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1er mars, une journée sans immigrés en France

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    PROTESTANT CONTRE LES ATTAQUES LES CIBLANT
    1er mars, une journée sans immigrés en France



    Le 1er mars sera une journée sans immigrés, une «journée sans nous» comme en a décidé le collectif, créé en septembre dernier, suite aux tristement célèbres propos du ministre de l’Intérieur adressés à un jeune militant de l’UMP d’origine maghrébine :«Quand il n’y en a qu’un ça va. C’est quand il y en beaucoup qu’il y a des problèmes». Ce projet d’action a pour but de protester contre les attaques incessantes menées contre les immigrés en France et leur stigmatisation de plus en plus oppressante. Dans son manifeste le collectif déclare : «Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques et de toutes couleurs de peau, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration à notre pays en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou à criminaliser les immigrés et leurs descendants… Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale, nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient niés d’un trait.» Le projet a déjà le soutien de nombreuses organisations et de citoyens qui veulent rappeler que «les immigrés ne sont pas que des consommateurs d’allocations familiales et d’Assedic (allocation chômage ndlr)» comme l’avait souligné le collectif lors de sa conférence de presse tenue en octobre dernier. Ces 24 heures sans immigrés tenteront de faire prendre conscience aux pouvoirs publics et à l’opinion publique que ces 14 millions de personnes d’origine étrangère sont aussi des producteurs et des consommateurs. Le collectif entend ainsi utiliser l’argument économique pour frapper les esprits. Nicolas Sarkozy président de la République, fils d’immigré, a été convié à rejoindre le mouvement.

    Certes le geste est symbolique, mais permet de donner au projet une nouvelle dimension. Concrètement le 1er mars les personnes d’origine étrangère sont appelées à boycotter tout acte de consommation, à s’abstenir de toute participation à la vie politique et sociale de leur ville, à ne pas prendre les transports et à porter un brassard de solidarité pour ceux qui ne peuvent faire davantage. Des rassemblements de citoyens vêtus de noir - une façon de s’effacer- sont également prévus devant les mairies de 12h à 14h. Les grèves ne sont pas inscrites, pour l’instant, dans les actions, mais elles pourraient le devenir si les syndicats adhèrent au mouvement et appellent à un débrayage au nom du collectif. Les organisateurs restent très vigilants contre toute manœuvre de récupération politique, d’autant que le contexte électoral s’y prête particulièrement. Quant à la date retenue, le collectif explique qu’elle fait référence au 1er mars 2005, date d’entrée en vigueur du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), un code fondé sur des critères économiques pour la fameuse immigration choisie.

    A ce propos le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale vient d’apporter de l’eau au moulin du collectif. En mars prochain, Eric Besson présentera au Conseil des ministres son projet de textes sur des amendements à apporter à ce code des étrangers. Un projet de texte que l’opposition de gauche a déjà condamné comme étant une nouvelle atteinte aux droits des étrangers et que les organisations de défense de ces derniers s’apprêtent à combattre. Ainsi il sera possible, si le document de Besson est adopté, que «le lieu où sont découverts un ou plusieurs étrangers arrivés à la frontière en dehors d’un point de passage frontalier» soit décrété «zone d’attente». Dans cette zone, espace privatif de libertés, comme c’est le cas dans les gares, aéroports et ports, l’immigré clandestin est maintenu sous contrôle de l’administration dans un délai suffisant pour demander éventuellement le droit d’asile. En clair «toute la France peut devenir un non-territoire français». Bien entendu le délai de recours contre une décision d’expulsion accordé aux étrangers clandestins passe de 30 à 2 jours. Un étranger expulsé se verra interdire le territoire français pour trois ans. Le 1er mars, ce sont des Français d’origine qui revendiqueront leurs droits de citoyens et de contribuables, mais le traitement réservé aux étrangers en situation irrégulière interpelle tous ceux qui militent pour une France un peu plus hospitalière.


    le Midi Libre
    17 Fevrier 2010
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