Je n’aime pas trop disserter sur la contradiction historique entre les valeurs d’une Nation et ses actions économiques, politiques et militaires. Sans doute parce que ça représente le deux poids deux mesures qu’exercent les puissances dites «démocratiques» dans le monde, et sur lequel se base l‘ordre inégalitaire dans lequel nous vivons. Mais si on se penche sur le cas de la France, c’est vachement plus marrant : le pays des lumières, des droits de l’Homme et de l’ordre juste, la nation la plus moralisante du monde se retrouve aujourd’hui en face d’une histoire faite de guerres, de colonisation et d’exploitation.
Si le mythe fondateur de la république française se retrouve dans les œuvres des lumières, il est édifiant de s’intéresser aux pensées de ces derniers. A une époque où l’antiracisme ne faisait pas encore le commerce des bien-penseurs, il ya quelques réflexions relayées par un humoriste qui fait l’objet d’une véritable inquisition : Dieudonné, une réflexion de l’un des philosophes les plus influents de son époque à savoir Montesquieu, et qui disait, en parlant des noirs dans son fameux bouquin «L’esprit des lois» : «On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne dans un corps tout noir (...) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ». Belle dénotation du mépris caractériel de l’homme blanc envers les autres races, sans parler de la réflexion de l’auteur du contrat social, théorie sur laquelle se base tout l’ordre social européen : «[Les noirs] sont aussi singuliers par leur caractère que par leur couleur…».
Comment peut-on croire qu’une pensée qui prône la supériorité naturelle d’une race sur une autre, et donc d’une nation sur une autre, peut être à l’origine de la proclamation d’une Déclaration Universelle Des Droits de l’Homme (blanc) et du Citoyen (européen), ça remet en cause toute la véracité de cette prophétie, et par là tout le «combat» mené par l’ensemble des pays qui s’en réclament, pour la liberté et la démocratie. Vous pouvez croire vous, à ce que les dirigeants de ce pays qui ont l’arrogance de critiquer d’autres systèmes de valeurs, notamment la situation des femmes, alors que celui-ci n’a reconnu à cette dernière le droit de vote qu’en 1945, et le droit d’avoir un compte bancaire qu’en 1968 ? Je pensais que la révolution a eu lieu en 1789 moi. Comment le président à la tête de cet état continue-t-il a refuser le droit à la Turquie d’intégrer l’union européenne, en argumentant que cette dernière ne reconnait pas le génocide arménien, alors que lui-même refuse de reconnaitre les atrocités qu’a commises son armée dans les colonies ? Et qui a même eu l’idée extraordinaire de parler des «bienfaits» de la colonisation.
La colonisation, parlons-en ! Les nostalgiques de l’empire, ainsi que les béni-oui-oui des anciennes colonies, veulent absolument croire que la présence étrangère dans un pays est bénéfique, avec le lot de «nouveautés» techniques et d’enseignements didactiques qu’elle amène. Si cela peut être vérifié par des vérités historiques, elles ne représentent qu’un dommage collatéral d’une politique d’exploitation d’un pays par un autre, de son assujettissement par la force, et du pillage de ses ressources. «Sans la France, on aurait pas pu construire l’après-Independence», une phrase aussi bête que contradictoire, sans la France on aurait pas eu «d’après-Independence» à construire, on aurait suivi le cycle d’évolution naturelle d’une nation vers un ordre plus égalitaire, et surtout vers une législation et un encadrement économique plus adapté à son contexte. «Le marocain des années 20 était pouilleux et analphabète», la théorie de l’indigène est bien ancrée, même dans nos mentalités supposées être affranchie de l’aliénation coloniale. Le marocain des années 20 est le résultats d’une politique cohérente établie par les puissances impérialistes afin d’étouffer économiquement le pays, et ainsi donc, le prédestiner à l’invasion.
La France a quand même eu l’idée géniale de laisser tomber ses colonies pour mettre en place la France-Afrique, à savoir une colonisation économique sans le cadre juridique adéquat. Mais heureusement, cette aberration a finalement eu une connotation négative alors qu’elle a été le noyau de toute la politique étrangère de l’hexagone entre les années 50 et 80. Cependant, avec la mise en place de régimes anti-démocratiques dans les anciennes colonies, beaucoup d’immigrés africains ont voulu rejoindre l’eldorado. L’immigration comme effet boomerang, une idée que beaucoup de responsables français n’arrivent toujours par à percuter. Pourtant c’est une idée tellement logique : tu t’installes dans un continent, tu vides ses caisses, alors c’est un peu normal que les populations de ce même continent veulent s’installer à leur tour chez toi. Sauf que le problème ne s’est pas posé au commencement, mais c’est bien aujourd’hui qu’il dérange par les liens de corrélation que mettent en place les pourfendeur de la politique de la peur, entre immigration et désordre social.
En effet, l’immigration n’a pas posé problème quand l’urgence était celle de la reconstruction de l’économie française, quand des travailleurs travaillaient pour un rien dans une usine toute leur vie pour le même salaire. Elle a posé problème quand la politique de ghettoïsation a crée des générations paumées.
A ce titre, j’ai vu dernièrement un débat entre un chroniqueur (Eric Zemmour) et le philosophe Tarik Ramadhan. Pour le premier, la France doit rejeter le modèle communautariste (anglais), et continuer sur celui de l’assimilation, celui a qui a permis l’intégration des immigrés espagnols, italiens et portugais. La mauvaise foi ne tue pas, si c’était le cas on aurait enterré Zemmour il ya longtemps. Car déjà les immigrés «assimilés» viennent d’un bloc culturel semblable à celui de la France, et ils n’ont pas vraiment connu le même sort que les travailleurs africains. Comment peut-on prétendre vouloir assimiler des gens en les déconnectant complètement de l’actualité française, en les laissant vivre entre eux, et en leur reprochant après de ne pas s’ouvrir sur la culture française et d’importer des traditions étrangères à celle-ci ?!
J’ai posé trop de questions rhétoriques aujourd’hui, c’est énervant je sais mais répondre à ces questions relève de l’absurde, la contradiction étant tout simplement flagrante. Sinon, on m’a toujours reproché de critiquer ce pays alors que j’écris en français, sur ce point je me tiendrais à la pensée de Kateb Yacine, qui disait que cette langue est un butin de guerre. Donc la rejeter, c’est leur donner l’occasion de se foutre encore mieux de notre gueule…
Abdessamad Naimi.
Si le mythe fondateur de la république française se retrouve dans les œuvres des lumières, il est édifiant de s’intéresser aux pensées de ces derniers. A une époque où l’antiracisme ne faisait pas encore le commerce des bien-penseurs, il ya quelques réflexions relayées par un humoriste qui fait l’objet d’une véritable inquisition : Dieudonné, une réflexion de l’un des philosophes les plus influents de son époque à savoir Montesquieu, et qui disait, en parlant des noirs dans son fameux bouquin «L’esprit des lois» : «On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne dans un corps tout noir (...) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ». Belle dénotation du mépris caractériel de l’homme blanc envers les autres races, sans parler de la réflexion de l’auteur du contrat social, théorie sur laquelle se base tout l’ordre social européen : «[Les noirs] sont aussi singuliers par leur caractère que par leur couleur…».
Comment peut-on croire qu’une pensée qui prône la supériorité naturelle d’une race sur une autre, et donc d’une nation sur une autre, peut être à l’origine de la proclamation d’une Déclaration Universelle Des Droits de l’Homme (blanc) et du Citoyen (européen), ça remet en cause toute la véracité de cette prophétie, et par là tout le «combat» mené par l’ensemble des pays qui s’en réclament, pour la liberté et la démocratie. Vous pouvez croire vous, à ce que les dirigeants de ce pays qui ont l’arrogance de critiquer d’autres systèmes de valeurs, notamment la situation des femmes, alors que celui-ci n’a reconnu à cette dernière le droit de vote qu’en 1945, et le droit d’avoir un compte bancaire qu’en 1968 ? Je pensais que la révolution a eu lieu en 1789 moi. Comment le président à la tête de cet état continue-t-il a refuser le droit à la Turquie d’intégrer l’union européenne, en argumentant que cette dernière ne reconnait pas le génocide arménien, alors que lui-même refuse de reconnaitre les atrocités qu’a commises son armée dans les colonies ? Et qui a même eu l’idée extraordinaire de parler des «bienfaits» de la colonisation.
La colonisation, parlons-en ! Les nostalgiques de l’empire, ainsi que les béni-oui-oui des anciennes colonies, veulent absolument croire que la présence étrangère dans un pays est bénéfique, avec le lot de «nouveautés» techniques et d’enseignements didactiques qu’elle amène. Si cela peut être vérifié par des vérités historiques, elles ne représentent qu’un dommage collatéral d’une politique d’exploitation d’un pays par un autre, de son assujettissement par la force, et du pillage de ses ressources. «Sans la France, on aurait pas pu construire l’après-Independence», une phrase aussi bête que contradictoire, sans la France on aurait pas eu «d’après-Independence» à construire, on aurait suivi le cycle d’évolution naturelle d’une nation vers un ordre plus égalitaire, et surtout vers une législation et un encadrement économique plus adapté à son contexte. «Le marocain des années 20 était pouilleux et analphabète», la théorie de l’indigène est bien ancrée, même dans nos mentalités supposées être affranchie de l’aliénation coloniale. Le marocain des années 20 est le résultats d’une politique cohérente établie par les puissances impérialistes afin d’étouffer économiquement le pays, et ainsi donc, le prédestiner à l’invasion.
La France a quand même eu l’idée géniale de laisser tomber ses colonies pour mettre en place la France-Afrique, à savoir une colonisation économique sans le cadre juridique adéquat. Mais heureusement, cette aberration a finalement eu une connotation négative alors qu’elle a été le noyau de toute la politique étrangère de l’hexagone entre les années 50 et 80. Cependant, avec la mise en place de régimes anti-démocratiques dans les anciennes colonies, beaucoup d’immigrés africains ont voulu rejoindre l’eldorado. L’immigration comme effet boomerang, une idée que beaucoup de responsables français n’arrivent toujours par à percuter. Pourtant c’est une idée tellement logique : tu t’installes dans un continent, tu vides ses caisses, alors c’est un peu normal que les populations de ce même continent veulent s’installer à leur tour chez toi. Sauf que le problème ne s’est pas posé au commencement, mais c’est bien aujourd’hui qu’il dérange par les liens de corrélation que mettent en place les pourfendeur de la politique de la peur, entre immigration et désordre social.
En effet, l’immigration n’a pas posé problème quand l’urgence était celle de la reconstruction de l’économie française, quand des travailleurs travaillaient pour un rien dans une usine toute leur vie pour le même salaire. Elle a posé problème quand la politique de ghettoïsation a crée des générations paumées.
A ce titre, j’ai vu dernièrement un débat entre un chroniqueur (Eric Zemmour) et le philosophe Tarik Ramadhan. Pour le premier, la France doit rejeter le modèle communautariste (anglais), et continuer sur celui de l’assimilation, celui a qui a permis l’intégration des immigrés espagnols, italiens et portugais. La mauvaise foi ne tue pas, si c’était le cas on aurait enterré Zemmour il ya longtemps. Car déjà les immigrés «assimilés» viennent d’un bloc culturel semblable à celui de la France, et ils n’ont pas vraiment connu le même sort que les travailleurs africains. Comment peut-on prétendre vouloir assimiler des gens en les déconnectant complètement de l’actualité française, en les laissant vivre entre eux, et en leur reprochant après de ne pas s’ouvrir sur la culture française et d’importer des traditions étrangères à celle-ci ?!
J’ai posé trop de questions rhétoriques aujourd’hui, c’est énervant je sais mais répondre à ces questions relève de l’absurde, la contradiction étant tout simplement flagrante. Sinon, on m’a toujours reproché de critiquer ce pays alors que j’écris en français, sur ce point je me tiendrais à la pensée de Kateb Yacine, qui disait que cette langue est un butin de guerre. Donc la rejeter, c’est leur donner l’occasion de se foutre encore mieux de notre gueule…
Abdessamad Naimi.