Au lendemain du retrait israélien de la bande de Gaza, la polémique sur l'usage de bombes au phosphore par Tsahal pendant l'offensive, qui a coûté la vie à plus de 1 300 Palestiniens, ne cesse de prendre de l'ampleur. Dénonçant l'utilisation massive de ces armes chimiques contre des populations civiles, Amnesty International a accusé, lundi 19 janvier, Israël de "crimes de guerre".
)Consultez les dépêches vidéo des agences AFP et Reuters, en français et en anglais.
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Une équipe de l'ONG qui s'est rendue à Gaza en début de semaine affirme avoir trouvé des particules de phosphore et des obus à l'intérieur et à proximité des maisons. "Nous avons vu des rues jonchées de débris, qui prouvent l'utilisation de phosphore blanc, y compris des particules incandescentes et des restes d'obus tirés par l'armée israélienne", a déclaré Christopher Cobbsmith, expert en armement. Sur le site du Guardian, plusieurs vidéos prises par l'ONG International Solidarity Movement corroborent les observations des membres d'Amnesty. On y voit notamment un garçon de 15 ans, gravement blessé au dos lors du bombardement de sa maison. "Il a été brûlé au phosphore", explique un médecin.
ISRAËL ASSURE RESPECTER LES CONVENTIONS INTERNATIONALES
Utilisé comme fumigène et dans la fabrication d'obus de mortier, cet agent toxique peut provoquer de graves brûlures de la peau et endommager le foie, le cœur ou les reins. A ce jour, aucun traité international n'en interdit l'usage. Seule la Convention sur les armes classiques de 1980, et particulièrement le protocole III "sur l'interdiction ou la limitation des armes incendiaires", précise qu'elles sont strictement prohibées dans les zones peuplées de civils.
Israël, qui n'a pas ratifié le texte, assure respecter à la lettre les conventions internationales. Mais dans un endroit aussi densément peuplé que Gaza, l'utilisation de bombes au phosphore blanc pose problème. D'après le quotidien israélien Haaretz, une enquête militaire a été ouverte sur le tir d'une vingtaine d'obus à Beit Lahiya par une unité de parachutiste de Tsahal.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a également demandé à Israël de mener "une enquête approfondie" sur les bombardements du complexe de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), les qualifiant d'"attaques scandaleuses et totalement inacceptables". Le directeur du centre, John Ging, affirmait alors que les entrepôts avaient été touchés par des armes chimiques. Un expert militaire cité par le Times, le 5 janvier, estimait que "si le phosphore blanc était délibérément utilisé contre une foule de gens, cela se terminerait devant la Cour pénale internationale à La Haye".
Le Monde.fr avec AFP
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Israël, qui n'a pas ratifié le texte, assure respecter à la lettre les conventions internationales. Mais dans un endroit aussi densément peuplé que Gaza, l'utilisation de bombes au phosphore blanc pose problème. D'après le quotidien israélien Haaretz, une enquête militaire a été ouverte sur le tir d'une vingtaine d'obus à Beit Lahiya par une unité de parachutiste de Tsahal.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a également demandé à Israël de mener "une enquête approfondie" sur les bombardements du complexe de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), les qualifiant d'"attaques scandaleuses et totalement inacceptables". Le directeur du centre, John Ging, affirmait alors que les entrepôts avaient été touchés par des armes chimiques. Un expert militaire cité par le Times, le 5 janvier, estimait que "si le phosphore blanc était délibérément utilisé contre une foule de gens, cela se terminerait devant la Cour pénale internationale à La Haye".
Le Monde.fr avec AFP
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