006 par Alastair Macdonald (Reuters - 15:53)
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