Ali Amar, Zineb El Ghazoui et la justice de vengeance
Par Larbi le mardi, juin 8 2010,
Ali Amar est accusé d'avoir "volé" un ordinateur . Zineb El Rhazoui est accusée d'être "sa complice".
Sophie G. , une graphiste casablancaise, a porté plainte contre Ali Amar . Selon le procès-verbal publié par cette annexe de la police qu’est devenu Al Massae, la plaignante a argué qu’elle a conclu un contrat avec Abdelhadi Alami pour réaliser une maquette pour son futur quotidien contre une somme de 140.000 Dhs. Dans sa disposition la plaignante affirme que le directeur de l’hebdomadaire Le Temps, Abdelkhalek Zine, lui a demandé d’associer Ali Amar dans son travail attendu que le dernier sera rémunéré pour sa contribution à hauteur de 40.000 Dhs. La plaignante a argué que face au refus de Abdelkhalek Zine de payer Ali Amar pour sa contribution ce dernier a volé un ordinateur du siège de la société, contenant la maquette du journal, et ce en complicité de Zineb Zineb El Ghazoui. Madame Sophie G. a déposé une plainte contre Ali Amar pour « vol d’un ordinateur portable » .
Pour sa défense Ali Amar argue qu’en 2007, il a fondé la société GRAPHIC FACTORY avec Sophie G. chacun détenant la moitié des parts sociales. Qu’après l’affaire Le Journal il n’était plus en mesure de vendre ses parts sociales dans GRAPHIC FACTORY mais il en restait propriétaire et que , plus est , il était contraint de partir à l’étranger. Que profitant de la situation Sophie G. a fondé une autre société siégeant dans le local de GRAPHIC FACTORY et qu’elle a illégalement transféré le portefeuille client de GRAPHIC FACTORY à son nom. Ali Amar rajoute qu’à son retour il a informé Sophie G. de l’illégalité de son action, de l’illégalité de son expropriation du siège social de GRAPHIC FACTORY ainsi que ses ordinateurs et lui a notifié qu’il voulait récupérer les immobilisations de la société puisqu’il qu’il est légalement toujours coactionnaire et gérant de la société. Il rajoute qu’il ne pourrait être poursuivi pour vol d’ordinateur car non seulement ce dernier est propriété de Tri Media , l’ancienne société éditrice du journal, mais en tout état de cause il l’a récupéré au siège de GRAPHIC FACTORY et qu’il détient les clés les clés des locaux pour la raison toute simple : il est toujours le gérant légal de GRAPHIC FACTORY .
Le registre de commerce du Tribunal de Commerce de Casablanca confirme les dires de Ali Amar qui est légalement actionnaire et gérant de la société GRAPHIC FACTORY , Agence de Graphisme et de Communication, sis 61 Avenue des FAR – Sidi Belyoutt :

Voilà pour les versions des deux parties. Ce litige commercial devrait se régler au tribunal et un juge devrait trancher et départager les deux protagonistes. N’est que l’occasion était trop belle que pour les autorités la rate.
Vendredi dernier à 5h45 du matin, c’est toute une unité de police composée, excusez du peu, du chef de la Police Judiciaire, du chef de la brigade préfectorale de Casablanca ainsi que 15 officiers de Police Judiciaire qui a envahi le domicile de Zineb El Rhazoui qui héberge également Ali Amar. Cet incroyable déploiement policier est confirmé par le journal Al Massae qui, comme chacun le sait, ne se compte pas parmi les amis des deux journalistes. Même pour l’arrestation d’un trafiquant de drogue ou d’un chef d’une cellule terroriste on n’aurait pas mobilisé autant de forces ! C’est dire l’acharnement des autorités marocaines.
Les forces de l’ordre, cette fois en se basant uniquement sur le communiqué des deux journalistes, semble plus préoccupés par la vie privée des deux journalistes que d’une perquisition dans une affaire de vol présumé d’ordinateur. A défaut de pouvoir passer les gens par les armes, on fouine dans leur vie privé, leurs petites histoires. Fouiner fouiner…. on trouvera toujours quelque chose pour fabriquer un crime ou un délit.
Après un interrogatoire fleuve de 12 heures, Zineb El Rhazoui et Ali Amar ont été relâchés vendredi 4 juin à 19h30. Ils auraient été interrogés surtout sur leur vie privée et leur relation, l’affaire de l’ordinateur présumé volé ayant été reléguée en second plan.
Ce lundi soir , en rentrant de chez son frère, Ali Amar a été interpellé à nouveau dans une rue de Rabat. Il a été placé en garde à vue et devrait être déféré devant le parquet de Casablanca « pour vol ».
Ici gagnons en clarté ce qu’on perdra en non-dits : En ce qui me concerne je ne fais aucune confiance dans la justice marocaine. Il s’agit sans doute d’une vengeance du pouvoir contre l’auteur de « Mohammed VI : Le grand malentendu » , un livre à charge contre le roi Mohammed VI , qui a été interdit au Maroc. Le pouvoir n’a jamais digéré la sortie de ce livre , écrit de surcroît par un journaliste marocain , et il saute aujourd’hui sur un litige commercial pour régler définitivement son compte à Ali Amar via une justice de vengeance. Une méthode qui rappelle terriblement celle du voisin tunisien et son acharnement contre le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik qui a été emprisonné après une affaire similaire montée de toutes pièces.
Sans présumer de la suite des évènements et quel qu’en soit l’aboutissement, on veut à mon sens juger dans cette affaire un délit d’opinion sous couvert d’un délit de droit de commun. Vieilles recette et méthode de machination.
Par Larbi le mardi, juin 8 2010,
Ali Amar est accusé d'avoir "volé" un ordinateur . Zineb El Rhazoui est accusée d'être "sa complice".
Sophie G. , une graphiste casablancaise, a porté plainte contre Ali Amar . Selon le procès-verbal publié par cette annexe de la police qu’est devenu Al Massae, la plaignante a argué qu’elle a conclu un contrat avec Abdelhadi Alami pour réaliser une maquette pour son futur quotidien contre une somme de 140.000 Dhs. Dans sa disposition la plaignante affirme que le directeur de l’hebdomadaire Le Temps, Abdelkhalek Zine, lui a demandé d’associer Ali Amar dans son travail attendu que le dernier sera rémunéré pour sa contribution à hauteur de 40.000 Dhs. La plaignante a argué que face au refus de Abdelkhalek Zine de payer Ali Amar pour sa contribution ce dernier a volé un ordinateur du siège de la société, contenant la maquette du journal, et ce en complicité de Zineb Zineb El Ghazoui. Madame Sophie G. a déposé une plainte contre Ali Amar pour « vol d’un ordinateur portable » .
Pour sa défense Ali Amar argue qu’en 2007, il a fondé la société GRAPHIC FACTORY avec Sophie G. chacun détenant la moitié des parts sociales. Qu’après l’affaire Le Journal il n’était plus en mesure de vendre ses parts sociales dans GRAPHIC FACTORY mais il en restait propriétaire et que , plus est , il était contraint de partir à l’étranger. Que profitant de la situation Sophie G. a fondé une autre société siégeant dans le local de GRAPHIC FACTORY et qu’elle a illégalement transféré le portefeuille client de GRAPHIC FACTORY à son nom. Ali Amar rajoute qu’à son retour il a informé Sophie G. de l’illégalité de son action, de l’illégalité de son expropriation du siège social de GRAPHIC FACTORY ainsi que ses ordinateurs et lui a notifié qu’il voulait récupérer les immobilisations de la société puisqu’il qu’il est légalement toujours coactionnaire et gérant de la société. Il rajoute qu’il ne pourrait être poursuivi pour vol d’ordinateur car non seulement ce dernier est propriété de Tri Media , l’ancienne société éditrice du journal, mais en tout état de cause il l’a récupéré au siège de GRAPHIC FACTORY et qu’il détient les clés les clés des locaux pour la raison toute simple : il est toujours le gérant légal de GRAPHIC FACTORY .
Le registre de commerce du Tribunal de Commerce de Casablanca confirme les dires de Ali Amar qui est légalement actionnaire et gérant de la société GRAPHIC FACTORY , Agence de Graphisme et de Communication, sis 61 Avenue des FAR – Sidi Belyoutt :

Voilà pour les versions des deux parties. Ce litige commercial devrait se régler au tribunal et un juge devrait trancher et départager les deux protagonistes. N’est que l’occasion était trop belle que pour les autorités la rate.
Vendredi dernier à 5h45 du matin, c’est toute une unité de police composée, excusez du peu, du chef de la Police Judiciaire, du chef de la brigade préfectorale de Casablanca ainsi que 15 officiers de Police Judiciaire qui a envahi le domicile de Zineb El Rhazoui qui héberge également Ali Amar. Cet incroyable déploiement policier est confirmé par le journal Al Massae qui, comme chacun le sait, ne se compte pas parmi les amis des deux journalistes. Même pour l’arrestation d’un trafiquant de drogue ou d’un chef d’une cellule terroriste on n’aurait pas mobilisé autant de forces ! C’est dire l’acharnement des autorités marocaines.
Les forces de l’ordre, cette fois en se basant uniquement sur le communiqué des deux journalistes, semble plus préoccupés par la vie privée des deux journalistes que d’une perquisition dans une affaire de vol présumé d’ordinateur. A défaut de pouvoir passer les gens par les armes, on fouine dans leur vie privé, leurs petites histoires. Fouiner fouiner…. on trouvera toujours quelque chose pour fabriquer un crime ou un délit.
Après un interrogatoire fleuve de 12 heures, Zineb El Rhazoui et Ali Amar ont été relâchés vendredi 4 juin à 19h30. Ils auraient été interrogés surtout sur leur vie privée et leur relation, l’affaire de l’ordinateur présumé volé ayant été reléguée en second plan.
Ce lundi soir , en rentrant de chez son frère, Ali Amar a été interpellé à nouveau dans une rue de Rabat. Il a été placé en garde à vue et devrait être déféré devant le parquet de Casablanca « pour vol ».
Ici gagnons en clarté ce qu’on perdra en non-dits : En ce qui me concerne je ne fais aucune confiance dans la justice marocaine. Il s’agit sans doute d’une vengeance du pouvoir contre l’auteur de « Mohammed VI : Le grand malentendu » , un livre à charge contre le roi Mohammed VI , qui a été interdit au Maroc. Le pouvoir n’a jamais digéré la sortie de ce livre , écrit de surcroît par un journaliste marocain , et il saute aujourd’hui sur un litige commercial pour régler définitivement son compte à Ali Amar via une justice de vengeance. Une méthode qui rappelle terriblement celle du voisin tunisien et son acharnement contre le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik qui a été emprisonné après une affaire similaire montée de toutes pièces.
Sans présumer de la suite des évènements et quel qu’en soit l’aboutissement, on veut à mon sens juger dans cette affaire un délit d’opinion sous couvert d’un délit de droit de commun. Vieilles recette et méthode de machination.
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