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Réfugiés : De plus en plus d’Irakiens au Maroc

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  • Réfugiés : De plus en plus d’Irakiens au Maroc

    • Sur les quelque 800 reconnus par le HCR, 1 sur cinq est irakien.
    • Ils ne sont pas seulement Subsahariens, ils viennent aussi d’Inde, du Bangladesh et du Pakistan.
    • Le statut de réfugié n’est pas encore reconnu par les autorités marocaines.
    Ils sont au moins 10.000 à évoluer parmi nous, principalement dans les
    grandes villes. Et il ne s’agit que d’un chiffre estimatif. Ils, ce sont les émigrés en situation irrégulière. Et «contrairement aux apparences, les migrants «mixtes» qui arrivent au Maroc ne sont pas exclusivement africains. Ils viennent aussi du Bangladesh, de l’Inde et du Pakistan. Ces derniers débarquent au Maroc via le Niger et l’Algérie. Sur la liste figure un nombre croissant d’Irakiens qui arrivent par l’aéroport de Casablanca en provenance de Damas ou Amman», fait noter un rapport rendu public, le 31 mars, par le HCR.

    Combien d’entre ces émigrés clandestins arrivent-ils à arracher le très convoité statut de réfugié ? «Seulement quelque 750 à 800 personnes, soit moins d’un pour cent au total», affirme le rapport du HCR. Sauf, que «même avec la carte de réfugié délivrée par le HCR, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge», commente Paulin Kuanzambi, porte-parole du Rassemblement de tous les réfugiés au Maroc (RTRM). Et pour cause, les quelque 800 réfugiés qui vivent officiellement au Maroc ne sont toujours pas reconnus en tant que tels par le gouvernement marocain. «Nous ne disposons pas de carte de séjour marocaine, et encore moins d’un titre de voyage qui nous permette de nous déplacer à l’étranger.

    Bref : nous vivons comme des poissons dans un aquarium»
    , affirme amèrement notre interlocuteur. La loi adoptée en 2003 ne prévoit pas effectivement ce genre de mesures. Cette loi les prémunit des procédures de refoulement, elle permet une assistance à ceux qui ont bénéficié d’un retour concerté à leur pays et offre des voies de recours en cas de refoulement abusif. Pour le reste, la législation marocaine est très limitée.

    En réalité, il n’existe pas de cadre juridique pour les réfugiés. En conséquence, les quelque 800 reconnus par le HCR ne peuvent toujours pas avoir un accès garanti à un poste d’emploi pour vivre dignement. «Nous vivons de l’assistance. Et encore, seuls quelques-uns parmi nous peuvent y avoir accès», affirme le porte-parole du RTRM. Ces «quelques-uns» sont les plus vulnérables. C’est-à-dire les femmes seules ayant des enfants à charge. Mais, là encore, cette «assistance» semble dérisoire. Exemple : «je viens de recevoir une mère de trois enfants qui perçoit une assistance de 800 DH par mois», confie Paulin Kuanzambi.
    Paulin Kuanzambi, porte-parole du Rassemblement de tous les réfugiés au Maroc : «nous vivons comme des poissons dans un aquarium».
    Résultat : «bloqués par l’absence d’un statut juridique reconnu ainsi que par des différences ethniques et linguistiques, les réfugiés, comme les migrants, ont du mal à établir des moyens d’existence durables au Maroc».

    Une situation d’autant plus précaire que, selon le HCR, «dans un contexte où il y a des niveaux élevés de chômage, où de nombreux Marocains voudraient émigrer par n’importe quel moyen, et où la présence de ressortissants étrangers irréguliers est de plus en plus visible, il existe un risque d’animosité croissante envers tous les nouveaux arrivants, indépendamment de leur statut».

    Un scénario que le HCR veut certainement éviter à tout prix. Pour ce faire, il propose quelques recommandations. En premier, commencer par «établir des mécanismes et procédures efficaces de détermination du statut de réfugié et, ce faisant, réduire le nombre de cas qui existaient auparavant».

    En deuxième lieu, le HCR devrait améliorer le budget consacré au Maroc pour «élargir l’éventail des activités opérationnelles soutenues par l’organisation, en particulier celles liées aux moyens de subsistance et à l’autonomie». Autre piste à explorer : celle des MRE. Le rapport du HCR identifie, en effet, la diaspora marocaine comme étant «une source inexploitée de partenariat potentiel, car ses membres pourraient être incités à jouer un rôle dans la défense des droits humains pour les ressortissants étrangers au Maroc, y compris les réfugiés».

    Seulement, comme le reconnaît le HCR, «il n’y a pas de solutions miracle au problème de la protection des réfugiés et la migration mixte au Maroc». Le rapport du HCR conclut, néanmoins que, «des réponses efficaces au problème de la protection des réfugiés et la migration mixte au Maroc ne seront pas trouvées seulement au Maroc». Tous les intervenants clés, y compris les bureaux du HCR, «ont particulièrement besoin de s’assurer de la mise en place de mécanismes efficaces en matière de coordination, d’information et des meilleures pratiques aux niveaux régional et interrégional».
    Statistiques : Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
    Fin 2008, le nombre total des réfugiés au Maroc s’élevait à 750 personnes. Ils sont originaires principalement de Côte d’Ivoire (36%) et de la République démocratique du Congo (27%). Les Irakiens représentent le troisième plus grand groupe de réfugiés (18%) et celui qui connaît la plus grande croissance. Parmi les réfugiés, 18% sont des femmes adultes et 25% des enfants.

    Par ailleurs, la migration irrégulière au Maroc reste une préoccupation majeure pour les autorités. Selon les chiffres officiels, entre 2004 et 2008, quelque 8.673 immigrés clandestins ont été renvoyés dans leur pays d’origine (principalement le Sénégal et le Mali). Selon la même source, et pour la même période, plus de 65.000 personnes ont été interceptées lors de contrôles d’identité ou lors de tentatives de franchir les frontières avec les présides de Sebta et Melilia.

    Tahar abou el farah 5 avril 2010 à 8 h 00 min

    Des Subsahariens en sit-in l’année dernière à Rabat.
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