par Yazid Alilat
L'émissaire des Nations unies pour le Sahara Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, effectue une nouvelle tournée dans la région pour tenter de faire avancer le dossier de décolonisation au Sahara Occidental. Vendredi, il a achevé ses entretiens avec les responsables marocains, après avoir discuté à Tétouan, la veille, avec le roi du Maroc. Cette autre initiative de l'émissaire de M. Ban Kimoon s'intègre dans le cadre des efforts de l'Onu pour aplanir les points de divergences entre les parties au conflit, d'autant que le cadre approprié pour des négociations directes, ouvrant la voie à un référendum d'autodétermination dans ce territoire, existe déjà. Pour autant, ce n'est toujours pas le cas, et le conflit ou plutôt les obstacles à sa résolution persistent toujours. M. Ross, après ses entretiens avec la partie marocaine, a fait part de «sa conviction que ce conflit pouvait être résolu grâce à la volonté de chacun».
«C'est mon intime conviction que, grâce à la bonne volonté de chacun, nous parviendrons à résoudre cette question qui pèse sur la région depuis 35 ans», a-t-il souligné après avoir rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri. Au Maroc, il a abordé les prochaines étapes dans la recherche d'un règlement politique du conflit du Sahara Occidental basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Après le Maroc, il devra se rendre dans les territoires sahraouis libérés, ensuite à Nouakchott et probablement à Alger.
Mais, si l'envoyé personnel du SG de l'Onu a été très positif dans ses déclarations, le Maroc reste étrangement arcbouté à sa position de colonisation du Sahara Occidental. Pire, Rabat n'entend plus se conformer aux résolutions de l'Onu, sur la tenue d'un référendum au Sahara Occidental, jugeant cette option obsolète.
Le chef de la diplomatie marocaine l'a répété à l'issue de ses discussions avec M. Ross. Il a déclaré que, pour le Sahara Occidental, le Maroc avait opté en faveur d'un statut de large autonomie sous sa souveraineté, et a affirmé que l'option de l'indépendance du Sahara Occidental est rejetée. «Les vieux schémas» (référendum d'autodétermination au Sahara Occidental) sont définitivement écartés et l'indépendance est impossible». Des déclarations qui confirment un peu plus l'entêtement du Maroc à refuser de travailler avec la communauté internationale pour une solution équitable, juste et définitive à ce dernier dossier de décolonisation en Afrique. Des déclarations qui, en outre, torpillent à l'avance tous les efforts du représentant du SG de l'ONU pour faire aboutir le processus de règlement de ce conflit.
Cependant, les responsables sahraouis restent mesurés et appellent les autorités marocaines à coopérer pour clore ce dossier de décolonisation, vieux de plus de 35 ans.
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