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L'armée accusée de complot en Turquie

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  • L'armée accusée de complot en Turquie

    Crispé, flanqué de tous ses généraux de haut rang, le chef d'état-major de l'armée turque, Ilker Basbug, a défendu bec et ongles son institution au cours d'une conférence de presse, vendredi 26 juin. Dénonçant "une campagne de calomnies", le général a ironisé sur les accusations de conspiration contre le gouvernement islamo-conservateur qui éclaboussent à nouveau ses rangs. "Alors que des événements plus graves se déroulent, notamment en Iran, la Turquie a dépensé beaucoup d'énergie pour un bout de papier", a-t-il dit.

    La Turquie se dit victime du populisme en Europe


    "Certains hommes politiques à l'esprit étroit ont utilisé la Turquie à des fins électorales. Nous pensons que c'est populiste et erroné", a jugé Recep Tayyip Erdogan, vendredi 26 juin, lors d'une visite à Bruxelles. Le premier ministre turc a de nouveau refusé le "partenariat privilégié" avec l'Union européenne (UE) proposé par Paris et Berlin. Il a déploré la lenteur des négociations d'adhésion depuis leur ouverture en octobre 2005. "Aucun autre pays candidat n'a subi ce traitement", a-t-il dit. Un 11e chapitre

    Ce "bout de papier", présenté comme un document interne à l'armée, a été publié le 12 juin par le quotidien de gauche Taraf. Intitulé "plan d'action pour combattre la réaction religieuse", et signé par le colonel Dursun Ciçek, le texte stigmatise la menace "réactionnaire" représentée par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), et par l'influente confrérie du mystique Fethullah Gülen. Ce plan, préparé en avril, prévoit de lancer de fausses accusations contre le l'AKP et la confrérie. Depuis sa publication, l'authenticité du document est âprement débattue. "Si ces allégations sont fausses et destinées à mener à une confrontation entre les institutions, c'est très grave. Mais si elles sont vraies, alors c'est encore plus grave", a déclaré le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, glacial.

    RÉSEAU ERGENEKON

    Les accusations ravivent les tensions entre le gouvernement et l'armée, récurrentes depuis 2002. L'enquête sur le réseau Ergenekon, ouverte en 2007, a déjà révélé l'implication de dizaines de militaires dans une nébuleuse ultranationaliste, soupçonnée d'avoir fomenté plusieurs coups d'Etat. L'affaire a mis les militaires sur la défensive.

    "L'enquête sur Ergenekon a montré que les militaires ont été réticents à éliminer les gens qui ont été mêlés à ça, et qu'ils ne voient pas ça comme un problème. Il n'y a pas eu de grand nettoyage", résume l'ex-ministre Hasan Celal Güzel, dans le quotidien Radikal. Si le document publié est avéré, "cela montrera qu'il existe encore au sein de l'armée des groupes favorables à un coup d'Etat, qui conspirent contre la démocratie", poursuit-il.

    Pour la justice militaire, aucun doute, la lettre est un faux. Mais un procureur civil devra se pencher sur le dossier. L'AKP a jugé l'affaire suffisamment sérieuse pour déposer une plainte. Les commentateurs politiques, dans leur majorité, estiment un tel document plausible. Le chef des forces armées a lui-même lancé, par le passé, plusieurs mises en garde contre les "forces réactionnaires", sans les nommer.

    Quant à sa plaidoirie de vendredi, elle n'a guère convaincu. Au cours de sa précédente conférence de presse, en avril, Ilker Basbug avait tenté de démontrer que des stocks d'armes saisis par la police dans un terrain vague près d'Ankara n'appartenaient pas à l'armée. La justice a conclu le contraire.

    Par le Monde
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