Aux portes du désert, la maîtrise de l'eau est précieuse. Alliée au goût du beau, elle donne naissance aux plus somptueux des jardins...
les echos. 09/07/10
Certains l'oublient - et c'est dommage -, mais bien avant d'être un repère people, Marrakech fut et demeure une grande dame maîtrisant l'irrigation. Entre captage des eaux souterraines, stockage de celles de pluie et viaducs captant celles de la vallée de l'Ourika, cette maîtrise technologique s'est toujours alliée au goût du beau. Dès lors, toute manifestation de puissance passe par l'eau et par l'art des jardins, de ceux du palais de la Bahia à ceux créés par Jacques Majorelle restaurés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. Les plus impressionnants demeurent ceux de l'Agdal, plantés au XIIe siècle de grenadiers, d'orangers et d'oliviers. Premier surnom de ce verger de 500 hectares au sud du palais royal ? " El Bouhayra ", la petite mer... Ce n'est qu'au XIXe siècle que Hassan Ier lui donna son allure définitive, avec son enceinte, ses réservoirs et son palais, Dar El Hana.
Hors des circuits de visites touristiques, Marrakech offre ses plus beaux jardins à certains hôtels. Si toute la ville bruisse des fontaines des riads du Royal Mansour, le plus mythique demeure celui de La Mamounia : 8 hectares de palmiers, d'oliviers et d'orangers, offerts au XVIIe siècle par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, à son fils Mamoun... L'hôtel lui même n'apparaîtra qu'en 1923. Sa dernière rénovation, signée Jacques Garcia, n'a pas touché à ce parc exceptionnel. Mais paradoxalement, l'usage le plus agréable que l'on puisse en avoir consiste à s'éloigner des sources d'eau, en particulier de la piscine et de son pavillon inspiré de celui de la Menara, qui attirent la " foule " toute relative des résidents du palace.
Pour goûter à la fraîcheur des lieux, on préfèrera s'installer dans le jardin, choisir une chambre dans l'aile du parc, et à midi, grignoter un plat au restaurant français plutôt que de céder au buffet de la piscine. On ne jouira de l'élément aqueux, que de manière détournée. Au hammam, dans la piscine couverte et déserte du spa, au gré des fontaines des patios. On peut jouer la même partition, mezza voce, à quelques minutes de là, à l'ombre de la nouvelle résidence royale, à la Villa des Orangers. Comme son nom l'indique, cette patricienne demeure s'ordonne autour de ces fruitiers, poussant à l'ombre d'un premier patio. Pas d'autres bruits que les grelots de l'eau sur le marbre des fontaines et le pépiement des oiseaux. Une clientèle chic - on parle beaucoup l'anglais d'Oxbridge - et calme, vient ici pour un incroyable jardin, rare en orée de médina. Il est de création récente mais semble être là depuis toujours, s'ordonnant autour d'une piscine bassin aux allures d'Alhambra. Les chambres donnant sur cet écrin sont sans doute parmi les plus agréables de la ville. Logique : elles ouvrent sur un rêve d'Orient. Tout aristocratique.
DES JARDINS DE LA MAMOUNIA
les echos. 09/07/10
Certains l'oublient - et c'est dommage -, mais bien avant d'être un repère people, Marrakech fut et demeure une grande dame maîtrisant l'irrigation. Entre captage des eaux souterraines, stockage de celles de pluie et viaducs captant celles de la vallée de l'Ourika, cette maîtrise technologique s'est toujours alliée au goût du beau. Dès lors, toute manifestation de puissance passe par l'eau et par l'art des jardins, de ceux du palais de la Bahia à ceux créés par Jacques Majorelle restaurés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. Les plus impressionnants demeurent ceux de l'Agdal, plantés au XIIe siècle de grenadiers, d'orangers et d'oliviers. Premier surnom de ce verger de 500 hectares au sud du palais royal ? " El Bouhayra ", la petite mer... Ce n'est qu'au XIXe siècle que Hassan Ier lui donna son allure définitive, avec son enceinte, ses réservoirs et son palais, Dar El Hana.
Hors des circuits de visites touristiques, Marrakech offre ses plus beaux jardins à certains hôtels. Si toute la ville bruisse des fontaines des riads du Royal Mansour, le plus mythique demeure celui de La Mamounia : 8 hectares de palmiers, d'oliviers et d'orangers, offerts au XVIIe siècle par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, à son fils Mamoun... L'hôtel lui même n'apparaîtra qu'en 1923. Sa dernière rénovation, signée Jacques Garcia, n'a pas touché à ce parc exceptionnel. Mais paradoxalement, l'usage le plus agréable que l'on puisse en avoir consiste à s'éloigner des sources d'eau, en particulier de la piscine et de son pavillon inspiré de celui de la Menara, qui attirent la " foule " toute relative des résidents du palace.
Pour goûter à la fraîcheur des lieux, on préfèrera s'installer dans le jardin, choisir une chambre dans l'aile du parc, et à midi, grignoter un plat au restaurant français plutôt que de céder au buffet de la piscine. On ne jouira de l'élément aqueux, que de manière détournée. Au hammam, dans la piscine couverte et déserte du spa, au gré des fontaines des patios. On peut jouer la même partition, mezza voce, à quelques minutes de là, à l'ombre de la nouvelle résidence royale, à la Villa des Orangers. Comme son nom l'indique, cette patricienne demeure s'ordonne autour de ces fruitiers, poussant à l'ombre d'un premier patio. Pas d'autres bruits que les grelots de l'eau sur le marbre des fontaines et le pépiement des oiseaux. Une clientèle chic - on parle beaucoup l'anglais d'Oxbridge - et calme, vient ici pour un incroyable jardin, rare en orée de médina. Il est de création récente mais semble être là depuis toujours, s'ordonnant autour d'une piscine bassin aux allures d'Alhambra. Les chambres donnant sur cet écrin sont sans doute parmi les plus agréables de la ville. Logique : elles ouvrent sur un rêve d'Orient. Tout aristocratique.
DES JARDINS DE LA MAMOUNIA
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