mardi 17 février 2009 - par Cédric Baylocq*
Autant le Jourde et Naulleau (Mots et Cie, 2004, sorte d’anti Lagarde et Michard dans lequel ils flinguent les auteurs à succès) nous a fait beaucoup rire, autant les variations géopolitiques de ce spécialiste des troubles gastriques de la littérature française (La littérature sans estomac, Pocket, 2002, autre ouvrage à succès…) à de quoi nouer l’estomac. C’est peut être la première fois dans l’histoire de la critique littéraire que l’on voit l’une de ses gâchettes singer l’un de ceux qu’il descend. BHL en l’occurrence. Car de la première à la dernière ligne, cette tribune aurait pu être écrite par le philosophe médiatique. Hors mis les passages les plus pertinents, que nous commentons également ci-après.
Pierre Jourde, critique littéraire, et professeur de littérature à l’Université de Grenoble-III, a donc commis un article très judicieusement intitulé « Le juif, coupable universel » dans les pages Débats du journal Le Monde daté du Jeudi 22 janvier 2009[1]. Que dans sa grande magnanimité, le critique nous permette la critique…
On ne sait pas si le sous-titre est de son jus, cette tâche étant souvent dévolue au responsable de rubrique ou secrétaire de rédaction, mais il donne en tous cas assez fidèlement le ton de la suite : « Derrière la compassion pour les victimes et le souci de justice affichés, les réactions contre Israël n’expriment-elles pas la vieille haine antisémite ? » Pierre Jourde est donc le critique qui signe l’arrêt de mort de l’esprit critique. En renvoyant ceux qui s’indignent du millier de mort palestiniens à de la « haine antisémite ».
On se demande si c’est la pensée critique marxienne « qui pointe les armes de la raison vers la réalité historique et se donne pour tâche de porter au jour les formes cachés de domination et d’exploitation qui la façonnent afin d’en faire apparaître, en négatif, les alternatives qu’elles obstruent et excluent[2]. », kantienne « qui désigne l’examen évaluatif des catégories des formes de connaissance afin d’en déterminer la validité et la valeur cognitive[3] » ou finkielkrautienne qui l’inspire.
Autant le Jourde et Naulleau (Mots et Cie, 2004, sorte d’anti Lagarde et Michard dans lequel ils flinguent les auteurs à succès) nous a fait beaucoup rire, autant les variations géopolitiques de ce spécialiste des troubles gastriques de la littérature française (La littérature sans estomac, Pocket, 2002, autre ouvrage à succès…) à de quoi nouer l’estomac. C’est peut être la première fois dans l’histoire de la critique littéraire que l’on voit l’une de ses gâchettes singer l’un de ceux qu’il descend. BHL en l’occurrence. Car de la première à la dernière ligne, cette tribune aurait pu être écrite par le philosophe médiatique. Hors mis les passages les plus pertinents, que nous commentons également ci-après.
Pierre Jourde, critique littéraire, et professeur de littérature à l’Université de Grenoble-III, a donc commis un article très judicieusement intitulé « Le juif, coupable universel » dans les pages Débats du journal Le Monde daté du Jeudi 22 janvier 2009[1]. Que dans sa grande magnanimité, le critique nous permette la critique…
On ne sait pas si le sous-titre est de son jus, cette tâche étant souvent dévolue au responsable de rubrique ou secrétaire de rédaction, mais il donne en tous cas assez fidèlement le ton de la suite : « Derrière la compassion pour les victimes et le souci de justice affichés, les réactions contre Israël n’expriment-elles pas la vieille haine antisémite ? » Pierre Jourde est donc le critique qui signe l’arrêt de mort de l’esprit critique. En renvoyant ceux qui s’indignent du millier de mort palestiniens à de la « haine antisémite ».
On se demande si c’est la pensée critique marxienne « qui pointe les armes de la raison vers la réalité historique et se donne pour tâche de porter au jour les formes cachés de domination et d’exploitation qui la façonnent afin d’en faire apparaître, en négatif, les alternatives qu’elles obstruent et excluent[2]. », kantienne « qui désigne l’examen évaluatif des catégories des formes de connaissance afin d’en déterminer la validité et la valeur cognitive[3] » ou finkielkrautienne qui l’inspire.
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