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SÉNÉGAL : Le phare de la démocratie se fait blafard

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  • SÉNÉGAL : Le phare de la démocratie se fait blafard

    Alors qu'il avait suscité l'espoir – et promis – de faire de son pays une démocratie exemplaire, le président Abdoulaye Wade se comporte de plus en plus en despote, regrette le quotidien burkinabé L'Observateur Paalga.

    Depuis le 13 octobre, le mandat de Macky Sall, président de l'Assemblée nationale sénégalaise, est passé de cinq ans à un an. Ce raccourcissement est un renvoi qui ne dit pas son nom. En réalité, l'étoile politique de Macky Sall a commencé à pâlir depuis plus d'un an. Depuis le jour où il s'est piqué de vouloir auditionner, devant la commission des finances, le fils du chef de l'Etat, Karim Wade, sur sa gestion des fonds alloués à l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (ANOCI). Lorsqu'il l'a appris, "Ablaye" Wade est devenu fou de rage. S'ensuivit une convocation manu militari à la présidence du patron de l'Assemblée nationale, mais ce dernier refusa de s'y rendre. Nous sommes en décembre 2007.

    Les 172 députés, sur les 174 présents qui ont voté la loi de raccourcissement du mandat du président de l'Assemblée nationale, savent pertinemment que sa promulgation par le chef de l'exécutif ne sera qu'une formalité. Macky Sall sera débarqué ! Dommage pour cette démocratie sénégalaise qui était un phare, un phare qui devient un peu plus blafard chaque jour sous Wade.

    Les démocrates et les Sénégalais sont d'autant plus dépités qu'avec l'arrivée d'Abdoulaye Wade au pouvoir ils s'étaient mis à espérer que le sopi (changement, en wolof) allait être une réalité. En effet, après vingt-cinq ans de lutte politique, voilà un opposant qui accède par les urnes à la tête de l'Etat. L'espoir était permis de voir les choses évoluer. Hélas, les Sénégalais ont aujourd'hui un pouvoir qui se confine aux antipodes de la démocratie, avec des opposants qu'on emprisonne et des journalistes qui subissent la fureur des zélés du pouvoir pour une ligne ou une virgule dans un article. On ne reconnaît plus le Wade qui, il y a quelques années, brillait par sa clairvoyance politique.

    "Je veux des réalisations qui résistent au temps. (...) Je lance de grands travaux parce que je veux épargner à la génération qui va venir d'avoir à tout refaire." Tel est le message que le chef de l'Etat du Sénégal donne lorsqu'on lui demande ce qu'il veut que le monde retienne de lui. Il est vrai qu'il a réalisé de grandes choses et que son bureau est plein de projets. Mais le seul projet qui l'a amené là où il est ne se porte plus bien : la démocratie.

    Z. Dieudonné Zoungrana
    Courrier International

  • #2
    Le Parlement sénégalais adopte la loi réduisant le mandat de ses présidents

    DAKAR (AFP) — Le Parlement sénégalais a adopté lundi une loi modifiant la Constitution et ramenant de cinq à un an le mandat des présidents du Sénat et l'Assemblée nationale, au détriment notamment de l'ex-Premier ministre Macky Sall en disgrâce auprès du président Abdoulaye Wade.
    La proposition de loi présentée par un député du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) a été adoptée à l'issue d'une séance des deux chambres réunies en congrès, en l'absence du président de l'Assemblée nationale Macky Sall, a constaté un journaliste de l'AFP.
    La nouvelle loi doit encore être promulguée par le chef de l'Etat.
    Elle devrait aboutir à faire perdre, d'ici quelques semaines, à M. Sall, ancien numéro deux du parti du président, le perchoir qu'il occupe à l'Assemblée depuis juin 2007.
    Les deux chambres totalisent 250 parlementaires (150 députés et 100 sénateurs). Seuls deux députés ont voté contre la proposition de loi et 172 pour, sur 174 présents. Des députés de l'opposition ou proches du président de l'Assemblée avaient choisi de ne pas participer à cette réunion en Congrès.
    "Ils ne veulent plus de Macky Sall! Il fallait le fragiliser et ramener son mandat à un an", a dénoncé Ousmane Sow Huchard, un député écologiste, avant le vote.
    Le président du groupe majoritaire au Parlement, Doudou Wade, a quant à lui salué une initiative visant à mettre fin au "blocage" de l'Assemblée, dont le fonctionnement est selon lui entravé par "une ambiance politique délétère" et "une défaillance" l'empêchant de jouer son rôle, notamment dans le contrôle de l'exécutif.

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