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La Mauritanie a exprimé, lundi 22 février, son "indignation" concernant la libération de quatre Salafistes emprisonnés la semaine dernière au Mali, et elle a rappelé ses ambassadeurs dans le pays pour des "consultations" sur cette affaire.
"Dans une initiative surprenante, les autorités maliennes ont rendu à une organisation terroriste un citoyen mauritanien recherché par la justice du pays", a fait savoir dans un communiqué le Ministère mauritanien des Affaires Etrangères et de la Coopération (MAEC), ajoutant que cette mesure représente "une violation des accords signés entre les deux pays dans les domaines de la coopération judiciaire et de la coordination en matière de sécurité".
Les autorités maliennes ont libéré le 18 février les quatre prisonniers, dans ce que les analystes considèrent comme un accord pris pour sauver la vie de Pierre Camatte. Le citoyen français avait été kidnappé en novembre dernier au Mali par Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), qui a également revendiqué l'enlèvement de trois humanitaires espagnols et d'un couple italien en Mauritanie.
Un des leaders de l'Union pour le Parti de la République au pouvoir, Saleh Ould Dehmach, a déclaré à Magharebia le 21 février:"Avec tout le respect que je dois à la souveraineté malienne, je pense qu'une telle démarche, sans précédent, représente un danger pour la région toute entière".
"Les autorités maliennes auraient dû respecter les droits de leur voisin avant de prendre une telle décision", affirme le responsable de l'UPR. "C'est davantage encore qu'une récompense pour un groupe de hors-la-loi".
Dehmach a déclaré que la Mauritanie n'est pas intimidée par des groupes tels qu'Al Qaida et que "les autorités mauritaniennes ont mobilisé les forces de sécurité...pour contrecarrer les plans de groupes terroristes qui mènent des opérations criminelles dans la région et prennent des étrangers en otages".
Selon l'AFP, un conseiller du Président malien Amadou Toumani Touré aurait dit en réponse aux critiques : "Nous avions un problème : Comment faire tout ce que nous pouvions pour sauver la vie du citoyen français".
"C'était notre devoir de demander aux populations du nord (du Mali) de s'impliquer. Nous devions cela à la France, un pays ami", a déclaré le conseiller à l'agence le 22 février.
Mais de nombreux mauritaniens contactés par Magharebia disent qu'en cédant aux revendications d'Al Qaida, le Mali risque de faire du kidnapping des étrangers un commerce profitable dans toute la région, avec des conséquences pour le développement qui pourraient s'avérer lourdes.
"Je pense que l'état malien aurait dû remettre le terroriste mauritanien recherché au gouvernement du pays au lieu de lui rendre sa liberté", dit Saeid Bouh Ould Lemrabott, commerçant. "Libérer des activistes d'Al Qaida et payer des rançons fera augmenter toutes les formes de terrorisme, y-compris le commerce des étrangers".
Sidi Ould Vall, banquier vivant à Nouakchott, dit à Magharebia: "Il semble que le Mali ait cédé face à la pression croissante de la France afin d'obtenir la liberté de son citoyen, kidnappé par AQMI, ce qui va certainement donner bon moral à la clique terroriste qui vit aux dépens des tragédies et des souffrances des populations".
"Il n'y a pas de doute que ce qu'a fait le Mali va avoir des conséquences négatives, en particulier pour la Mauritanie et pour l'Algérie", ajoute-t-il.
Bernard Kouchner, Ministre français des Affaires Etrangères, s'est rendu deux fois au Mali au cours des deux dernières semaines pour tenter de sauver Camatte, qui a dû par deux fois affronter les ultimatums d'Al Qaida exigeant un accord en échange de sa vie.
"Echanger des activistes d'Al Qaida contre un étranger au Mali ouvrira grand la porte au marchandage portant sur les militants d'AQMI emprisonnés en Mauritanie, ce qui va placer probablement le gouvernement mauritanien sous une pression énorme", déclare l'analyste politique Ahmed Ould Moujtaba à Magharebia
Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud pour Magharebia à Nouakchott — 23/02/10
"Dans une initiative surprenante, les autorités maliennes ont rendu à une organisation terroriste un citoyen mauritanien recherché par la justice du pays", a fait savoir dans un communiqué le Ministère mauritanien des Affaires Etrangères et de la Coopération (MAEC), ajoutant que cette mesure représente "une violation des accords signés entre les deux pays dans les domaines de la coopération judiciaire et de la coordination en matière de sécurité".
Les autorités maliennes ont libéré le 18 février les quatre prisonniers, dans ce que les analystes considèrent comme un accord pris pour sauver la vie de Pierre Camatte. Le citoyen français avait été kidnappé en novembre dernier au Mali par Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), qui a également revendiqué l'enlèvement de trois humanitaires espagnols et d'un couple italien en Mauritanie.
Un des leaders de l'Union pour le Parti de la République au pouvoir, Saleh Ould Dehmach, a déclaré à Magharebia le 21 février:"Avec tout le respect que je dois à la souveraineté malienne, je pense qu'une telle démarche, sans précédent, représente un danger pour la région toute entière".
"Les autorités maliennes auraient dû respecter les droits de leur voisin avant de prendre une telle décision", affirme le responsable de l'UPR. "C'est davantage encore qu'une récompense pour un groupe de hors-la-loi".
Dehmach a déclaré que la Mauritanie n'est pas intimidée par des groupes tels qu'Al Qaida et que "les autorités mauritaniennes ont mobilisé les forces de sécurité...pour contrecarrer les plans de groupes terroristes qui mènent des opérations criminelles dans la région et prennent des étrangers en otages".
Selon l'AFP, un conseiller du Président malien Amadou Toumani Touré aurait dit en réponse aux critiques : "Nous avions un problème : Comment faire tout ce que nous pouvions pour sauver la vie du citoyen français".
"C'était notre devoir de demander aux populations du nord (du Mali) de s'impliquer. Nous devions cela à la France, un pays ami", a déclaré le conseiller à l'agence le 22 février.
Mais de nombreux mauritaniens contactés par Magharebia disent qu'en cédant aux revendications d'Al Qaida, le Mali risque de faire du kidnapping des étrangers un commerce profitable dans toute la région, avec des conséquences pour le développement qui pourraient s'avérer lourdes.
"Je pense que l'état malien aurait dû remettre le terroriste mauritanien recherché au gouvernement du pays au lieu de lui rendre sa liberté", dit Saeid Bouh Ould Lemrabott, commerçant. "Libérer des activistes d'Al Qaida et payer des rançons fera augmenter toutes les formes de terrorisme, y-compris le commerce des étrangers".
Sidi Ould Vall, banquier vivant à Nouakchott, dit à Magharebia: "Il semble que le Mali ait cédé face à la pression croissante de la France afin d'obtenir la liberté de son citoyen, kidnappé par AQMI, ce qui va certainement donner bon moral à la clique terroriste qui vit aux dépens des tragédies et des souffrances des populations".
"Il n'y a pas de doute que ce qu'a fait le Mali va avoir des conséquences négatives, en particulier pour la Mauritanie et pour l'Algérie", ajoute-t-il.
Bernard Kouchner, Ministre français des Affaires Etrangères, s'est rendu deux fois au Mali au cours des deux dernières semaines pour tenter de sauver Camatte, qui a dû par deux fois affronter les ultimatums d'Al Qaida exigeant un accord en échange de sa vie.
"Echanger des activistes d'Al Qaida contre un étranger au Mali ouvrira grand la porte au marchandage portant sur les militants d'AQMI emprisonnés en Mauritanie, ce qui va placer probablement le gouvernement mauritanien sous une pression énorme", déclare l'analyste politique Ahmed Ould Moujtaba à Magharebia
Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud pour Magharebia à Nouakchott — 23/02/10
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