
Des dizaines de militants juifs d'extrême droite ont défilé sous haute protection policière dans un quartier arabe de Jérusalem-Est, dimanche, pour affirmer la souveraineté juive sur toute la ville annexée par Israël.
Cette marche a commencé au moment où l'envoyé spécial américain George Mitchell rencontrait le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour discuter du processus de paix.
Elle a été qualifiée de « provocatrice » par toute la classe politique de l'État hébreu, y compris par le camp de la droite nationaliste.
« Il est honteux qu'une telle provocation ait eu lieu. J'aurais mieux aimé que cela n'arrive pas », a réagi le ministre des Infrastructures, Uzi Landau, membre du parti nationaliste Yisrael Beitenou.
Benjamin Netanyahou, avait demandé la veille à la police d'annuler le défilé, mais sa requête a été rejetée par la justice.
La marche s'est déroulée sans accrochage majeur. Les manifestants juifs ont déambulé, avec leur drapeau national, dans Silwan, près d'un site israélien de fouilles archéologiques controversées. Ils ont dénoncé la construction arabe, à leur avis illégale, sur des sites historiques juifs.
Les résidents palestiniens ont rétorqué en scandant des slogans et des insultes et en frappant sur des casseroles, de leur balcon et de leur toit.
L'Agence France Presse rapporte que de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres à des policiers israéliens, faisant quelques blessés.
Dans la rue, des pacifistes ont appelé à la réconciliation entre les deux peuples.
Mais selon les militants d'extrême droite, dont le politicien Baruch Marzel, le processus de paix, qu'ils apparentent aux chambres à gaz à l'ère nazie, est néfaste.
M. Marzel juge que George Mitchell devrait se mêler de ses affaires et accuse même son patron, Barack Obama, d'être le pire raciste de l'histoire des États-Unis, parce qu'il empêche les Juifs de s'établir où ils veulent. Et ça, dit-il, « c'est vouloir la destruction d'Israël ».
Peu d'avancées, dit George Mitchell
Par ailleurs, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a achevé dimanche une mission de trois jours en vue d'une reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, suspendues depuis décembre 2008.
Aucun progrès significatif n'a été enregistré. Toutefois, M. Mitchell a dit, par voie de communiqué, avoir eu « des entretiens positifs et productifs » avec les dirigeants des deux camps.
Il compte revenir dans la région dès la semaine prochaine.
Les Palestiniens posent comme condition préalable à toute reprise du dialogue le gel des constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Mais Israël s'y refuse.
D'après le reportage d'Anyck Béraud
Commentaire