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Une femme à la tête de l'Eglise protestante d'Allemagne

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  • Une femme à la tête de l'Eglise protestante d'Allemagne

    C'est une date historique. Pour la première fois, une femme est à la tête de l'Eglise protestante d'Allemagne. Margot Kässmann, 51 ans, évêque d'Hanovre en Basse-Saxe, a été élue mercredi 28 octobre présidente du conseil de l'Eglise protestante allemande (EKD). Cette mère de quatre filles, dont le divorce en 2007 avait fait grand bruit, va succéder pour six ans à Wolfgang Huber, évêque de Berlin. Son arrivée est un symbole de modernité et d'ouverture pour les 25 millions de protestants allemands.

    Cette communauté en a bien besoin. Un nombre croissant de fidèles lui tournent le dos. En 2008, près de 160 000 personnes se sont fait rayer des registres de l'Eglise. Selon l'EKD, ces départs sont liés à une réforme de "l'impôt d'Eglise", une taxe prélevée sur les revenus de tous ceux qui se déclarent formellement membres d'une Eglise et qui a entraîné des charges supplémentaires pour les fidèles. En même temps, la récession a grignoté les rentrées fiscales de l'Eglise protestante.

    Appréciée des catholiques


    Pour stopper l'hémorragie des fidèles, elle entend aiguiser le profil de l'Eglise protestante tout en recherchant une bonne cohabitation avec l'Eglise catholique. Sur le terrain politique, la pasteure promet de s'engager en faveur d'une plus grande justice sociale, de soins dignes pour les personnes âgées dépendantes et d'un meilleur accompagnement des mourants. Cette fille de serrurier, née à Marbourg dans l'Etat de Hesse, a fait une carrière fulgurante. Ordonnée pasteur en 1985, elle devient secrétaire générale de la Journée protestante allemande en 1995, puis, en 1999, la deuxième femme à être élue évêque.

    Son visage est loin d'être inconnu. De son diocèse à Hanovre, cette théologienne de formation intervenait régulièrement dans le débat public. La qualité de ses prédications et un certain charisme attirent depuis longtemps les foules. Elle est un des rares membres d'Eglise à expliciter le message chrétien d'une manière qu'il soit compatible avec la vie quotidienne. En outre, aptitude non négligeable, elle sait parler à la presse. Margot Käßmann est également appréciée par de nombreux catholiques.

    Très engagée, l'évêque multiplie les déplacements pour rester en contact avec les fidèles. Son caractère chaleureux fait le reste. Authentique, cette femme menue ne craint pas d'évoquer ses propres blessures. Récemment, elle a publié un livre où elle évoque la vie des femmes âgées de 50 ans, sa propre expérience de mère active, son cancer du sein, la ménopause et l'échec de son mariage.

    Toutes ces qualités ont vaincu les réticences des cercles protestants les plus conservateurs qui s'inquiétaient de voir une femme divorcée accéder à ce poste. Mercredi, elle a obtenu 132 voix sur un total de 142 votants, soit une écrasante majorité.

    Par le Monde
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