Les crédits à la consommation des ménages américains ont reculé en août de 3,7 % en rythme annuel, enregistrant leur première baisse depuis janvier 1998, selon les chiffres publiés, mardi 7 octobre, par la Réserve fédérale. Ce recul est une mauvaise nouvelle de plus, particulièrement malvenue pour la première économie mondiale. Même en baisse, l'encours total des crédits à la consommation, d'environ 2 577 milliards de dollars (1 901 milliards d'euros), représente plus du quart de la consommation totale des ménages sur un an et environ 18 % du produit intérieur brut du pays. A cela vient s'ajouter la montagne des prêts hypothécaires, soit 12 000 milliards de dollars (8 850 milliards d'euros), selon les chiffres couramment admis dans un pays qui compte près de 80 % de propriétaires immobiliers.
Le secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson, et les responsables de la banque centrale ont multiplié ces jours-ci les métaphores comparant le crédit au "sang vital de l'économie", qui permet aux entreprises de fonctionner et aux ménages de consommer. Comme dans les autres économies capitalistes, le marché du crédit, point de rencontre entre l'offre et la demande de financement, est essentiel à l'activité économique américaine, dans la mesure où il permet aux entreprises de trouver les fonds nécessaires à leur création, leur fonctionnement ou leur expansion.
L'EMPRUNT VALORISÉ
Mais là où les Etats-Unis se distinguent par rapport à d'autres pays, c'est que vivre à crédit y est largement encouragé. Selon les chiffres de l'OCDE, la dette des ménages américains représentait 136 % de leur revenu disponible brut en 2006, contre 59 % en France en 2005. Comme le résume le sociologue Paul Jorion, "dans le système américain, l'emprunt est valorisé : cela montre que vous contribuez à l'économie". La vie quotidienne est ainsi grandement facilitée aux personnes qui ont un bon historique de crédit ("credit score"), mesure de la solvabilité d'un individu établie par trois sociétés qui savent pratiquement tout de ses habitudes de consommation pour peu qu'il ait un numéro de Sécurité sociale. Et cet historique se "construit" en payant à l'heure ses factures mais aussi... en empruntant et en remboursant correctement.
La logique du système veut donc que l'on emprunte jeune, ce qui est d'autant plus facile que les études supérieures coûtent cher. Selon une récente étude de l'institut de sondage Gallup, 39 % des dépenses liées aux frais d'université sont financées par emprunt, au nom de l'étudiant ou de ses parents.
Le Monde
Le secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson, et les responsables de la banque centrale ont multiplié ces jours-ci les métaphores comparant le crédit au "sang vital de l'économie", qui permet aux entreprises de fonctionner et aux ménages de consommer. Comme dans les autres économies capitalistes, le marché du crédit, point de rencontre entre l'offre et la demande de financement, est essentiel à l'activité économique américaine, dans la mesure où il permet aux entreprises de trouver les fonds nécessaires à leur création, leur fonctionnement ou leur expansion.
L'EMPRUNT VALORISÉ
Mais là où les Etats-Unis se distinguent par rapport à d'autres pays, c'est que vivre à crédit y est largement encouragé. Selon les chiffres de l'OCDE, la dette des ménages américains représentait 136 % de leur revenu disponible brut en 2006, contre 59 % en France en 2005. Comme le résume le sociologue Paul Jorion, "dans le système américain, l'emprunt est valorisé : cela montre que vous contribuez à l'économie". La vie quotidienne est ainsi grandement facilitée aux personnes qui ont un bon historique de crédit ("credit score"), mesure de la solvabilité d'un individu établie par trois sociétés qui savent pratiquement tout de ses habitudes de consommation pour peu qu'il ait un numéro de Sécurité sociale. Et cet historique se "construit" en payant à l'heure ses factures mais aussi... en empruntant et en remboursant correctement.
La logique du système veut donc que l'on emprunte jeune, ce qui est d'autant plus facile que les études supérieures coûtent cher. Selon une récente étude de l'institut de sondage Gallup, 39 % des dépenses liées aux frais d'université sont financées par emprunt, au nom de l'étudiant ou de ses parents.
Le Monde
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