«Ah! qu’il est doux d’être juif en cette fin de XXe siècle! Nous ne sommes plus les accusés de l’Histoire, nous en sommes les chouchous. L’esprit du monde nous aime, nous honore, nous défend, prend en charge nos intérêts; il a même besoin de notre imprimatur.» Alain Finkielkraut
Un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est ainsi que l’on peut qualifier la décision du pape qui, par un décret du 24 janvier annule l’excommunication de quatre évêques intégristes pour ramener dans le giron de l’Eglise catholique leurs 150.000 adeptes, au risque, dit-on, d’indisposer des fidèles progressistes et de compromettre le dialogue avec les juifs.
En effet, tout le réseau d’influence de personnalités juives politiques et rabbinat en tête ont saturé les médias acquis. De quoi s’agit-il en fait? Ce mouvement schismatique, qui se revendique selon Saint Pie X (La FSSPX) avait été créé en 1969 par Mgr Marcel Lefebvre, en opposition avec l’adhésion de Vatican II aux principes de la démocratie et de la liberté religieuse.
Elle fédérait aussi les fidèles restés attachés au rite ancien de la messe en latin abandonnée au profit d’une liturgie plus moderne. La décision de Mgr Lefebvre d’ordonner lui-même quatre évêques sans l’accord du pape Jean Paul II, en 1988, avait conduit à leur excommunication, provoquant le schisme le plus important depuis la Réforme protestante au XVIe siècle.
Tout ceci n’est pas nouveau et toutes les religions connaissent en leur sein des dissidences sur l’interprétation des textes. En l’occurrence, les intégristes en question veulent faire la messe en latin et le curé doit tourner le dos aux fidèles. De plus et c’est le plus important, ils ne reconnaissent pas «l’aggiornamento», «l’ouverture» de l’Eglise décidée lors de Vatican II sur le pontificat de Jean XXIII.
En clair, ils s’en tiennent à ce que l’Eglise a toujours proclamé depuis 2000 ans jusqu’à Vatican II: les Juifs perfides sont des déicides, ils ont mis à mort le Christ. On sait, en effet, d’après les textes religieux (les quatre Evangiles) que le grand rabbin juif Caïphe a laissé l’empereur romain mettre à mort le Christ. L’empereur avait, en effet, coutume de gracier à l’occasion de chaque fête religieuse un détenu. Il demanda au grand rabbin Caïphe de lui désigner celui qui devait être gracié. Barabbas fut choisi et Christ fut crucifié.
Tout ceci n’est pas nouveau mais Vatican II a tourné la page, et l’Eglise développa des relations apaisées vis-à-vis du Judaïsme. Il se trouve parmi les quatre religieux intégristes et conservateurs, un prêtre britannique négationniste. Ce qui a provoqué l’indignation «disproportionné» et massive des Juifs. Pourtant le père Lombardi porte- parole du Vatican a assuré que le geste «bienveillant» du pape en direction du petit groupe ultra-conservateur et les propos négationnistes de l’évêque Robert Williamson n’ont «rien à voir».
En France et dans une moindre mesure en Allemagne, c’est le branle-bas de combat. La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a estimé que sa réhabilitation serait ´´un recul inquiétant dans la politique menée par l’Eglise contre l’antisémitisme depuis le concile Vatican II´´.
Un pape allemand qui réintègre un évêque négationniste. La nouvelle ne passe pas en Allemagne. Le Saint-Père a-t-il pris la mesure de sa fonction? s’interroge la presse allemande.
Pour Stefan Ulrich, éditorialiste à la Süddeutsche Zeitung, ce ne peut être un hasard. Benoît XVI a choisi de réintégrer quatre évêques lefebvristes, le 24 janvier, soit la veille du 50e anniversaire de la convocation du concile Vatican II.
«Cela suscite des doutes sur la fidélité du pape aux enseignements du concile», «Deux explications s’offrent à ce faux pas. Soit il s’agit d’un dysfonctionnement au Vatican, comme cela semblait s’être produit en septembre 2006 quand le pape avait exaspéré les musulmans avec son discours de Ratisbonne. L’autre explication est plus lourde de conséquences. Elle suggère que le pape privilégierait ses liens avec un groupe dissident d’intégristes à ses relations avec le judaïsme et l’aile modérée et moderne de son Eglise», analyse Stefan Ulrich.(1)
Il n’en faut pas plus pour que les commentaires en bon ordre et les journaux zooment sur l’évêque intégriste. Pour Robert Badinter interrogé par Jean Pierre El Kabbach sur Europe 1 le 2 février, cette décision est une ´´blessure profonde´´ pour les Juifs. Le grand rabbinat, plus haute instance du judaïsme dans le pays, a annoncé la rupture de ses relations avec le Vatican pour protester contre la réintégration de ces évêques.
Devant l’ampleur de l’événement, Benoît XVI a exprimé sa «solidarité» avec les juifs mercredi 28 janvier, lors de l’audience. Il a précisé que le retour des intégristes ne pourra se faire contre Vatican II, il a rejeté fermement tout propos négationniste à l’encontre de la Shoah, exprimant une solidarité «pleine et indiscutable» avec «nos frères destinataires de la Première Alliance», c’est-à-dire le peuple juif. (2)
La chancelière Angela Merkel estime qu’«il revient au pape et au Vatican de dire très clairement que l’on ne peut pas nier l’Holocauste». La clarification apportée par le pape «est, de mon point de vue, encore insuffisante», a dit la chancelière.
Un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est ainsi que l’on peut qualifier la décision du pape qui, par un décret du 24 janvier annule l’excommunication de quatre évêques intégristes pour ramener dans le giron de l’Eglise catholique leurs 150.000 adeptes, au risque, dit-on, d’indisposer des fidèles progressistes et de compromettre le dialogue avec les juifs.
En effet, tout le réseau d’influence de personnalités juives politiques et rabbinat en tête ont saturé les médias acquis. De quoi s’agit-il en fait? Ce mouvement schismatique, qui se revendique selon Saint Pie X (La FSSPX) avait été créé en 1969 par Mgr Marcel Lefebvre, en opposition avec l’adhésion de Vatican II aux principes de la démocratie et de la liberté religieuse.
Elle fédérait aussi les fidèles restés attachés au rite ancien de la messe en latin abandonnée au profit d’une liturgie plus moderne. La décision de Mgr Lefebvre d’ordonner lui-même quatre évêques sans l’accord du pape Jean Paul II, en 1988, avait conduit à leur excommunication, provoquant le schisme le plus important depuis la Réforme protestante au XVIe siècle.
Tout ceci n’est pas nouveau et toutes les religions connaissent en leur sein des dissidences sur l’interprétation des textes. En l’occurrence, les intégristes en question veulent faire la messe en latin et le curé doit tourner le dos aux fidèles. De plus et c’est le plus important, ils ne reconnaissent pas «l’aggiornamento», «l’ouverture» de l’Eglise décidée lors de Vatican II sur le pontificat de Jean XXIII.
En clair, ils s’en tiennent à ce que l’Eglise a toujours proclamé depuis 2000 ans jusqu’à Vatican II: les Juifs perfides sont des déicides, ils ont mis à mort le Christ. On sait, en effet, d’après les textes religieux (les quatre Evangiles) que le grand rabbin juif Caïphe a laissé l’empereur romain mettre à mort le Christ. L’empereur avait, en effet, coutume de gracier à l’occasion de chaque fête religieuse un détenu. Il demanda au grand rabbin Caïphe de lui désigner celui qui devait être gracié. Barabbas fut choisi et Christ fut crucifié.
Tout ceci n’est pas nouveau mais Vatican II a tourné la page, et l’Eglise développa des relations apaisées vis-à-vis du Judaïsme. Il se trouve parmi les quatre religieux intégristes et conservateurs, un prêtre britannique négationniste. Ce qui a provoqué l’indignation «disproportionné» et massive des Juifs. Pourtant le père Lombardi porte- parole du Vatican a assuré que le geste «bienveillant» du pape en direction du petit groupe ultra-conservateur et les propos négationnistes de l’évêque Robert Williamson n’ont «rien à voir».
En France et dans une moindre mesure en Allemagne, c’est le branle-bas de combat. La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a estimé que sa réhabilitation serait ´´un recul inquiétant dans la politique menée par l’Eglise contre l’antisémitisme depuis le concile Vatican II´´.
Un pape allemand qui réintègre un évêque négationniste. La nouvelle ne passe pas en Allemagne. Le Saint-Père a-t-il pris la mesure de sa fonction? s’interroge la presse allemande.
Pour Stefan Ulrich, éditorialiste à la Süddeutsche Zeitung, ce ne peut être un hasard. Benoît XVI a choisi de réintégrer quatre évêques lefebvristes, le 24 janvier, soit la veille du 50e anniversaire de la convocation du concile Vatican II.
«Cela suscite des doutes sur la fidélité du pape aux enseignements du concile», «Deux explications s’offrent à ce faux pas. Soit il s’agit d’un dysfonctionnement au Vatican, comme cela semblait s’être produit en septembre 2006 quand le pape avait exaspéré les musulmans avec son discours de Ratisbonne. L’autre explication est plus lourde de conséquences. Elle suggère que le pape privilégierait ses liens avec un groupe dissident d’intégristes à ses relations avec le judaïsme et l’aile modérée et moderne de son Eglise», analyse Stefan Ulrich.(1)
Il n’en faut pas plus pour que les commentaires en bon ordre et les journaux zooment sur l’évêque intégriste. Pour Robert Badinter interrogé par Jean Pierre El Kabbach sur Europe 1 le 2 février, cette décision est une ´´blessure profonde´´ pour les Juifs. Le grand rabbinat, plus haute instance du judaïsme dans le pays, a annoncé la rupture de ses relations avec le Vatican pour protester contre la réintégration de ces évêques.
Devant l’ampleur de l’événement, Benoît XVI a exprimé sa «solidarité» avec les juifs mercredi 28 janvier, lors de l’audience. Il a précisé que le retour des intégristes ne pourra se faire contre Vatican II, il a rejeté fermement tout propos négationniste à l’encontre de la Shoah, exprimant une solidarité «pleine et indiscutable» avec «nos frères destinataires de la Première Alliance», c’est-à-dire le peuple juif. (2)
La chancelière Angela Merkel estime qu’«il revient au pape et au Vatican de dire très clairement que l’on ne peut pas nier l’Holocauste». La clarification apportée par le pape «est, de mon point de vue, encore insuffisante», a dit la chancelière.
Commentaire