Khartoum soupçonne Tsahal d'avoir mené des raids au Soudan
il y a 34 min
Andrew Heavens
Les autorités soudanaises déclarent penser qu'Israël est à l'origine de deux raids menés contre des convois de trafiquants d'armes, attaques qui auraient fait une quarantaine de morts dans le nord du Soudan en janvier et février. Lire la suite l'article
"La première pensée, c'était que les Américains en étaient les auteurs. Nous avons contacté les Américains et ils ont catégoriquement démenti toute implication", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ali al Sadig. "Nous continuons de chercher à vérifier les informations. Ce qui est le plus probable, c'est qu'Israël y ait participé".
Par ces propos, le Soudan reconnaît pour la première fois officiellement que des raids, tout d'abord rapportés cette semaine par le journal égyptien El Chorouk, ont bien été menés en territoire soudanais. Selon Sadig, l'un d'eux a eu lieu dans la dernière semaine de janvier et le second à la mi-février.
"Nous n'avons eu connaissance de la première attaque qu'après la seconde. Ils (ceux qui ont été attaqués) se trouvaient dans un secteur proche de la frontière avec l'Egypte, une zone reculée, déserte, sans ville ni habitant", a-t-il dit à Reuters.
"Rien ne prouve qu'ils transportaient des armes. Ils faisaient de la contrebande, mais les pick-ups étaient petits. On ne transporte pas d'armes à bord de petits pick-ups", a-t-il fait remarquer.
SURVIVANT
Vendredi, le New York Times écrit sur son site internet que ce sont bien des avions israéliens qui, selon ses informations, ont attaqué en janvier au Soudan un convoi routier soupçonné de transporter des armes destinées aux islamistes du Hamas à Gaza. Le journal ne parle pas d'un second raid en février.
Le quotidien, qui cite des responsables américains, précise que le raid, lancé alors que Tsahal poursuivait son offensive dans la bande de Gaza, a fait une trentaine de morts.
L'information avait filtré jeudi de plusieurs sources dans la région. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait alors déclaré que l'Etat juif "pouvait frapper partout ses ennemis" sans mentionner spécifiquement l'attaque menée au Soudan.
"Il n'y a pas à entrer dans les détails - à chacun de faire marcher son imagination. En fait, ceux qui ont besoin de savoir savent. Ceux qui doivent savoir savent qu'il n'y a aucun endroit au monde où Israël ne peut agir", a-t-il dit.
Le New York Times ajoute que des responsables américains ayant eu accès à des informations confidentielles pensent que l'Iran est impliqué dans la contrebande d'armes vers Gaza, où les Israéliens ont mené du 27 décembre au 18 janvier une vaste offensive. Selon certains renseignements, des "gardiens de la révolution" iraniens s'étaient rendus au Soudan pour coordonner les opérations.
Un homme politique de l'est du Soudan, où le trafic d'armes est notoire, a fait état pour sa part d'un survivant, un mécanicien éthiopien qui n'a pas été en mesure d'identifier la nationalité des deux appareils qui ont survolé une première fois un convoi "de quatre ou cinq camions" avant de l'attaquer.
La chaîne américaine CBS a rapporté mercredi sur son site internet que son spécialiste de la sécurité avait appris que l'aviation israélienne était responsable de ce raid.
Le Soudan, dont le président Omar Hassan al Bachir fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre au Darfour, a dit n'être nullement au courant de cette affaire, mais un autre homme politique soudanais a confié qu'elle était sur place un secret de polichinelle.
Version française Marc Delteil, Guy Kerivel et Eric Faye
il y a 34 min

Les autorités soudanaises déclarent penser qu'Israël est à l'origine de deux raids menés contre des convois de trafiquants d'armes, attaques qui auraient fait une quarantaine de morts dans le nord du Soudan en janvier et février. Lire la suite l'article
"La première pensée, c'était que les Américains en étaient les auteurs. Nous avons contacté les Américains et ils ont catégoriquement démenti toute implication", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ali al Sadig. "Nous continuons de chercher à vérifier les informations. Ce qui est le plus probable, c'est qu'Israël y ait participé".
Par ces propos, le Soudan reconnaît pour la première fois officiellement que des raids, tout d'abord rapportés cette semaine par le journal égyptien El Chorouk, ont bien été menés en territoire soudanais. Selon Sadig, l'un d'eux a eu lieu dans la dernière semaine de janvier et le second à la mi-février.
"Nous n'avons eu connaissance de la première attaque qu'après la seconde. Ils (ceux qui ont été attaqués) se trouvaient dans un secteur proche de la frontière avec l'Egypte, une zone reculée, déserte, sans ville ni habitant", a-t-il dit à Reuters.
"Rien ne prouve qu'ils transportaient des armes. Ils faisaient de la contrebande, mais les pick-ups étaient petits. On ne transporte pas d'armes à bord de petits pick-ups", a-t-il fait remarquer.
SURVIVANT
Vendredi, le New York Times écrit sur son site internet que ce sont bien des avions israéliens qui, selon ses informations, ont attaqué en janvier au Soudan un convoi routier soupçonné de transporter des armes destinées aux islamistes du Hamas à Gaza. Le journal ne parle pas d'un second raid en février.
Le quotidien, qui cite des responsables américains, précise que le raid, lancé alors que Tsahal poursuivait son offensive dans la bande de Gaza, a fait une trentaine de morts.
L'information avait filtré jeudi de plusieurs sources dans la région. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait alors déclaré que l'Etat juif "pouvait frapper partout ses ennemis" sans mentionner spécifiquement l'attaque menée au Soudan.
"Il n'y a pas à entrer dans les détails - à chacun de faire marcher son imagination. En fait, ceux qui ont besoin de savoir savent. Ceux qui doivent savoir savent qu'il n'y a aucun endroit au monde où Israël ne peut agir", a-t-il dit.
Le New York Times ajoute que des responsables américains ayant eu accès à des informations confidentielles pensent que l'Iran est impliqué dans la contrebande d'armes vers Gaza, où les Israéliens ont mené du 27 décembre au 18 janvier une vaste offensive. Selon certains renseignements, des "gardiens de la révolution" iraniens s'étaient rendus au Soudan pour coordonner les opérations.
Un homme politique de l'est du Soudan, où le trafic d'armes est notoire, a fait état pour sa part d'un survivant, un mécanicien éthiopien qui n'a pas été en mesure d'identifier la nationalité des deux appareils qui ont survolé une première fois un convoi "de quatre ou cinq camions" avant de l'attaquer.
La chaîne américaine CBS a rapporté mercredi sur son site internet que son spécialiste de la sécurité avait appris que l'aviation israélienne était responsable de ce raid.
Le Soudan, dont le président Omar Hassan al Bachir fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre au Darfour, a dit n'être nullement au courant de cette affaire, mais un autre homme politique soudanais a confié qu'elle était sur place un secret de polichinelle.
Version française Marc Delteil, Guy Kerivel et Eric Faye
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