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La Hongrie s'apprête à basculer à droite

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  • La Hongrie s'apprête à basculer à droite

    La Hongrie, qui exercera au premier semestre 2011 la présidence de l'Union européenne, se prépare à un bouleversement de son paysage politique lors des élections législatives des 11 et 25 avril. Tous les instituts de sondage prédisent une majorité absolue, peut-être même des deux tiers, à la principale force de l'opposition de droite, le Fidesz, de l'ancien premier ministre Viktor Orban.

    L'autre enjeu de ce scrutin législatif, le sixième depuis la fin du communisme il y a vingt ans, sera de confirmer ou non la poussée du parti d'extrême droite Jobbik, qui a capté d'emblée près de 15 % des voix aux élections européennes en 2009, déjouant alors tous les pronostics.

    Sur sa lancée, le parti de Gabor Vona et de Krisztina Morvai, ses deux figures de proue, s'est donné pour objectif de décrocher la deuxième place au Parlement, devant MSZP, le Parti socialiste hongrois.

    Au pouvoir depuis 2002, ce dernier est usé par des affaires de corruption qui ont écœuré l'opinion publiqu, et par la politique de rigueur budgétaire qu'ils ont dû se résoudre à mener, avec le secours du Fonds monétaire international, pour sauver le pays de la banqueroute.

    Mais il semble que le Jobbik (son nom joue à la fois sur l'idée de "droite" et de "meilleur") a visé trop haut, et devra se contenter de la troisième place. Les derniers sondages lui accordent de 13 à 15 % des suffrages, le seuil minimum pour entrer au Parlement étant de 5 %. Tout en maintenant son exigence d'un "changement radical" – mot d'ordre de sa campagne –, il a mis en sourdine ses diatribes contre les juifs et la "criminalité tzigane", afin de mieux se concentrer sur la lutte contre le chômage ou les politiciens corrompus. Le thème du grand capital étranger, avide des richesses nationales, reste cependant un axe majeur de son discours.

    OBJECTIF POUR LA DROITE : LA MAJORITÉ DES DEUX TIERS

    L'une des raisons du tassement des intentions de vote pour l'extrême droite est sans doute l'attitude du Fidesz. Assuré de pouvoir gouverner seul, Viktor Orban n'a plus besoin de ménager le Jobbik et l'a traité en adversaire depuis des mois. En revanche, le futur chef de gouvernement s'est bien gardé de préciser son programme, se bornant à surfer sur la vague des sondages sans prendre le risque d'irriter les électeurs. S'il atteint 57 à 60 % des suffrages exprimés, le Fidesz peut remporter 66 % des sièges, le jeu complexe du système électoral hongrois, qui combine scrutin uninominal et listes des partis, augmentant la part du vainqueur. Dans ce cas de figure, qui ne sera décidé qu'à l'issue du second tour, M. Orban serait en mesure de mener des réformes approfondies du système économique et politique, sans s'embarrasser d'une opposition réduite à la portion congrue.

    Les deux petits partis qui ont participé depuis quinze ans aux coalitions gouvernementales, le Forum démocratique hongrois, de l'économiste Lajos Bokros, et l'Alliance des démocrates libres, qui regroupe ce qui reste des libéraux, n'ont pratiquement aucune chance de retrouver une représentation parlementaire.

    La surprise pourrait venir du très jeune parti LMP (Faire de la politique autrement), une formation libérale qui prend modèle sur les Verts, crédité de 5 à 7 % des intentions de vote. Son affiche la plus marquante montre une petite fille blonde avec un petit garçon tzigane, symbole d'une politique d'intégration de la minorité la plus marginalisée d'Europe centrale.

    Par Le Monde
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