De hauts responsables militaires impliqués dans des trafics de drogue et de cocaïne au Sahara occidental Les Marocains font main basse sur les richesses du territoire Par Mahmoud Tadjer
L’information publiée par le journal marocain Essabah au début du mois de février dernier est complètement passée inaperçue ici en Algérie et a été entièrement occultée du côté de Rabat.
Il s’agit de l’implication d’un des proches du général Bennani dans un trafic de cocaïne transitant par le Sahara occidental, sous occupation marocaine . «Ces nouvelles routes de la cocaïne qui empruntent celles du haschich ou encore passent par le Sahara occidental ne sont pas un secret», ajoute le quotidien marocain qui n’hésite pas à faire porter le chapeau au général Bennani qui supervise les troupes marocaines stationnées dans le Sud, c’est-à-dire les trois quarts de l’armée royale. Ce général est «réputé pour son affairisme». Pour épargner le roi Mohammed VI, la presse marocaine évite d’en dire plus sur cette nouvelle affaire qui éclabousse le royaume chérifien, à sa tête le roi Mohammed VI qui vient de critiquer, toute honte bue, jeudi dernier, le «refus» de l’Algérie de «normaliser» ses relations avec le Maroc et de rouvrir sa frontière avec le royaume, fermée depuis 1994. Pour mémoire, le souverain marocain s’exprimait dans un discours télévisé à l’occasion du 33e anniversaire de «la marche verte» organisée par le roi Hassan II lors de laquelle 350 000 Marocains avaient marché le 6 novembre 1975 en direction du Sahara occidental, sous occupation espagnole, pour signifier l’appartenance de ce territoire au Maroc. En vérité, la large autonomie que le roi Mohammed VI tente d’accorder au Sahara occidental s’avère être un véritable leurre diplomatique. Il s’agit, ni plus ni moins, de cacher les véritables méfaits des autorités marocaines installées dans ces territoires occupés de force et qui se permettent de tabasser violemment des étudiants sahraouis qui ont osé défier la toute puissance force coloniale dépêchée sur les lieux depuis 1975. Toutes les richesses minières du pays sont aujourd’hui aux mains des Marocains tandis que les Sahraouis sont assujettis à de postes d’auxiliaires. Ainsi, le trafic de drogue et de cocaïne, qui transite par les territoires sahraouis occupés par l’armée marocaine, sert en réalité les desseins des barons de la drogue, protégés par les hauts officiers de l’armée de Sa Majesté. Aussi, il n’est un secret pour personne, comme le rapporte le journal marocain, que ce trafic profite largement aux autorités marocaines – d’où leur acharnement à rouvrir la frontière terrestre avec l’Algérie pour trouver des débouchés vers l’Europe, les eaux sahraouies étant bien gardées par la police maritime espagnole – ni que des gradés et leurs amis sont mêlés à des trafics douteux. Le Maroc était devenu le premier pourvoyeur mondial de cannabis, la demande de cette drogue par le marché européen était en augmentation croissante, en même temps que son acheminement à partir du Maroc devenait de plus en plus difficile, du fait d’une surveillance accrue du trafic portuaire et des livraisons par vedettes rapides (Go Fast) par les Européens, l’Espagne tout particulièrement puisque c’était par ce pays qu’était introduite la plus grosse partie de cannabis marocain. Les ports algériens, surtout ceux de l’Ouest, allaient devenir alors l’exutoire naturel du trop-plein marocain. Une partie de la marchandise remonte vers Oran pour converger avec la filière des H’dada et prendre la direction de l’Europe. Les quantités globales de kif traité qui étaient introduites en Algérie allaient passer d’environ 200 kg à plus d’une tonne par jour. En automne, à l’arrivée de la nouvelle récolte, ce chiffre est doublé. Il est difficile d’évaluer de façon sérieuse les quantités de kif qui entrent en Algérie, mais des recoupements crédibles permettent de les situer entre 300 et 400 tonnes par an. Soit environ le dixième de la production totale marocaine. La valeur avoisinerait un milliard de dollars de gains. Au Maroc, les profits du trafic du kif profitent plus ou moins à 200 000 familles. Sur un plan diplomatique, le roi Mohammed VI a décidé de rappeler l’ambassadeur du royaume à Paris, Fathallah Sijilmassi. Le roi, dit-on, n’aurait pas apprécié quelques initiatives du diplomate et, surtout, que ces dernières se retrouvent dans la presse française.
Celle-ci avait en effet mis la main sur des courriers confidentiels rédigés par l’ambassadeur dans lesquels ce dernier demandait aux consuls généraux du royaume de militer activement auprès des députés et sénateurs français pour qu’ils soutiennent les thèses marocaines sur le Sahara occidental. M. T.
L’information publiée par le journal marocain Essabah au début du mois de février dernier est complètement passée inaperçue ici en Algérie et a été entièrement occultée du côté de Rabat.
Il s’agit de l’implication d’un des proches du général Bennani dans un trafic de cocaïne transitant par le Sahara occidental, sous occupation marocaine . «Ces nouvelles routes de la cocaïne qui empruntent celles du haschich ou encore passent par le Sahara occidental ne sont pas un secret», ajoute le quotidien marocain qui n’hésite pas à faire porter le chapeau au général Bennani qui supervise les troupes marocaines stationnées dans le Sud, c’est-à-dire les trois quarts de l’armée royale. Ce général est «réputé pour son affairisme». Pour épargner le roi Mohammed VI, la presse marocaine évite d’en dire plus sur cette nouvelle affaire qui éclabousse le royaume chérifien, à sa tête le roi Mohammed VI qui vient de critiquer, toute honte bue, jeudi dernier, le «refus» de l’Algérie de «normaliser» ses relations avec le Maroc et de rouvrir sa frontière avec le royaume, fermée depuis 1994. Pour mémoire, le souverain marocain s’exprimait dans un discours télévisé à l’occasion du 33e anniversaire de «la marche verte» organisée par le roi Hassan II lors de laquelle 350 000 Marocains avaient marché le 6 novembre 1975 en direction du Sahara occidental, sous occupation espagnole, pour signifier l’appartenance de ce territoire au Maroc. En vérité, la large autonomie que le roi Mohammed VI tente d’accorder au Sahara occidental s’avère être un véritable leurre diplomatique. Il s’agit, ni plus ni moins, de cacher les véritables méfaits des autorités marocaines installées dans ces territoires occupés de force et qui se permettent de tabasser violemment des étudiants sahraouis qui ont osé défier la toute puissance force coloniale dépêchée sur les lieux depuis 1975. Toutes les richesses minières du pays sont aujourd’hui aux mains des Marocains tandis que les Sahraouis sont assujettis à de postes d’auxiliaires. Ainsi, le trafic de drogue et de cocaïne, qui transite par les territoires sahraouis occupés par l’armée marocaine, sert en réalité les desseins des barons de la drogue, protégés par les hauts officiers de l’armée de Sa Majesté. Aussi, il n’est un secret pour personne, comme le rapporte le journal marocain, que ce trafic profite largement aux autorités marocaines – d’où leur acharnement à rouvrir la frontière terrestre avec l’Algérie pour trouver des débouchés vers l’Europe, les eaux sahraouies étant bien gardées par la police maritime espagnole – ni que des gradés et leurs amis sont mêlés à des trafics douteux. Le Maroc était devenu le premier pourvoyeur mondial de cannabis, la demande de cette drogue par le marché européen était en augmentation croissante, en même temps que son acheminement à partir du Maroc devenait de plus en plus difficile, du fait d’une surveillance accrue du trafic portuaire et des livraisons par vedettes rapides (Go Fast) par les Européens, l’Espagne tout particulièrement puisque c’était par ce pays qu’était introduite la plus grosse partie de cannabis marocain. Les ports algériens, surtout ceux de l’Ouest, allaient devenir alors l’exutoire naturel du trop-plein marocain. Une partie de la marchandise remonte vers Oran pour converger avec la filière des H’dada et prendre la direction de l’Europe. Les quantités globales de kif traité qui étaient introduites en Algérie allaient passer d’environ 200 kg à plus d’une tonne par jour. En automne, à l’arrivée de la nouvelle récolte, ce chiffre est doublé. Il est difficile d’évaluer de façon sérieuse les quantités de kif qui entrent en Algérie, mais des recoupements crédibles permettent de les situer entre 300 et 400 tonnes par an. Soit environ le dixième de la production totale marocaine. La valeur avoisinerait un milliard de dollars de gains. Au Maroc, les profits du trafic du kif profitent plus ou moins à 200 000 familles. Sur un plan diplomatique, le roi Mohammed VI a décidé de rappeler l’ambassadeur du royaume à Paris, Fathallah Sijilmassi. Le roi, dit-on, n’aurait pas apprécié quelques initiatives du diplomate et, surtout, que ces dernières se retrouvent dans la presse française.
Celle-ci avait en effet mis la main sur des courriers confidentiels rédigés par l’ambassadeur dans lesquels ce dernier demandait aux consuls généraux du royaume de militer activement auprès des députés et sénateurs français pour qu’ils soutiennent les thèses marocaines sur le Sahara occidental. M. T.