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L’UpM, entre avocats, frères-ennemis et «bons samaritains».

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  • L’UpM, entre avocats, frères-ennemis et «bons samaritains».

    Tunisie : L’UpM, entre avocats, frères-ennemis et «bons samaritains».
    par : K. Boumiza.
    http://www.*******************/site_...?art_id=119850


    Quelques 800 personnes, hommes d’affaires et officiels de tous les pays de l’UMA, étaient présentes jeudi 27 novembre 2008, à l’occasion des 23èmes journées de l’entreprise de l’IACE. Au fil de l’actualité, ce rendez-vous renouvelé de l’intelligencia économique des pays maghrébins, a discuté pendant une journée et demie du projet d’Union pour la Méditerranée, en présence de responsables communautaires et notamment de Jean-Pierre Raffarin qui semble jouer le rôle d’envoyé spécial du promoteur de l’idée UpM, Nicolas Sarkozy. Roger Bismuth qui présentait le premier panel de la première journée, avait très vite fait de résumer toute la réunion en deux questions. L’UpM, une Union autour de projets structurants ou une Union de structures, était la première. La seconde était de savoir si ce projet est toujours d’actualité, dans la conjoncture internationale.

    Raffarin et De Fontaine Vive, les avocats.
    En bon avocat de l’UpM du Président français, J.P Raffarin ouvre le bal des journées par une plaidoirie, presque convaincante, en faveur de l’UpM et de la «Sarko-énergie» qui est derrière cette idée de l’actuel Président de l’Union Européenne, dont il dira que «c’est la bonne réponse à la mondialisation» et qu’elle est «au cœur des ambitions» de Sarkozy Il terminera par lancer une idée, qui transparaîtra presque toujours en filigrane des interventions de plus d’un intervenant et que De Fontaine Vive, s’il n’en parle pas volontairement ne tient pas à l’invoquer dans cette phase de la crise économique européenne. «On se doit de défendre l’idée que dans le plan de relance européen, il y ait une partie pour la Méditerranée» a ainsi lancé J.P Raffarin. L’idée trouvera écho auprès de Philippe de Fontaine Vive, le vice-président de la Banque Européenne de développement. Ce dernier indique, en effet, qu’il faudra «donner une dimension méditerranéenne au plan de relance européen, ne pas philosopher sur l’aide et considérer la méditerranée comme une opportunité » et affirme même que «le plan de relance Euromed deviendra l’année prochaine, nécessaire».

    Plus tard, le ministre tunisien de l’industrie Afif Chelbi, lui emboîtera le pas et défendra l’idée en disant que «les plans de relance [européens], gagneraient à ne pas se limiter à l’Europe, ou à des pays pris isolément, mais à englober aussi l’UpM » et d’expliquer ensuite que «croissance et compétitivité [de l’Europe qui, dira-t-il compare ses taux de croissance à la décimale] sont à chercher en particulier au Sud qui connaîtra, qui connaît déjà, des années de croissance industrielle significative».

    Ces avocats de l’UpM, venus essayer de convaincre un public encore sceptique et qui l’a démontré plus d’une fois lors des discussions des panels surtout de la première matinée. Ils trouveront même un appui européens dans la voix d’Andréa Amato, président de l’Instituto Europeo per il Mediterraneo qui jouera presque le «trouble fête», devant les avocats européens et qui introduira surtout la controverse devant les avocats européens. «On doit évaluer l’objet de nos discussions, par les décisions qui vont au-delà des déclarations de principe », dira-t-il avant d’ajouter sur la note musicale propre aux Italiens [il en est un] qu’il «faut des programmes précis, qui mettent en musique des décisions».

    Les frères-ennemis se «chamaillent» encore, en silence.
    Comme s’il n’y avait pas de journalistes maghrébins ou même tunisiens, le premier panel (et pas l’unique et c’est à mettre à la charge de l’IACE) était animé par le bien connu Français Olivier Mazerolle (Fondateur de BFM TV). Ce dernier n’a pas pu éviter ce qui fâche. Il rebondissait certes sur une autre réaction qui évoquait l’interaction entre structures existantes, pour bien bâtir l’UpM. Ressurgissent alors les «vieux démons» qui gangrènent l’espace, juste à côté de l’européen, celui du Maghreb, de l’UMA précisément. La question du Sahara occidental s’invite alors, dans un débat entre Omar Kabbaj, Conseiller de sa Majesté le Roi du Maroc et Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre de l’Algérie. Et d’est dans une salle qui rit et qui applaudit dans une tentative de stopper les répliques de l’un à l’autre, que Kabbaj et Ghozali s’en donnent à cœur-joie avec des «dissertations» des positions officielles de l’un et de l’autre des deux pays, sur le Sahara et sur les frontières fermées entre les deux pays. O. Mazerolle qui réussit quand même à débrider la salle, ne s’arrêtera pas là et demande à Omar Kabbaj s’il croit que l’UMA va exister un jour. Regardant Ghozali du coin de l’œil, le Conseiller de sa Majesté Mohamed 6 jette alors que «le Maroc a maintes fois demandé l’ouverture des frontières avec l’Algérie». La discussion ne s’arrêtera que lorsque l’un des opérateurs algériens présents dans la salle, prendra le micro pour signaler qu’elle est de toutes les façons, ouverte de fait. L’ange noir du différents algéro-marocain qui plane encore sur l’UMA finira alors par déployer ses ailes lourdes en-dehors de la salle de l’hôtel où se déroulaient les travaux des journées de l’entreprise.

    Il y a eu pourtant, dans cette atmosphère, générale parmi l’assistance il faut le dire, des propositions concrètes sorties des panelistes. On les entendra du plus sceptiques des panelistes et les déçus du processus de Barcelone, Andréa Amato qui disait que «il y a une grande confusion a propos de l’UpM et la réunion de Marseille n’a pas aidé à en sortir. Amato se déclare «pour des grands projets en méditerranée qui donnent à l’Union Européenne une vraie dimension méditerranéenne, ils peuvent changer les choses et créer un modèle polycentrique de développement et de croissance».

    Le ministre tunisien de l’industrie Afif Chelbi demandera que les Européens «appuient les projets de modernisation d’infrastructure, d’instaurer un made-in Euromed et d’ouvrir de façon significative l’accès aux programmes R&D aux pays du Sud ». Il insistera beaucoup sur l’investissement, demandant aux Européens d’investir plus dans les pays méditerranéens. «Face à la crise, l’industrie européenne a le choix entre être marginalisée par des délocalisations totales et lointaines ou partager par des délocalisations partielles et de proximité» dit-il plus clairement et en utilisant même le mot (délocalisation) qui fâche encore en Europe.

    Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, sera encore plus clair en évoquant les projets qu’a déjà présentés l’Union Européenne aux pays de la rive Sud (autoroute de la mer et plan solaire) en disant qu’il est «nécessaire de fixer les outils de concrétisation de ces projets et d’identifier les moyens de financement adéquat sur le long terme et avec des taux raisonnables, par des fonds structurants, sinon ce sera une autre déception qui s’ajoutera à la déception de Barcelone », dit-il. Il appellera même l’Union Européenne, à voir plus loin et de regarder la zone Sud méditerranée, comme une plateforme qui devrait amener le codéveloppement jusqu’au reste de l’Afrique dont il dira et il sera le seul à évoquer l’Afrique, qu’elle est «le continent de l’avenir».

    African Manager
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