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Putsch au Honduras : Chavez place son armée en état d'alerte

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  • Putsch au Honduras : Chavez place son armée en état d'alerte

    Le président vénézuélien Hugo Chavez a placé, dimanche 28 juin, ses troupes en état d'alerte à la suite du coup d'Etat survenu au Honduras et a fait savoir qu'il riposterait militairement au cas où son ambassadeur dans ce pays serait attaqué ou enlevé. Il a également annoncé qu'il ferait tout pour "faire avorter" le putsch. "Nous ferons tomber" tout gouvernement hondurien investi après le putsch au Honduras, a-t-il assuré.



    Dimanche à l'aube, des militaires ont arrêté le président du Honduras, qui était sur le point d'organiser le jour-même une consultation populaire jugée illégale par la Cour suprême. Elle devait lui permettre de se présenter pour un second mandat. Conduit de force par des militaires honduriens au Costa Rica, où il a demandé l'asile politique, Manuel Zelaya a déclaré à la chaîne latino-américaine Telesur avoir été victime d'un "enlèvement", d'un "coup d'Etat". Il s'agit du premier putsch militaire réussi en Amérique centrale depuis la fin de la guerre froide (voir aussi le porte-folio : "Coup d'Etat militaire au Honduras").

    Chavez, dont Zelaya est un récent allié, a affirmé que des soldats honduriens avaient emmené l'ambassadeur cubain et abandonné celui du Venezuela au bord d'une route après l'avoir frappé durant le coup de force de l'armée. Le représentant du Venezuela auprès de l'Organisation des Etats américains avait déclaré un peu plus tôt que des soldats avaient "enlevé" les ambassadeurs alliés de Zelaya - à savoir ceux de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua - ainsi que le chef de la diplomatie hondurienne.

    OBAMA "PROFONDÉMENT PRÉOCCUPÉ"

    "Derrière les militaires putschistes se cachent la bourgeoisie hondurienne, les nantis, les riches qui ont transformé le Honduras en une république bananière, en une base politique, militaire et terroriste de l'empire nord-américain", a ajouté Hugo Chavez. "L'empire yankee a beaucoup à voir avec cela". En écho, le président hondurien a déclaré à une chaîne de télévision : "Si [Washington] n'apporte pas son soutien à ce coup d'Etat, il peut empêcher cette attaque contre notre peuple et contre la démocratie".

    Interpellé par les deux chefs d'Etat, le président américain Barack Obama s'est dit "profondément préoccupé" par la situation, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué. Il a appelé "tous les acteurs politiques" au Honduras à "respecter les règles démocratiques et la loi".


    La présidente argentine Cristina Kirchner a quant à elle qualifié le coup d'Etat de "retour à la barbarie" en Amérique latine et exigé que le président Manuel Zelaya "soit rétabli dans ses fonctions". "C'est un moment très sombre qui nous rappelle les pires moments de l'histoire de l'Amérique latine", a-t-elle ajouté faisant allusion aux nombreux coups d'Etat qui ont eu lieu dans les pays sud-américains pendant des décennies. L'Organisation des Etats américains (OEA), qui devait tenir une réunion d'urgence au siège de l'organisation régionale à Washington, a elle aussi condamné le "coup d'Etat", tout comme l'Union européenne.


    Le Monde. fr
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

  • #2
    Honduras : Obama amorce un changement de cap politique

    Depuis 1983, et un coup d'Etat retentissant au Guatemala, l'Amérique centrale n'avait pas connu pareille crise politique. De ce point de vue, la destitution dimanche du président hondurien, Manuel Zelaya, par une junte militaire – et son exil forcé au Costa Rica – marque un nouveau tournant. En particulier pour l'administration américaine, désireuse de donner un nouvel élan à sa diplomatie et d'opérer une rupture manifeste avec l'ère Bush.





    Barack Obama se savait d'autant plus attendu que les deux pays entretiennent de longue date une étroite collaboration sur le plan militaire, une "task force" (corps expéditionnaire) américaine étant basée non loin de la capitale hondurienne, Tegucigalpa. Sans aller jusqu'à condamner ouvertement le coup d'Etat perpétré contre M. Zelaya, comme l'a fait la communauté internationale, le président américain a tenu des propos mesurés, exprimant sa vive inquiétude et appelant tous les protagonistes "au respect des normes démocratiques, de l'Etat de droit et des principes de la charte démocratique interaméricaine". "Toutes les tensions et tous les différends qui peuvent exister doivent être résolus pacifiquement par le biais du dialogue et sans ingérence extérieure", a-t-il affirmé, alors même que le Honduras s'est associé à l'ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques, alliance politique de gauche). Des propos qui tranchent singulièrement avec ceux de son prédécesseur, George W. Bush.

    Car, si sur la forme le verbe est prudent, sur le fond, c'est bien un changement de cap qui semble s'amorcer. En témoignent notamment la volonté de dialogue avec les militaires honduriens et les propos de l'ambassadeur américain à Tegucigalpa, opposé à toute reconnaissance d'un nouveau gouvernement sur place. Le New York Times s'en fait d'ailleurs l'écho lundi : "La condamnation rapide [d'Obama] offre un contraste saisissant avec la façon de faire de l'administration Bush", souligne le quotidien américain, évoquant l'éphémère tentative de coup d'Etat contre le président vénézuélien Hugo Chavez en avril 2002 ; tentative "soutenue tacitement" par George W. Bush, comme l'ont révélé depuis des documents déclassifiés par la CIA.

    Le Time partage cette analyse. Et va même plus loin, en invitant directement Barack Obama à ne pas reproduire les erreurs de son prédécesseur : "Le président Obama doit garder en mémoire combien le souvenir du coup d'Etat avorté de 2002 est encore prégnant en Amérique latine et combien beaucoup, dans la région, demeurent convaincus, non sans raison, que l'administration Bush l'a soutenu." Pour l'hebdomadaire américain, pas de doute, la stratégie adoptée est la bonne, car elle est la seule à même de briser, ou du moins d'atténuer, la rhétorique "anti-Yankee". "Son appel contre l'ingérence extérieure et au respect de la souveraineté nationale – ce qui apparaissait comme trop souvent ignoré sous l'ère Bush – est très subtil", juge-t-il. "Les gouvernements de gauche d'Amérique latine attendent qu'Obama perde son sang-froid. Mais ce n'est pas le cas […]. Cela les désarçonne complètement", confirme Michael Shifter, vice-président de l'Inter-American Dialogue (centre d'analyse politique) de Washington, cité par le Time.

    Prendre des mesures rapides et ne pas laisser le doute s'installer, c'est aussi ce que recommande Roberto Lovato, éditorialiste reconnu aux Etats-Unis, dans une tribune intitulée "Obama must strongly and unequivocally condemn the coup in Honduras" ("Obama doit condamner fermement et sans équivoque le coup d'Etat au Honduras"). "Si le coup d'Etat représente une formidable occasion de forger de nouvelles relations avec les Amériques, le fait de ne pas le condamner rapidement et sans aucun doute possible nuira considérablement à […] l'image, déjà fragile, des Etats-Unis dans la région", estime-t-il. Une image d'autant plus écornée, selon lui, qu'elle est encore teintée de soupçons d'implication dans des coups d'Etat en 2006… au Venezuela et en 2008 en Bolivie.










    Aymeric Janier
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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