Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Moscou se dote d'une nouvelle doctrine militaire

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Moscou se dote d'une nouvelle doctrine militaire

    Dix ans après la précédente doctrine, un texte révisant la stratégie militaire russe devrait être adopté avant la fin de l'année.

    La Russie, qui s'est souvent perçue comme une forteresse assiégée, a-t-elle encore des ennemis ? Cette interrogation figure au cœur de la nouvelle doctrine militaire aujourd'hui en préparation à Moscou, et censée définir la politique russe de défense dans les dix ans à venir. Au moment où le chef du Kremlin, Dmitri Medvedev, s'apprête à conclure un accord de désarmement nucléaire avec son homologue américain, l'ancienne puissance soviétique en revient au principe de réalité.
    Dans un document d'une vingtaine de pages, dont la presse s'est fait l'écho vendredi, *Moscou reconnaît que, désormais, dans un monde multipolaire débarrassé des stigmates de la guerre froide, «la probabilité de l'irruption d'un grand conflit militaire contre la Fédération de Russie, au moyen d'armes nucléaires ou traditionnelles, se réduit». Ce texte, encore sujet à modifications, devrait être formellement adopté avant la fin de l'année.
    Le nucléaire en cas de simple «menace»

    Dix ans après la précédente doctrine, adoptée en 2000 par Vladimir Poutine, le document se veut un reflet de «la période » actuelle de «renaissance de la Russie». Mais cette affirmation relève surtout de la rhétorique patriotique, toujours prisée à Moscou. Par ailleurs, et c'est nouveau, le pays se réserve le droit d'appuyer sur le bouton nucléaire, même en cas de simple «menace» d'utilisation, contre elle ou ses alliés, d'armes de destructions massives. Cette option procède d'abord d'une volonté de dissuasion. Le recours à l'arme nucléaire «n'est possible que lorsque l'existence même de l'État est menacé», a précisé Iouri Balouevski, chef adjoint du Conseil de la sécurité.
    Selon les experts indépendants, le concept de «menace» formulé par les autorités russes reste très vague. L'arme nucléaire, dont le régime peut se targuer d'avoir la possession, ne serait qu'un cache-sexe, destiné à dissimuler le piteux état de ses forces conventionnelles. En termes budgé*taires, l'effort militaire russe est inférieur à celui consenti par la France. La durée du service obligatoire vient d'être réduite, de deux ans à un an, et la nouvelle doctrine envisage de contractualiser les postes de simple soldat et de sergent. Le déficit technologique en matière militaire est criant, comme le montre le souhait affiché par la *Russie d'acheter ses porte-hélicop*tères en Europe.
    Plus grave, ces lacunes concernent l'arme nucléaire elle-même. La Russie vient de rater à plusieurs reprises ses essais de missile Boulava, ce qui devrait l'amener à geler son programme de construction de sous-marins nuclé*aires de nouvelle génération (Borée), justement censés déployer ce type de missiles. Par ricochet, ces faiblesses technologiques pourraient nuire à l'efficacité même du programme de dissuasion russe, tel qu'il est affiché dans la nouvelle doctrine. La nouvelle *guerre vue de Moscou paraît bien *virtuelle.


    Le fig
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo
Chargement...
X