Les affreux petits-fils de Nasser
Un souci d'hygiène impose que l'on ne parle pas de ce que déversent les médias égyptiens sur nous. Vaut mieux en effet que l'on s'occupe de notre fête que de leur défaite. Reste qu'une dernière mise au point s'impose pour clore ce chapitre misérable. On aura tous compris que la famille Moubarak avait un besoin urgent d'offrir une dérivation à l'immense colère de son peuple.
C'est ce qui explique la mascarade des chaînes satellitaires de ce pays et son jeu collectif de malade imaginaire ou de victime hystérique. Il s'agit d'une campagne en bonne et due forme, avec propagandes, fabrications de preuves, montages, larmes artificielles et mise en scène spectaculaire. On savait ce pays doué pour le cinéma mais pas à ce point.
Que reste-t-il à dire ? L'essentiel: la campagne de haine des médias égyptiens n'est pas seulement une campagne. C'est aussi l'expression d'une psychologie. L'élite de ce peuple et l'idéologie de base de son populisme reposent vraiment sur l'idée de leur suprématie sur les autres «arabes». Il y a certes manipulation mais manipulation d'un sentiment qui existe: l'élite néo-nassérienne est convaincue qu'elle est le centre du monde arabe, la «Oum Eddounia», la protectrice des intérêts collectifs, le centre de la civilisation locale. La propagande officielle repose réellement sur un sentiment de mission civilisatrice du monde arabe, figuré par des émirs à l'est et des bédouins à l'ouest. Et c'est ce qui explique aussi pourquoi une simple défaite de match est vécue comme la perte du nez du sphinx.
Et c'est ce qui explique le registre d'insultes adressées, depuis la défaite, aux Algériens par presque tous les présentateurs TV de ce pays. Nous y sommes traités de barbares, de bergers (le noble métier !), on y affirme que 5.000 détenus ont été transportés directement des prisons vers Khartoum, que des forces armées spéciales algériennes avaient été mobilisées pour la chasse aux Egyptiens après le match, on y recourt à des montages vidéo invraisemblables, on y traite Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie dans ce pays, de «minable» à chasser, on sort des statistiques sur la criminalité en Algérie, on y revient sur notre «arabité» de seconde main, et on nous lance des menaces, les pires, de rétorsion. A un certain moment, le spectateur algérien hésitait entre l'éclat de rire et la colère au spectacle d'un pays qui se comporte comme un gamin mauvais perdant et qui jure (une présentatrice en larmes le fera) de réunir un dossier pour nous barrer la route de l'Afrique du Sud et réclamer le retrait des «investissements égyptiens en Algérie» et les excuses de Mihoubi (ministre de l'info chez nous) qui a tenté un entretien avec une de leur star selon Dream 2.
Le pire, c'était de voir des acteurs et des actrices que l'on croyait consistants succomber à la haine et à l'encanaillement médiatique en guise de nationalisme. L'Egypte est vraiment malade: elle n'arrive plus à admettre qu'elle n'est le centre d'aucun monde, que Nasser est mort et que l'arabité n'est pas un fonds de commerce. Cette idéologie que l'on croyait réservée au «peuple élu» est apparemment contagieuse: ce peuple, ou du moins son élite, croit sincèrement qu'elle est une noblesse panarabe et qu'elle a une mission sur terre. Un vrai délire compensatoire des réalités égyptiennes et de son métier de fabricants de comprissions et de défaites victorieuses. Quelle misère ces aboiements pendant que les meilleures équipes du foot du monde traversent l'Afrique en caravane heureuse !
Le Quotidien d Oran
Un souci d'hygiène impose que l'on ne parle pas de ce que déversent les médias égyptiens sur nous. Vaut mieux en effet que l'on s'occupe de notre fête que de leur défaite. Reste qu'une dernière mise au point s'impose pour clore ce chapitre misérable. On aura tous compris que la famille Moubarak avait un besoin urgent d'offrir une dérivation à l'immense colère de son peuple.
C'est ce qui explique la mascarade des chaînes satellitaires de ce pays et son jeu collectif de malade imaginaire ou de victime hystérique. Il s'agit d'une campagne en bonne et due forme, avec propagandes, fabrications de preuves, montages, larmes artificielles et mise en scène spectaculaire. On savait ce pays doué pour le cinéma mais pas à ce point.
Que reste-t-il à dire ? L'essentiel: la campagne de haine des médias égyptiens n'est pas seulement une campagne. C'est aussi l'expression d'une psychologie. L'élite de ce peuple et l'idéologie de base de son populisme reposent vraiment sur l'idée de leur suprématie sur les autres «arabes». Il y a certes manipulation mais manipulation d'un sentiment qui existe: l'élite néo-nassérienne est convaincue qu'elle est le centre du monde arabe, la «Oum Eddounia», la protectrice des intérêts collectifs, le centre de la civilisation locale. La propagande officielle repose réellement sur un sentiment de mission civilisatrice du monde arabe, figuré par des émirs à l'est et des bédouins à l'ouest. Et c'est ce qui explique aussi pourquoi une simple défaite de match est vécue comme la perte du nez du sphinx.
Et c'est ce qui explique le registre d'insultes adressées, depuis la défaite, aux Algériens par presque tous les présentateurs TV de ce pays. Nous y sommes traités de barbares, de bergers (le noble métier !), on y affirme que 5.000 détenus ont été transportés directement des prisons vers Khartoum, que des forces armées spéciales algériennes avaient été mobilisées pour la chasse aux Egyptiens après le match, on y recourt à des montages vidéo invraisemblables, on y traite Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie dans ce pays, de «minable» à chasser, on sort des statistiques sur la criminalité en Algérie, on y revient sur notre «arabité» de seconde main, et on nous lance des menaces, les pires, de rétorsion. A un certain moment, le spectateur algérien hésitait entre l'éclat de rire et la colère au spectacle d'un pays qui se comporte comme un gamin mauvais perdant et qui jure (une présentatrice en larmes le fera) de réunir un dossier pour nous barrer la route de l'Afrique du Sud et réclamer le retrait des «investissements égyptiens en Algérie» et les excuses de Mihoubi (ministre de l'info chez nous) qui a tenté un entretien avec une de leur star selon Dream 2.
Le pire, c'était de voir des acteurs et des actrices que l'on croyait consistants succomber à la haine et à l'encanaillement médiatique en guise de nationalisme. L'Egypte est vraiment malade: elle n'arrive plus à admettre qu'elle n'est le centre d'aucun monde, que Nasser est mort et que l'arabité n'est pas un fonds de commerce. Cette idéologie que l'on croyait réservée au «peuple élu» est apparemment contagieuse: ce peuple, ou du moins son élite, croit sincèrement qu'elle est une noblesse panarabe et qu'elle a une mission sur terre. Un vrai délire compensatoire des réalités égyptiennes et de son métier de fabricants de comprissions et de défaites victorieuses. Quelle misère ces aboiements pendant que les meilleures équipes du foot du monde traversent l'Afrique en caravane heureuse !
Le Quotidien d Oran
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