Enrico Macias indésirable à l’île Maurice

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Le gouvernement mauricien a décidé d'annuler le gala prévu pour le 23 janvier à Port-Louis et qui devait être animé par Enrico Macias. Cela en réponse aux génocides perpétrés par les forces israéliennes à Ghaza. Cette décision intervient pour consacrer celle politique prise par le gouvernement, au début de ce mois, de geler les relations diplomatiques avec Israël. Le gouvernement mauricien a indiqué dans son communiqué, rapporté par l'agence de Presse africaine qui siège au Sénégal, que cette décision a été prise pour éviter un éventuel attentat terroriste. Elle renforce également la position du gouvernement mauricien solidaire de la cause palestinienne.

El-Watan
19-01-2009

[icosium]

Encore endeuillé, Enrico Macias chassé de l'Ile Maurice par... la censure !

Moins d'un mois après avoir été frappé de plein fouet par la disparition de son épouse et sa muse Suzy, Enrico Macias se trouve plongé malgré lui en plein scandale géopolitique, autour de l'annulation de son concert à l'Ile Maurice. Une polémique dont on imagine aisément qu'elle doit profondément blesser cet Ambassadeur pour la Paix auprès de l'ONU, reconnu internationalement, et qui avait d'ailleurs reçu le titre de chanteur de la paix dès... 1980.

Rappel des faits : le 4 janvier 2009, à Paris, Enrico Macias participe à un rassemblement silencieux de soutien à Israël. Le 9 janvier, le gouvernement mauricien décide la fermeture du consulat d'Israël à Port-Louis, capitale de l'île Maurice. Dans la foulée, en début de semaine, on apprend que le concert programmé le 23 janvier - un concert initialement programmé le 23 novembre 2008 et différé en raison de "problèmes techniques" - est annulé. Et c'est là que le bât blesse. Qui a décidé de cette annulation ? L'artiste a-t-il été victime d'une censure, d'une chasse aux sorcières en raison de son engagement pro-israélien (il avait notamment accompagné le président Nicolas Sarkozy en juin 2008 et avait donné un concert lors de la visite d'Etat en Israël), comme l'avancent certains médias ? Bien difficile d'y voir clair...

Le 14 janvier, dans un communiqué officiel, The Lab Entertainment, société organisatrice de l'événement, ne laisse pas beaucoup de place au doute : "Monsieur Macias, ayant participé le 4 janvier 2009 à un rassemblement pro-israélien à proximité de l'ambassade d'Israël à Paris, a confirmé sa prise de position soutenant l'offensive israélienne dans la bande de Gaza contre le Hamas. Les autorités gouvernementales mauriciennes ayant pris la décision de geler toute relation avec Israël, la tenue du concert irait donc à l'encontre de cette démarche." Une manière implicite de pointer du doigt des pressions du gouvernement mauricien.

D'ailleurs, en parallèle de la décision de geler les relations avec Israël le 9 janvier, le ministre de la Justice Rama Valayden avait appelé à boycotter le concert d'Enrico Macias lors d'une manifestation pro-palestinienne à laquelle participait également le vice-Premier ministre mauricien Rashid Beebeejaun : "Il n'a pas sa place à Maurice. Il ne peut venir chanter dans notre pays parce qu'il soutient ces bombardements", avait déclaré le ministre Valayden. Il convient de rappeler que la situation politico-religieuse de l'Ile Maurice est forcément sensible, du fait de la composition de sa population. Au niveau ethnique, 1,2 million d'habitants se répartissent ainsi : 68% d'origine indienne, 27% de Créoles, 3% de Chinois et 2% d'Européens (2 %). Sur le plan religieux, les hindouistes comptent pour 52%, les catholiques pour 26%, les musulmans pour 16,6%, et les protestants pour 2%.

"La tenue de ce concert est sérieusement compromise, voire impossible à mettre en oeuvre, pour des raisons de sécurité, mais aussi pour éviter une situation qui pourrait ternir l'image de notre île sur le plan international", ont ainsi indiqué les autorités. Et The Lab Entertainment, après de multiples concertations avec les autorités locales (et notamment Events Mauritius, le ministère su tourisme et la Mauritius Tourism Promotion Authority), a dû se résoudre à annuler la prestation du chanteur. Eloquent.

Alors que le gouvernement mauricien tend à imputer cette décision à Enrico Macias lui-même, il apparaît de plus en plus clairement qu'il n'en est rien, et que ce dernier est victime d'une censure liée à un positionnement politique. Charley Marouani, agent et tourneur de toujours d'Enrico, a confirmé que l'annulation n'est absolument pas du fait de l'artiste - évidemment.

Sensible, l'affaire a d'ailleurs d'autres répercussions : alerté par le chanteur, le Consistoire Central de France (qui représente les communautés juives de France) a publié un communiqué condamnant "l'interdiction du concert d'Enrico Macias à l'Ile Maurice" : "Cette interdiction du concert intervient alors que selon des sources concordantes, les autorités de ce pays n'auraient pas apprécié que le chanteur ait participé au rassemblement digne et silencieux de soutien à Israël qui a eu lieu le dimanche 4 janvier à Paris, et rendent ainsi impossible le déroulement de ce concert.

Le Consistoire Central de France rappelle qu'Enrico Macias est Ambassadeur pour la Paix auprès des Nations Unies et n'a eu de cesse depuis quarante ans d'être avant tout un défenseur acharné des valeurs de tolérance, de fraternité, et de respect de l'autre, et d'ériger à travers son répertoire musical des passerelles irremplaçables entre l'Orient et l'Occident. "

Pour le concert... c'est râpé. Reste aux organisateurs à régler le problème des frais engagés et des quelque 2 000 billets déjà écoulés...

G.J.

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Spectacles annulés - Les soutiens se multiplient pour Arthur et Enrico Macias

- Tous deux ont dû annuler vendredi, le premier un spectacle, le second un concert, du fait de tensions liées au conflit israélo-palestinien. Les associations montent au créneau.

- Le Crif, SOS Racisme s'indignent ; côté politique, Christine Albanel témoigne sa "sympathie" à Arthur ; et du côté des représentants religieux, le Grand rabbin de France fait part de ses inquiétudes.


Vendredi, l'animateur, producteur et comédien Arthur devait annuler un spectacle à Vals-les-Bains, en Ardèche, alors que des manifestants réclamant l'arrêt des bombardements à Gaza avaient empêché les spectateurs de rentrer dans la salle où il devait jouer I-Show. Selon des témoins de la scène, les manifestants auraient accusé Arthur de financer l'Etat israélien. Cette accusation lui avait notamment été faite par l'humoriste Dieudonné, condamné en 2006 à 3000 euros d'amende pour avoir diffamé l'animateur de télévision dont il avait déclaré qu'il finançait l'armée israélienne "qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens". A l'issue de la manifestation, Arthur lançait aux spectateurs qu'il n'avait "plus le coeur à rire" et annulait son spectacle.

Le même jour, à l'île Maurice, les organisateurs d'un concert du chanteur Enrico Macias prévu en janvier annonçaient avoir annulé l'événement en raison de la polémique provoquée dans l'île par la participation de l'artiste à un rassemblement de soutien à Israël. Le spectacle devait avoir lieu près d'un quartier majoritairement peuplé de Mauriciens musulmans. La municipalité de Port-Louis avait menacé de ne pas l'autoriser pour des questions de sécurité.

Des pressions "absolument inadmissibles"

Ces mésaventures frappant deux artistes d'origine juive ravivent la crainte d'un antisémitisme lié au conflit à Gaza. Depuis le début de l'intervention israélienne, plusieurs synagogues ont également été l'objet d'actes de vandalisme et d'incendies en France, ce qui a suscité inquiétude et appels au calme des autorités et de plusieurs associations. Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, en "visite pastorale" dimanche à Bordeaux, a exprimé ses craintes : "Ce qui s'est passé aussi bien vis-à-vis d'Enrico Macias que vis-à-vis d'Arthur suggère pour le moins une certaine idée du juif qui m'inquiète". Le Conseil représentatif des institutions juives de France, SOS Racisme et le Bureau de vigilance contre l'antisémitisme ont condamné le même jour la manifestation pro-palestinienne qui a conduit à l'annulation du spectacle d'Arthur. La ministre de la Culture, Christine Albanel, avait témoigné la veille sa "sympathie" à l'humoriste, jugeant "absolument inadmissibles les pressions exercées par des manifestants".

Devant l'augmentation du nombre d'incidents visant la communauté juive ou des lieux symboliques de l'islam, la secrétaire d'Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, avait rencontré le 12 janvier dernier une vingtaine d'associations de quartier. La réunion avait été organisée à la demande de l'Union des Etudiants juifs de France, dont le président Raphaël Haddad avait alors annoncé que 55 actes antisémites avaient été recensés en France depuis le début de l'offensive israëlienne sur Gaza, soit plus qu'en 2001 après la deuxième intifada.

D'après agence

LCI.fr

[MOH24]

et un pays de plus un. Biensur c'est pas des arabes.