TUNIS (AP) — Pour avoir lancé des vivats à l'adresse du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors d'un concert en Israël, le chanteur tunisien Mohsen Chérif fait l'objet depuis plusieurs jours d'un véritable lynchage médiatique dans son pays et dans le monde arabe.
Le tollé sans précédent a été déclenché par la diffusion sur le réseau social Facebook d'une vidéo montrant le chanteur rendant hommage à son président en lançant "vive Ben Ali", avant d'enchaîner maintes fois "vive Nétanyahou", "vive Bibi" sous l'influence du public israélien.
En deux jours, plus de 40.000 réactions étaient enregistrées, dénonçant "l'acte indigne" de celui qui est qualifié de "traître". L'artiste est accusé d'avoir fait l'apologie d'un "sanguinaire à l'origine du massacre de Gaza" et de l'attaque de la flotte humanitaire turque qui se dirigeait vers le territoire palestinien soumis à un blocus depuis quatre ans.
Un internaute a diffusé une image retouchée du chanteur incriminé vêtu d'une jellabah bleue frappée de l'étoile de David et une corde autour du cou. Nombreux d'entre eux condamnent ce qu'ils considèrent comme "un pas vers la normalisation" avec l'Etat hébreu, appelant à déchoir son auteur de la nationalité tunisienne, à boycotter ses concerts et à lui interdire l'accès à la télévision.
Outre les réactions sur le Net, la polémique a été relayée par la presse écrite tunisienne et arabe, notamment la chaîne Al-Jazeera ainsi que par les organisations de la société civile.
Proclamant son "refus de toute forme de normalisation culturelle et artistique avec Israël", le secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales (STPF), Oussama Farhat, a invité les autorités à interdire à tout artiste de voyager en Israël, en application des décisions de la Ligue arabe. Des avocats tunisiens ont déjà déposé plainte contre le chanteur pour "atteinte à la dignité des Tunisiens et à leur sentiment national".
En attendant, Mohsen Chérif, comédien par ailleurs, devait être censuré dans un feuilleton programmé par la chaîne TV privée Hannibal, selon le journal "Le Quotidien".
Un violoniste qui a participé à la fameuse soirée, Béchir Selmi, membre de la troupe musicale de la radio tunisienne publique, a été suspendu de ses fonctions pour avoir participé à des concerts privés sans l'autorisation de son employeur. Un autre chanteur, Slim Baccouche, a vu le concert qu'il devait donner au festival international de Carthage annulé.
Selon la vidéo diffusée sur Facebook, le spectacle était donné dans le kibboutz d'Eïlat, mais le flou subsiste quant à son origine et à la date du concert. D'aucuns s'interrogent sur les desseins de son auteur et sur le timing de sa diffusion, d'autant que certains médias avancent qu'elle remonte à deux ans.
La Tunisie n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. Les deux pays ont échangé des bureaux d'intérêts en 1996 qui ont été fermés en 2000 en application des résolutions de la Ligue arabe, suite à la deuxième Intifada palestinienne.
Néanmoins des milliers de juifs venus d'Europe, d'Amérique et d'Israël viennent chaque année à Djerba pour le pèlerinage de la Ghriba, l'une des plus anciennes synagogues au monde, construite il y a plus de 2.500 ans, selon la légende.
AP
Le tollé sans précédent a été déclenché par la diffusion sur le réseau social Facebook d'une vidéo montrant le chanteur rendant hommage à son président en lançant "vive Ben Ali", avant d'enchaîner maintes fois "vive Nétanyahou", "vive Bibi" sous l'influence du public israélien.
En deux jours, plus de 40.000 réactions étaient enregistrées, dénonçant "l'acte indigne" de celui qui est qualifié de "traître". L'artiste est accusé d'avoir fait l'apologie d'un "sanguinaire à l'origine du massacre de Gaza" et de l'attaque de la flotte humanitaire turque qui se dirigeait vers le territoire palestinien soumis à un blocus depuis quatre ans.
Un internaute a diffusé une image retouchée du chanteur incriminé vêtu d'une jellabah bleue frappée de l'étoile de David et une corde autour du cou. Nombreux d'entre eux condamnent ce qu'ils considèrent comme "un pas vers la normalisation" avec l'Etat hébreu, appelant à déchoir son auteur de la nationalité tunisienne, à boycotter ses concerts et à lui interdire l'accès à la télévision.
Outre les réactions sur le Net, la polémique a été relayée par la presse écrite tunisienne et arabe, notamment la chaîne Al-Jazeera ainsi que par les organisations de la société civile.
Proclamant son "refus de toute forme de normalisation culturelle et artistique avec Israël", le secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales (STPF), Oussama Farhat, a invité les autorités à interdire à tout artiste de voyager en Israël, en application des décisions de la Ligue arabe. Des avocats tunisiens ont déjà déposé plainte contre le chanteur pour "atteinte à la dignité des Tunisiens et à leur sentiment national".
En attendant, Mohsen Chérif, comédien par ailleurs, devait être censuré dans un feuilleton programmé par la chaîne TV privée Hannibal, selon le journal "Le Quotidien".
Un violoniste qui a participé à la fameuse soirée, Béchir Selmi, membre de la troupe musicale de la radio tunisienne publique, a été suspendu de ses fonctions pour avoir participé à des concerts privés sans l'autorisation de son employeur. Un autre chanteur, Slim Baccouche, a vu le concert qu'il devait donner au festival international de Carthage annulé.
Selon la vidéo diffusée sur Facebook, le spectacle était donné dans le kibboutz d'Eïlat, mais le flou subsiste quant à son origine et à la date du concert. D'aucuns s'interrogent sur les desseins de son auteur et sur le timing de sa diffusion, d'autant que certains médias avancent qu'elle remonte à deux ans.
La Tunisie n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. Les deux pays ont échangé des bureaux d'intérêts en 1996 qui ont été fermés en 2000 en application des résolutions de la Ligue arabe, suite à la deuxième Intifada palestinienne.
Néanmoins des milliers de juifs venus d'Europe, d'Amérique et d'Israël viennent chaque année à Djerba pour le pèlerinage de la Ghriba, l'une des plus anciennes synagogues au monde, construite il y a plus de 2.500 ans, selon la légende.
AP
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