La crise financière actuelle a non seulement fait surgir le spectre du protectionnisme, mais a aussi déterré les vieux démons de la préférence nationale dans l’embauche. La situation socioéconomique des immigrants en Occident, en particulier celle des musulmans, qui posait déjà problème en période de vaches grasses risque de faire les frais de ces temps de disette. Mais quel est le portrait de ces musulmans en terre d’Occident ?
L’Islam est la seconde religion la plus pratiquée dans le monde après le Christianisme.
Elle regroupe environ 1,2 milliard de fidèles principalement en Asie, en Afrique et en Europe. Il est très difficile de connaître précisément le nombre de musulmans en Occident, mais des estimations sérieuses peuvent le chiffrer aux alentours d’une vingtaine de millions très inégalement répartis à travers ses pays membres [1-7]. Ainsi, on remarque que quatre pays, en l’occurrence la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, regroupent plus des deux tiers des musulmans d’Occident. Le reste est disséminé dans les autres pays (fig.1).

Fig.1 : Distribution des musulmans en Occident [1-7]
À quelques exceptions près comme la Grèce ou l’Espagne qui comptent une population musulmane séculaire, les musulmans sont essentiellement issus d’une immigration plus ou moins récente dépendamment des pays. Contrairement à la place démesurée qu’ils occupent dans les médias occidentaux, la communauté musulmane ne représente qu’environ 3,5% de la population totale de l’Union européenne [7], et moins de 3% de celle de la totalité des pays occidentaux.
De nombreux événements ont contribué à mettre les musulmans d’Occident sous les projecteurs : les attentats du 11 septembre 2001 à New York, ceux de Madrid et de Londres, les caricatures du prophète Mahomet, les péripéties du conflit israélo-palestinien, la publication de certains ouvrages controversés comme celui de Oriana Fallaci [8], la controverse sur le voile islamique en France, l’occupation de l’Irak ou le récent problème nucléaire iranien. D’autre part, les médias ont toujours tendance à monter en épingle les moindres incartades qui ont pour effet de stigmatiser les sentiments islamophobes. À cet effet, le dernier rapport de l’EUMC (Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes) note que : « les musulmans sont souvent victimes de stéréotypes négatifs, phénomène qui est par moments renforcé par le portrait négatif ou sélectif que véhiculent les médias » [7].
Ce même rapport fait état de centaines d’incidents à caractère islamophobe recensés dans les années 2004-2005 dans tous les pays de l’Union Européenne. Cela va des désormais banals incendies de mosquées en Allemagne à l’arrachage du foulard (et de quelques cheveux) d’une femme musulmane à Saragosse (Espagne), en passant par le tabassage de musulmans par des membres du Mouvement de la Résistance Suédoise (organisation nazie). Pas moins de 13 pages du rapport sont consacrées à la description d’une débauche d’actes racistes contre la communauté musulmane et certains comportements délictueux sont même attribuables à des responsables politiques ou à des policiers.
Dans leur article publié en 2007 et intitulé : "Love thy neighbour : how much bigotry is there in western countries ?" [9], V.K. Borooah and J. Mangan ont étudié l’intolérance des Occidentaux à l’encontre de 5 groupes sociaux, à savoir : i) personnes d’une autre race, ii) immigrants, iii) musulmans, iv) juifs et v) homosexuels. Dans cette étude une simple question a été posée à 31625 Occidentaux : « Aimeriez-vous avoir des personnes de l’un des groupes comme voisins ? ». Les résultats de cette vaste enquête ont montré que la Grèce et l’Irlande du Nord ont, en Occident, la plus grande proportion de personnes intolérantes envers les étrangers.
Si on se focalise sur les résultats concernant uniquement la communauté musulmane, on remarque que le Canada et le Portugal sont les pays les plus accueillants pour les musulmans alors que la Grèce et la Belgique sont les moins tolérantes (fig.2).

Fig.2 : Pourcentage de personnes (de la population en général) qui « n’aiment pas avoir de musulmans comme voisins » [9]
L’enquête s’est aussi intéressée à l’opinion de la fraction de la population qui comporte les personnes qui sont intolérantes envers au moins un des groupes sociaux : c’est la fraction intolérante de la population. Il apparaît, en moyenne, que ce sont les musulmans qui sont les moins bien perçus en Occident. Cependant, il existe une exception ibérique. En effet, seuls l’Espagne et le Portugal placent les musulmans devant les juifs, qui, à leur tour, occupent la dernière place du classement [9].
L’analyse détaillée des résultats ne concernant que les musulmans permet de voir que le Portugal et le Canada sont encore les plus tolérants, mais ce sont les pays scandinaves qui révèlent leur islamophobie (fig.3).

La suite...
L’Islam est la seconde religion la plus pratiquée dans le monde après le Christianisme.
Elle regroupe environ 1,2 milliard de fidèles principalement en Asie, en Afrique et en Europe. Il est très difficile de connaître précisément le nombre de musulmans en Occident, mais des estimations sérieuses peuvent le chiffrer aux alentours d’une vingtaine de millions très inégalement répartis à travers ses pays membres [1-7]. Ainsi, on remarque que quatre pays, en l’occurrence la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, regroupent plus des deux tiers des musulmans d’Occident. Le reste est disséminé dans les autres pays (fig.1).

Fig.1 : Distribution des musulmans en Occident [1-7]
À quelques exceptions près comme la Grèce ou l’Espagne qui comptent une population musulmane séculaire, les musulmans sont essentiellement issus d’une immigration plus ou moins récente dépendamment des pays. Contrairement à la place démesurée qu’ils occupent dans les médias occidentaux, la communauté musulmane ne représente qu’environ 3,5% de la population totale de l’Union européenne [7], et moins de 3% de celle de la totalité des pays occidentaux.
De nombreux événements ont contribué à mettre les musulmans d’Occident sous les projecteurs : les attentats du 11 septembre 2001 à New York, ceux de Madrid et de Londres, les caricatures du prophète Mahomet, les péripéties du conflit israélo-palestinien, la publication de certains ouvrages controversés comme celui de Oriana Fallaci [8], la controverse sur le voile islamique en France, l’occupation de l’Irak ou le récent problème nucléaire iranien. D’autre part, les médias ont toujours tendance à monter en épingle les moindres incartades qui ont pour effet de stigmatiser les sentiments islamophobes. À cet effet, le dernier rapport de l’EUMC (Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes) note que : « les musulmans sont souvent victimes de stéréotypes négatifs, phénomène qui est par moments renforcé par le portrait négatif ou sélectif que véhiculent les médias » [7].
Ce même rapport fait état de centaines d’incidents à caractère islamophobe recensés dans les années 2004-2005 dans tous les pays de l’Union Européenne. Cela va des désormais banals incendies de mosquées en Allemagne à l’arrachage du foulard (et de quelques cheveux) d’une femme musulmane à Saragosse (Espagne), en passant par le tabassage de musulmans par des membres du Mouvement de la Résistance Suédoise (organisation nazie). Pas moins de 13 pages du rapport sont consacrées à la description d’une débauche d’actes racistes contre la communauté musulmane et certains comportements délictueux sont même attribuables à des responsables politiques ou à des policiers.
Dans leur article publié en 2007 et intitulé : "Love thy neighbour : how much bigotry is there in western countries ?" [9], V.K. Borooah and J. Mangan ont étudié l’intolérance des Occidentaux à l’encontre de 5 groupes sociaux, à savoir : i) personnes d’une autre race, ii) immigrants, iii) musulmans, iv) juifs et v) homosexuels. Dans cette étude une simple question a été posée à 31625 Occidentaux : « Aimeriez-vous avoir des personnes de l’un des groupes comme voisins ? ». Les résultats de cette vaste enquête ont montré que la Grèce et l’Irlande du Nord ont, en Occident, la plus grande proportion de personnes intolérantes envers les étrangers.
Si on se focalise sur les résultats concernant uniquement la communauté musulmane, on remarque que le Canada et le Portugal sont les pays les plus accueillants pour les musulmans alors que la Grèce et la Belgique sont les moins tolérantes (fig.2).

Fig.2 : Pourcentage de personnes (de la population en général) qui « n’aiment pas avoir de musulmans comme voisins » [9]
L’enquête s’est aussi intéressée à l’opinion de la fraction de la population qui comporte les personnes qui sont intolérantes envers au moins un des groupes sociaux : c’est la fraction intolérante de la population. Il apparaît, en moyenne, que ce sont les musulmans qui sont les moins bien perçus en Occident. Cependant, il existe une exception ibérique. En effet, seuls l’Espagne et le Portugal placent les musulmans devant les juifs, qui, à leur tour, occupent la dernière place du classement [9].
L’analyse détaillée des résultats ne concernant que les musulmans permet de voir que le Portugal et le Canada sont encore les plus tolérants, mais ce sont les pays scandinaves qui révèlent leur islamophobie (fig.3).

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