Badou Zaki : «L’Algérie et le Maroc ne vivront jamais la tension du Caire»
PUBLIE LE : 25-06-2010
«L’Algérie sera forcément avantagée lors des éliminatoires»
Vous êtes considéré comme le meilleur entraîneur actuel au Maroc, mais la fédération Royale Marocaine de Fottball (FRMF) ne veut pas vous accorder le poste d’entraîneur national. Pourquoi cette opposition qu’on n’arrive pas à comprendre en Algérie ?
L’explication que je peux vous donner de mon côté sera considérée naturellement comme subjective, parce que ce n’est pas moi qui refuse la sélection de mon pays. Il y a des responsables en place et c’est à eux qu’il faudra poser cette question. Demandez-leur pourquoi ils ne veulent pas prendre Zaki ? Moi, mon passage en sélection a été, comme tout le monde le sait, une totale réussite. Il suffit de voir juste comment était l’équipe du Maroc et comment elle devenue aujourd’hui. Qu’ils se demandent juste ce qu’est devenue la sélection du Maroc après mon départ et qu’est-ce qui a été réalisé depuis. Le constat est malheureusement amer, avec les problèmes, les résultats et les dissensions au sein même de l’équipe. C’est donc aux autres que vous devriez poser cette question. Car de mon côté, je suis prêt et je serai toujours prêt à répondre au devoir national, mais encore faut-il que le cadre ait un minimum de normalité.
Pourquoi êtes-vous si indésirable dans votre propre pays ?
Je ne suis pas indésirable comme vous dites, je crois que je suis seulement trop professionnel, pour une mentalité trop amateur, c’est tout.
Vous visez bien les responsables de la FRMF, c’est ça ?
Je parle bien des responsables, car si vous prenez le public, du Nord au Sud du Maroc, tout le monde est avec moi. Même le Parlement a demandé le retour de Zaki à la tête de la sélection marocaine. C’est donc aux autres qu’il faudra poser la question. Pourquoi vous cherchez des entraîneurs que vous allez payer 250 millions de centimes par mois, pour vous qualifier à la CAN, alors que de mon temps, la qualification à la CAN était quelque chose de naturel pour le Maroc ? Lorsqu’on qualifiait l’équipe pour la CAN, on n’attendait même pas qu’on nous félicite pour cela. C’était tout à fait naturel, car lorsque vous avez des grands joueurs et une grande équipe, vous n’avez pas à faire des efforts surhumains pour avoir un tel résultat. Les choses vont d’elles-mêmes.
Le fait d’avoir repris le WAC et gagné le titre de champion du Maroc n’est-il pas un signe à vos détracteurs pour leur prouver que vous êtes toujours le meilleur entraîneur du pays ?
Vous savez, personnellement, je n’ai vraiment plus rien à prouver à qui que ce soit. Je n’ai pas besoin de cela pour entraîner. Mon passé en tant que joueur est connu, que ce soit en club au Maroc, à l’étranger ou alors avec la sélection nationale. En tant qu’entraîneur aussi, j’ai fait mes preuves à tous les niveaux. Je n’ai plus rien à prouver. Si j’ai été au Widad de Casablanca, c’est d’abord mon club de toujours, c’est là que j’ai été formé et l’image du WAC est celle qui me convient le mieux. De plus, le club était dans une mauvaise passe et en deux années de travail seulement, on est redevenus champion du Maroc, alors qu’on courait derrière le titre depuis longtemps. La valeur de Zaki est toujours la même.
Mais pourquoi quitter le WAC après avoir gagné le titre ?
Vous savez, cela je voudrais le garder pour moi. Si cela concernait un autre club, je vous aurais donné ma réponse en détails. Mais puisque c’est le WAC, le club où j’ai grandi, je préférerai donc garder comme on dit chez nous, la saleté de la maison à la maison. Disons qu’il y avait des choses qui ne tournaient pas rond.
L’Algérie et le Maroc vont s’affronter bientôt pour les éliminatoires de la CAN. Comment aviez-vous réagi lorsque vous aviez appris que vous alliez en débattre avec les voisins algériens ?
Tout d’abord, je dois dire que les deux équipes ont un passé glorieux. Ce sera aussi un vrai derby entre voisins. On peut dire que ce sont deux puissances égales en tous points de vue. La qualification reviendra à l’équipe qui sera la mieux préparée. De plus dans ce groupe, il n’y aura qu’un seul qualifié entre l’Algérie, le Maroc, la Tanzanie et la République centre- africaine. C’est évidemment naturel que la première place se jouera entre le Maroc et l’Algérie. Concernant les Algériens, tout est redevenu clair aujourd’hui, ça joue avec beaucoup de détermination et les choses sont redevenues normales. Ce qui n’est pas le cas du Maroc qui est absent même des dates FIFA pour les matchs amicaux. Et cela va se répercuter sur la compétitivité des joueurs et leur cohésion dans un moyen terme, au moins pour la qualification à la CAN. Vous partez bien sûr avec un grand avantage dans ces éliminatoires. Les responsables du football marocain se doivent de réagir vite avant que ce ne soit trop tard.
Qu’est-ce qui a empêché selon vous, la FRMF de ne pas choisir un sélectionneur durant toute cette période ?
En tant que cadre ayant travaillé longtemps au sein de la sélection, je préfère ne pas répondre à cette question, par principe. Car dans ma nature, lorsque je vois que quelque chose me déplaît, je préfère lui tourner le dos et avancer dans la direction opposée. C’est le dernier de mes soucis, car ce qui m’intéresse le plus, c’est la santé de la sélection marocaine, pas autre chose. Je n’aime pas rentrer dans des polémiques stérilisantes, car cela peut nuire à mon image et surtout à celle du football marocain. Tout ce que je peux dire, c’est que les choses ne sont pas entre mes mains pour changer quoi que ce soit.
Certains pensent qu’après ce qui s’est passé entre l’Egypte et l’Algérie, il y a de quoi craindre pour les prochaines confrontations entre le Maroc et l’Algérie. Qu’en pensez-vous personnellement ?
Non, je ne le crois pas du tout. Ceci, pour la simple raison qu’on connaît la culture des deux pays en matière de football. Nos deux pays sont loin de tous ces excès lorsqu’ils s’affrontent. L’historique des rencontres entre l’Algérie et le Maroc est là pour le prouver. Rappelez-vous le 1-5 que l’Algérie avait infligé au Maroc à domicile ! Après cette défaite, le public marocain avait longuement applaudi les joueurs algériens, bien que dans cette période, la situation politique entre nos deux pays était assez tendue. La culture des deux peuples et la relation qui les lie depuis des siècles est trop profonde pour qu’on vive ce qui s’est produit entre les Algériens et les Egyptiens. Que ce soit du côté algérien ou marocain, la sportivité a toujours régné dans chaque confrontation. Le meilleur a toujours été applaudi, que ce soit en Algérie ou au Maroc. C’est souvent une question de chance car les deux équipes jouent le même football et les deux peuples partagent pratiquement la même culture. Ce n’est donc pas possible de voir les troubles qu’on a vus au Caire dans lors de nos confrontations. Je ne peux pas l’imaginer un seul instant et l’histoire en est le plus grand témoin de ce que je dis.
PUBLIE LE : 25-06-2010
«L’Algérie sera forcément avantagée lors des éliminatoires»
Vous êtes considéré comme le meilleur entraîneur actuel au Maroc, mais la fédération Royale Marocaine de Fottball (FRMF) ne veut pas vous accorder le poste d’entraîneur national. Pourquoi cette opposition qu’on n’arrive pas à comprendre en Algérie ?
L’explication que je peux vous donner de mon côté sera considérée naturellement comme subjective, parce que ce n’est pas moi qui refuse la sélection de mon pays. Il y a des responsables en place et c’est à eux qu’il faudra poser cette question. Demandez-leur pourquoi ils ne veulent pas prendre Zaki ? Moi, mon passage en sélection a été, comme tout le monde le sait, une totale réussite. Il suffit de voir juste comment était l’équipe du Maroc et comment elle devenue aujourd’hui. Qu’ils se demandent juste ce qu’est devenue la sélection du Maroc après mon départ et qu’est-ce qui a été réalisé depuis. Le constat est malheureusement amer, avec les problèmes, les résultats et les dissensions au sein même de l’équipe. C’est donc aux autres que vous devriez poser cette question. Car de mon côté, je suis prêt et je serai toujours prêt à répondre au devoir national, mais encore faut-il que le cadre ait un minimum de normalité.
Pourquoi êtes-vous si indésirable dans votre propre pays ?
Je ne suis pas indésirable comme vous dites, je crois que je suis seulement trop professionnel, pour une mentalité trop amateur, c’est tout.
Vous visez bien les responsables de la FRMF, c’est ça ?
Je parle bien des responsables, car si vous prenez le public, du Nord au Sud du Maroc, tout le monde est avec moi. Même le Parlement a demandé le retour de Zaki à la tête de la sélection marocaine. C’est donc aux autres qu’il faudra poser la question. Pourquoi vous cherchez des entraîneurs que vous allez payer 250 millions de centimes par mois, pour vous qualifier à la CAN, alors que de mon temps, la qualification à la CAN était quelque chose de naturel pour le Maroc ? Lorsqu’on qualifiait l’équipe pour la CAN, on n’attendait même pas qu’on nous félicite pour cela. C’était tout à fait naturel, car lorsque vous avez des grands joueurs et une grande équipe, vous n’avez pas à faire des efforts surhumains pour avoir un tel résultat. Les choses vont d’elles-mêmes.
Le fait d’avoir repris le WAC et gagné le titre de champion du Maroc n’est-il pas un signe à vos détracteurs pour leur prouver que vous êtes toujours le meilleur entraîneur du pays ?
Vous savez, personnellement, je n’ai vraiment plus rien à prouver à qui que ce soit. Je n’ai pas besoin de cela pour entraîner. Mon passé en tant que joueur est connu, que ce soit en club au Maroc, à l’étranger ou alors avec la sélection nationale. En tant qu’entraîneur aussi, j’ai fait mes preuves à tous les niveaux. Je n’ai plus rien à prouver. Si j’ai été au Widad de Casablanca, c’est d’abord mon club de toujours, c’est là que j’ai été formé et l’image du WAC est celle qui me convient le mieux. De plus, le club était dans une mauvaise passe et en deux années de travail seulement, on est redevenus champion du Maroc, alors qu’on courait derrière le titre depuis longtemps. La valeur de Zaki est toujours la même.
Mais pourquoi quitter le WAC après avoir gagné le titre ?
Vous savez, cela je voudrais le garder pour moi. Si cela concernait un autre club, je vous aurais donné ma réponse en détails. Mais puisque c’est le WAC, le club où j’ai grandi, je préférerai donc garder comme on dit chez nous, la saleté de la maison à la maison. Disons qu’il y avait des choses qui ne tournaient pas rond.
L’Algérie et le Maroc vont s’affronter bientôt pour les éliminatoires de la CAN. Comment aviez-vous réagi lorsque vous aviez appris que vous alliez en débattre avec les voisins algériens ?
Tout d’abord, je dois dire que les deux équipes ont un passé glorieux. Ce sera aussi un vrai derby entre voisins. On peut dire que ce sont deux puissances égales en tous points de vue. La qualification reviendra à l’équipe qui sera la mieux préparée. De plus dans ce groupe, il n’y aura qu’un seul qualifié entre l’Algérie, le Maroc, la Tanzanie et la République centre- africaine. C’est évidemment naturel que la première place se jouera entre le Maroc et l’Algérie. Concernant les Algériens, tout est redevenu clair aujourd’hui, ça joue avec beaucoup de détermination et les choses sont redevenues normales. Ce qui n’est pas le cas du Maroc qui est absent même des dates FIFA pour les matchs amicaux. Et cela va se répercuter sur la compétitivité des joueurs et leur cohésion dans un moyen terme, au moins pour la qualification à la CAN. Vous partez bien sûr avec un grand avantage dans ces éliminatoires. Les responsables du football marocain se doivent de réagir vite avant que ce ne soit trop tard.
Qu’est-ce qui a empêché selon vous, la FRMF de ne pas choisir un sélectionneur durant toute cette période ?
En tant que cadre ayant travaillé longtemps au sein de la sélection, je préfère ne pas répondre à cette question, par principe. Car dans ma nature, lorsque je vois que quelque chose me déplaît, je préfère lui tourner le dos et avancer dans la direction opposée. C’est le dernier de mes soucis, car ce qui m’intéresse le plus, c’est la santé de la sélection marocaine, pas autre chose. Je n’aime pas rentrer dans des polémiques stérilisantes, car cela peut nuire à mon image et surtout à celle du football marocain. Tout ce que je peux dire, c’est que les choses ne sont pas entre mes mains pour changer quoi que ce soit.
Certains pensent qu’après ce qui s’est passé entre l’Egypte et l’Algérie, il y a de quoi craindre pour les prochaines confrontations entre le Maroc et l’Algérie. Qu’en pensez-vous personnellement ?
Non, je ne le crois pas du tout. Ceci, pour la simple raison qu’on connaît la culture des deux pays en matière de football. Nos deux pays sont loin de tous ces excès lorsqu’ils s’affrontent. L’historique des rencontres entre l’Algérie et le Maroc est là pour le prouver. Rappelez-vous le 1-5 que l’Algérie avait infligé au Maroc à domicile ! Après cette défaite, le public marocain avait longuement applaudi les joueurs algériens, bien que dans cette période, la situation politique entre nos deux pays était assez tendue. La culture des deux peuples et la relation qui les lie depuis des siècles est trop profonde pour qu’on vive ce qui s’est produit entre les Algériens et les Egyptiens. Que ce soit du côté algérien ou marocain, la sportivité a toujours régné dans chaque confrontation. Le meilleur a toujours été applaudi, que ce soit en Algérie ou au Maroc. C’est souvent une question de chance car les deux équipes jouent le même football et les deux peuples partagent pratiquement la même culture. Ce n’est donc pas possible de voir les troubles qu’on a vus au Caire dans lors de nos confrontations. Je ne peux pas l’imaginer un seul instant et l’histoire en est le plus grand témoin de ce que je dis.
Commentaire