Dans son classement le plus récent, Transparency International classe l'Algérie comme l'un des pays les plus corrompus du monde, au 92ème rang sur 180 pays étudiés, malgré un modeste gain de sept places. Les experts économiques et financiers du pays expliquent que ce maigre résultat est le produit de la croissance d'un marché parallèle, de la faiblesse des contrôles et du manque d'application et de mise en vigueur de la loi.
En dépit de ses progrès symboliques, l'Algérie reste derrière ses voisins du Maghreb, la Tunisie (62ème place) et le Maroc (80ème place).
Djillali Hadjadj, le président de l'Association Anti-Corruption Algérienne (le chapitre local de Transparency International), explique que les conditions sociales et économiques désastreuses qui ont prévalu en Algérie ces dernières années "ont favorisé la propagation des aspects limités et plus vastes de la corruption", qu'il a qualifiés d'"outil gouvernemental de maintien du pouvoir".
M. Hadjadj a indiqué que le retour à un "Etat policier oppresseur et corrompu" est l'une des principales raisons pour lesquelles l'Algérie connaît des niveaux de corruption élevés.
Ce militant de la transparence souligne également le manque de protection des citoyens qui signalent des cas de corruption et de fraude. "Ils font l'objet de pressions de la part des autorités, de l'administration ou des forces de sécurité", explique-t-il.
Dans ces propos, M. Hadjadj a fait part de ses doutes quant à l'intention réelle du gouvernement de lutter contre la corruption, affirmant que "toutes les initiatives prises dans le domaine de la lutte contre la corruption se sont bornées à être des règlements de comptes entre des groupes concurrents au sein du régime".
Dans ses transactions commerciales, l'Algérie échange rarement avec des pays ayant obtenu de bons scores à l'indice de Transparency International, et travaille plutôt avec la Chine, la Russie et la France sur des projets de développement dans des secteurs comme le logement, les chemins de fer et les barrages.
L'économie algérienne a subi un coup en 2003 avec l'effondrement de la banque Khalifa, dirigée par le tristement célèbre magnat des affaires déchu Abdelmoumen Khalifa. Khalifa est actuellement en prison au Royaume-Uni, mais l'Algérie a déposé une demande d'extradition pour qu'il puisse être jugé dans son pays. Ses malversations présumées auraient causé des torts à l'économie nationale evalués à cent milliards de dinars algériens.
L'affaire a été classée comme 'le scandale du siècle' du fait de l'implication de plusieurs hauts responsables.
Le gouvernement reconnaît des pratiques de détournement de fonds publics, en particulier dans le contexte de l'augmentation des recettes tirées du pétrole. Au cours des deux premiers mois de cette année, ces recettes se sont montées à 41,7 milliards de dollars. Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a déclaré que les réserves de change avoisinaient les 133 milliards de dollars.
Le Président Abdelaziz Bouteflika a demandé au Premier Ministre Ahmed Ouyahia de renforcer les contrôles et de prendre les mesures nécessaires contre les ministres et autres responsables publics impliqués dans des affaires de détournement des fonds publics.
M. Ouyahia a ensuite transmis des directives à l'inspecteur général des finances, lui demandant de contrôler la manière dont était dépensés les deniers publics destinés à des oeuvres de développement, dont le montant se chiffrerait en milliards de dinars.
Magharebia a interrogé Mohamed Khodja, député et ancien rapporteur de la commission des affaires financières du Sénat, sur l'étendue de la corruption en Algérie. Il a déclaré que les nouveaux points obtenus au classement de Transparency International pouvaient constituer une incitation à lutter contre la corruption dans les pratiques économiques et financières.
Il a attribué la propagation de ce phénomène à la crise sécuritaire qu'a connue l'Algérie dans les années 1990. Il a demandé au gouvernement d'être plus strict dans l'application des lois anti-corruption, en particulier au vu du lancement de projets de développement à gros budget dans le pays.
M. Khodja a ajouté que les responsables politiques et la société civile jouent un rôle important dans la lutte contre les pratiques de corruption, en particulier dans le cadre de ces investissements publics de grande envergure.
source : Magharebia
En dépit de ses progrès symboliques, l'Algérie reste derrière ses voisins du Maghreb, la Tunisie (62ème place) et le Maroc (80ème place).
Djillali Hadjadj, le président de l'Association Anti-Corruption Algérienne (le chapitre local de Transparency International), explique que les conditions sociales et économiques désastreuses qui ont prévalu en Algérie ces dernières années "ont favorisé la propagation des aspects limités et plus vastes de la corruption", qu'il a qualifiés d'"outil gouvernemental de maintien du pouvoir".
M. Hadjadj a indiqué que le retour à un "Etat policier oppresseur et corrompu" est l'une des principales raisons pour lesquelles l'Algérie connaît des niveaux de corruption élevés.
Ce militant de la transparence souligne également le manque de protection des citoyens qui signalent des cas de corruption et de fraude. "Ils font l'objet de pressions de la part des autorités, de l'administration ou des forces de sécurité", explique-t-il.
Dans ces propos, M. Hadjadj a fait part de ses doutes quant à l'intention réelle du gouvernement de lutter contre la corruption, affirmant que "toutes les initiatives prises dans le domaine de la lutte contre la corruption se sont bornées à être des règlements de comptes entre des groupes concurrents au sein du régime".
Dans ses transactions commerciales, l'Algérie échange rarement avec des pays ayant obtenu de bons scores à l'indice de Transparency International, et travaille plutôt avec la Chine, la Russie et la France sur des projets de développement dans des secteurs comme le logement, les chemins de fer et les barrages.
L'économie algérienne a subi un coup en 2003 avec l'effondrement de la banque Khalifa, dirigée par le tristement célèbre magnat des affaires déchu Abdelmoumen Khalifa. Khalifa est actuellement en prison au Royaume-Uni, mais l'Algérie a déposé une demande d'extradition pour qu'il puisse être jugé dans son pays. Ses malversations présumées auraient causé des torts à l'économie nationale evalués à cent milliards de dinars algériens.
L'affaire a été classée comme 'le scandale du siècle' du fait de l'implication de plusieurs hauts responsables.
Le gouvernement reconnaît des pratiques de détournement de fonds publics, en particulier dans le contexte de l'augmentation des recettes tirées du pétrole. Au cours des deux premiers mois de cette année, ces recettes se sont montées à 41,7 milliards de dollars. Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a déclaré que les réserves de change avoisinaient les 133 milliards de dollars.
Le Président Abdelaziz Bouteflika a demandé au Premier Ministre Ahmed Ouyahia de renforcer les contrôles et de prendre les mesures nécessaires contre les ministres et autres responsables publics impliqués dans des affaires de détournement des fonds publics.
M. Ouyahia a ensuite transmis des directives à l'inspecteur général des finances, lui demandant de contrôler la manière dont était dépensés les deniers publics destinés à des oeuvres de développement, dont le montant se chiffrerait en milliards de dinars.
Magharebia a interrogé Mohamed Khodja, député et ancien rapporteur de la commission des affaires financières du Sénat, sur l'étendue de la corruption en Algérie. Il a déclaré que les nouveaux points obtenus au classement de Transparency International pouvaient constituer une incitation à lutter contre la corruption dans les pratiques économiques et financières.
Il a attribué la propagation de ce phénomène à la crise sécuritaire qu'a connue l'Algérie dans les années 1990. Il a demandé au gouvernement d'être plus strict dans l'application des lois anti-corruption, en particulier au vu du lancement de projets de développement à gros budget dans le pays.
M. Khodja a ajouté que les responsables politiques et la société civile jouent un rôle important dans la lutte contre les pratiques de corruption, en particulier dans le cadre de ces investissements publics de grande envergure.
source : Magharebia
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