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C'était évidemment une recrue de choix pour Al-Qaida : un jeune Américain de 26 ans, sans casier judiciaire, passé du catholicisme à l'islam salafiste en 2004 et prêt à commettre des attentats, en Afghanistan ou dans son pays. Aussi Bryant Neal Vinas est-il passé de Long Island aux zones tribales pakistanaises situées à la frontière de l'Afghanistan pour suivre une formation militaire qui devait le mener à commettre un attentat-suicide.
Il a toutefois été arrêté en novembre 2008, à Peshawar, par les services pakistanais. Passé rapidement aux aveux, transféré aux Etats-Unis, il plaide aujourd'hui coupable devant un tribunal de Brooklyn. Il est inculpé pour avoir conspiré contre l'armée américaine et fourni à Al-Qaida des informations qui auraient pu servir à commettre un attentat contre le réseau ferroviaire à New York.
Le New York Times a détaillé, vendredi 24 juillet, la trajectoire de ce jeune homme qui a suivi un processus d'"auto-radicalisation". Traumatisé par le divorce de ses parents, un couple aisé originaire d'Amérique latine, il semble avoir trouvé dans le djihad un exutoire après avoir passé trois semaines dans l'US Army. Fréquentant une mosquée de Long Island et adepte fervent de sites Internet radicaux, il a été inclus dans un groupe de quelques Américains qui ont séjourné au Pakistan. Il a passé quatorze mois dans la région, durant lesquels il a été initié aux maniements des armes et des explosifs.
Dans ses aveux, il a décrit plusieurs camps d'entraînement, contre certains desquels l'armée américaine aurait tiré des missiles, depuis des drones. Ses informations auraient aussi permis l'arrestation de deux chefs d'Al-Qaida, Zabi Al-Taifi et Abou Soufiane Al-Yemeni.
Pour étayer son récit, le New York Times s'est notamment appuyé sur des informations divulguées par un avocat belge, maître Christophe Marchand, défenseur d'Hicham Beyayo, présenté comme membre d'un groupe lié à Al-Qaida. Arrêté à Bruxelles en décembre 2008 en même temps qu'une douzaine de personnes, M. Beyayo se préparait, selon des sources judiciaires belges, à commettre un attentat-suicide. Un membre de son groupe serait en fuite au Pakistan, cinq autres sont encore sous les verrous et un tribunal bruxellois a décidé, vendredi, de prolonger leur détention.
Les informations divulguées par l'avocat de M. Beyayo résultent d'une audition de Bryant Neal Vinas menée par des magistrats et des policiers belges, aux Etats-Unis, à la fin 2008. Sur cette base, le New York Times affirme que le combattant américain aurait livré des éléments à charge contre le groupe belge, soupçonné d'avoir organisé l'acheminement de combattants en Afghanistan et de préparer un attentat.
Me Marchand dit avoir agi dans l'intérêt de son client. Peut-être parce que dans le compte rendu de l'audition de Bryant Neal Vinas - auquel Le Monde a eu en partie accès -, on ne trouve aucune évocation d'Hicham Beyayo. Ce dernier a séjourné au Pakistan mais n'aurait pas nourri de projets d'attentats, dans ce pays ou en Europe. Il aurait agi par esprit de "solidarité musulmane". Me Marchand défend en outre l'idée que les talibans ne sont pas des terroristes mais les acteurs d'un conflit armé, ce qui devrait, selon lui, modifier l'attitude de la justice à l'égard de ceux qui les aident. Selon le parquet fédéral belge, Bryant Neal Vinas aurait aussi livré des renseignements sur Malika El Aroud, une inspiratrice du courant djihadiste en Europe, arrêtée en même temps qu'Hicham Beyayo.
Veuve de l'un des assassins, en 2001, du commandant Ahmed Shah Massoud, le chef de la résistance afghane aux talibans, Mme El Aroud s'est remariée à un fondamentaliste, Moez Garsallaoui, qui aurait rejoint Al-Qaida. Elle animait, sur Internet, un site djidhiste, SOS Minbar.
Enfin, Bryant Neal Vinas dit avoir rencontré au Waziristan un Français d'origine marocaine qui aurait refusé d'entrer dans le réseau des opérations internationales d'Al-Qaida pour pouvoir participer au djihad en Afghanistan.
Par Le monde
Il a toutefois été arrêté en novembre 2008, à Peshawar, par les services pakistanais. Passé rapidement aux aveux, transféré aux Etats-Unis, il plaide aujourd'hui coupable devant un tribunal de Brooklyn. Il est inculpé pour avoir conspiré contre l'armée américaine et fourni à Al-Qaida des informations qui auraient pu servir à commettre un attentat contre le réseau ferroviaire à New York.
Le New York Times a détaillé, vendredi 24 juillet, la trajectoire de ce jeune homme qui a suivi un processus d'"auto-radicalisation". Traumatisé par le divorce de ses parents, un couple aisé originaire d'Amérique latine, il semble avoir trouvé dans le djihad un exutoire après avoir passé trois semaines dans l'US Army. Fréquentant une mosquée de Long Island et adepte fervent de sites Internet radicaux, il a été inclus dans un groupe de quelques Américains qui ont séjourné au Pakistan. Il a passé quatorze mois dans la région, durant lesquels il a été initié aux maniements des armes et des explosifs.
Dans ses aveux, il a décrit plusieurs camps d'entraînement, contre certains desquels l'armée américaine aurait tiré des missiles, depuis des drones. Ses informations auraient aussi permis l'arrestation de deux chefs d'Al-Qaida, Zabi Al-Taifi et Abou Soufiane Al-Yemeni.
Pour étayer son récit, le New York Times s'est notamment appuyé sur des informations divulguées par un avocat belge, maître Christophe Marchand, défenseur d'Hicham Beyayo, présenté comme membre d'un groupe lié à Al-Qaida. Arrêté à Bruxelles en décembre 2008 en même temps qu'une douzaine de personnes, M. Beyayo se préparait, selon des sources judiciaires belges, à commettre un attentat-suicide. Un membre de son groupe serait en fuite au Pakistan, cinq autres sont encore sous les verrous et un tribunal bruxellois a décidé, vendredi, de prolonger leur détention.
Les informations divulguées par l'avocat de M. Beyayo résultent d'une audition de Bryant Neal Vinas menée par des magistrats et des policiers belges, aux Etats-Unis, à la fin 2008. Sur cette base, le New York Times affirme que le combattant américain aurait livré des éléments à charge contre le groupe belge, soupçonné d'avoir organisé l'acheminement de combattants en Afghanistan et de préparer un attentat.
Me Marchand dit avoir agi dans l'intérêt de son client. Peut-être parce que dans le compte rendu de l'audition de Bryant Neal Vinas - auquel Le Monde a eu en partie accès -, on ne trouve aucune évocation d'Hicham Beyayo. Ce dernier a séjourné au Pakistan mais n'aurait pas nourri de projets d'attentats, dans ce pays ou en Europe. Il aurait agi par esprit de "solidarité musulmane". Me Marchand défend en outre l'idée que les talibans ne sont pas des terroristes mais les acteurs d'un conflit armé, ce qui devrait, selon lui, modifier l'attitude de la justice à l'égard de ceux qui les aident. Selon le parquet fédéral belge, Bryant Neal Vinas aurait aussi livré des renseignements sur Malika El Aroud, une inspiratrice du courant djihadiste en Europe, arrêtée en même temps qu'Hicham Beyayo.
Veuve de l'un des assassins, en 2001, du commandant Ahmed Shah Massoud, le chef de la résistance afghane aux talibans, Mme El Aroud s'est remariée à un fondamentaliste, Moez Garsallaoui, qui aurait rejoint Al-Qaida. Elle animait, sur Internet, un site djidhiste, SOS Minbar.
Enfin, Bryant Neal Vinas dit avoir rencontré au Waziristan un Français d'origine marocaine qui aurait refusé d'entrer dans le réseau des opérations internationales d'Al-Qaida pour pouvoir participer au djihad en Afghanistan.
Par Le monde