La Chine n'en a pas fini avec l'affaire du lait contaminé à la mélamine, qui a tué au moins trois bébés et en a rendu malades des dizaines de milliers d'autres. Elle doit aussi éliminer les produits toxiques retirés de la vente depuis septembre, sans causer de nouvelle crise sanitaire ou environnementale.
Les autorités privilégient l'incinération, l'enfouissement ou le mélange avec le charbon. Elles imputent la crise actuelle aux industriels qui auraient ajouté de la mélamine, une substance toxique habituellement utilisée pour fabriquer du plastique, à du lait coupé d'eau afin de passer les contrôles de qualité avec un produit artificiellement et faussement riche en protéines. Or la mélamine peut causer l'apparition de calculs rénaux, voire des insuffisances rénales potentiellement mortelles.
Il n'existe pas d'évaluation officielle de la quantité globale de lait frelaté retiré de la vente ou détruit depuis septembre, mais plus de 32.000 tonnes -l'équivalent d'environ 23 piscines olympiques- ont été éliminées le mois dernier dans la seule province septentrionale d'Hebei, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle (Xinhua).
Dans une usine de la ville méridionale de Canton, des tonnes de lait contaminé ont été incinérées à une température de 3.000 degrés Celsius. "Tout ce qui restera sera piégé dans du ciment. Je peux vous garantir que notre procédé répond aux critères de protection de l'environnement. Cela ne menacera pas la santé de la population", a assuré Wang Fan, directeur du bureau de la sécurité alimentaire de Canton.
La gestion des déchets contaminés pose problème partout dans le monde, y compris dans des pays riches comme les Etats-Unis, ou en Europe, où l'on a par exemple trouvé des résidus pharmaceutiques dans l'eau potable. La Chine, pas particulièrement réputée pour son souci de la sécurité environnementale par le passé, s'en sort pourtant bien jusqu'ici avec le lait frelaté, selon des scientifiques et écologistes.
Pékin, soucieuse de restaurer la confiance dans la sécurité alimentaire ébranlée par ce scandale, a imposé des consignes spécifiques pour la destruction des produits contaminés. Les autorités recommandent de brûler le lait dans des incinérateurs de grande capacité ou sinon de l'enterrer en petites quantités dans des décharges, sous réserve d'approbation des agences environnementales locales.
L'incinération ou l'enfouissement ôtent sa toxicité à la mélamine, explique le scientifique Peter Ben Embarek, membre du département de la sécurité alimentaire à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) basée à Genève. En cas d'enfouissement, "il ne faut pas que les produits soient enterrés dans des décharges clandestines ou dans des endroits dont on ne connaît pas exactement la composition des sols et où l'eau pourrait être contaminée", souligne-t-il.
Mais la destruction du lait frelaté coûte cher: environ 100 dollars (79 euros) la tonne, selon Wang Fan, le directeur du bureau de la sécurité alimentaire de Canton. L'enfouissement revient à 29 dollars (23 euros) la tonne, mais les quantités sont limitées.
A Xingtai, dans la province d'Hebei, la société Jinniu Energya incinéré quelque 1.200 tonnes de lait en poudre à plus de 1.800 degrés le mois dernier. "La fournaise est hermétiquement scellée et ni fumée, ni odeur ne s'échappent", affirme un responsable de l'entreprise, Wang Jian. Dans la ville côtière de Qingdao, huit tonnes de lait en poudre ont été mélangées à du charbon, qui a ensuite été brûlé pour produire de l'électricité.
A Canton, les autorités locales ont repris le contrôle de la gestion des déchets après qu'une société s'est débarrassée du lait contaminé en le déversant dans une rivière qui alimentait le secteur en eau potable. La société en question a écopé d'une amende de 29.000 dollars (23.000 euros). L'eau était devenue blanchâtre et sentait le lait, selon le journal local. D'après Peter Ben Embarek, la mélamine, en se diluant dans l'eau, représentait surtout un risque pour les poissons, les animaux et les plantes, bref: tout l'écosystème.
Signe de l'intérêt de la population pour cette question, les autorités ont reçu de nombreuses suggestions pour se débarrasser du lait à la mélamine: certains proposaient par exemple de l'utiliser pour nourrir les porcs ou arroser les arbres. Mais seuls l'incinération et l'enfouissement ont été jugés suffisamment sûrs.
source : AP
Les autorités privilégient l'incinération, l'enfouissement ou le mélange avec le charbon. Elles imputent la crise actuelle aux industriels qui auraient ajouté de la mélamine, une substance toxique habituellement utilisée pour fabriquer du plastique, à du lait coupé d'eau afin de passer les contrôles de qualité avec un produit artificiellement et faussement riche en protéines. Or la mélamine peut causer l'apparition de calculs rénaux, voire des insuffisances rénales potentiellement mortelles.
Il n'existe pas d'évaluation officielle de la quantité globale de lait frelaté retiré de la vente ou détruit depuis septembre, mais plus de 32.000 tonnes -l'équivalent d'environ 23 piscines olympiques- ont été éliminées le mois dernier dans la seule province septentrionale d'Hebei, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle (Xinhua).
Dans une usine de la ville méridionale de Canton, des tonnes de lait contaminé ont été incinérées à une température de 3.000 degrés Celsius. "Tout ce qui restera sera piégé dans du ciment. Je peux vous garantir que notre procédé répond aux critères de protection de l'environnement. Cela ne menacera pas la santé de la population", a assuré Wang Fan, directeur du bureau de la sécurité alimentaire de Canton.
La gestion des déchets contaminés pose problème partout dans le monde, y compris dans des pays riches comme les Etats-Unis, ou en Europe, où l'on a par exemple trouvé des résidus pharmaceutiques dans l'eau potable. La Chine, pas particulièrement réputée pour son souci de la sécurité environnementale par le passé, s'en sort pourtant bien jusqu'ici avec le lait frelaté, selon des scientifiques et écologistes.
Pékin, soucieuse de restaurer la confiance dans la sécurité alimentaire ébranlée par ce scandale, a imposé des consignes spécifiques pour la destruction des produits contaminés. Les autorités recommandent de brûler le lait dans des incinérateurs de grande capacité ou sinon de l'enterrer en petites quantités dans des décharges, sous réserve d'approbation des agences environnementales locales.
L'incinération ou l'enfouissement ôtent sa toxicité à la mélamine, explique le scientifique Peter Ben Embarek, membre du département de la sécurité alimentaire à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) basée à Genève. En cas d'enfouissement, "il ne faut pas que les produits soient enterrés dans des décharges clandestines ou dans des endroits dont on ne connaît pas exactement la composition des sols et où l'eau pourrait être contaminée", souligne-t-il.
Mais la destruction du lait frelaté coûte cher: environ 100 dollars (79 euros) la tonne, selon Wang Fan, le directeur du bureau de la sécurité alimentaire de Canton. L'enfouissement revient à 29 dollars (23 euros) la tonne, mais les quantités sont limitées.
A Xingtai, dans la province d'Hebei, la société Jinniu Energya incinéré quelque 1.200 tonnes de lait en poudre à plus de 1.800 degrés le mois dernier. "La fournaise est hermétiquement scellée et ni fumée, ni odeur ne s'échappent", affirme un responsable de l'entreprise, Wang Jian. Dans la ville côtière de Qingdao, huit tonnes de lait en poudre ont été mélangées à du charbon, qui a ensuite été brûlé pour produire de l'électricité.
A Canton, les autorités locales ont repris le contrôle de la gestion des déchets après qu'une société s'est débarrassée du lait contaminé en le déversant dans une rivière qui alimentait le secteur en eau potable. La société en question a écopé d'une amende de 29.000 dollars (23.000 euros). L'eau était devenue blanchâtre et sentait le lait, selon le journal local. D'après Peter Ben Embarek, la mélamine, en se diluant dans l'eau, représentait surtout un risque pour les poissons, les animaux et les plantes, bref: tout l'écosystème.
Signe de l'intérêt de la population pour cette question, les autorités ont reçu de nombreuses suggestions pour se débarrasser du lait à la mélamine: certains proposaient par exemple de l'utiliser pour nourrir les porcs ou arroser les arbres. Mais seuls l'incinération et l'enfouissement ont été jugés suffisamment sûrs.
source : AP